Xavier Darcos, que je viens d'écouter (avec peu d'endurance) dans une émission de télévision, a une bonne tête de bon gros chien sympathique (mais je ne m'y connais pas assez en races de chien pour deviner à laquelle il appartient), soutient avec un bel aplomb et une énergie enviable les plus étranges chimères. Grâce, peut-être, c'est mon hypothèse, à une coupe de cheveux et le lest de ses bajoues, il parvient à maintenir son discours en équilibre nonobstant des propositions normalement irréconciliables telles que, pour résumer, le niveau monte mais il baisse et inversement, la question des effectifs est importante mais elle est superficielle etc.
Arlette Chabot, non moins rassise, déclare, imperturbable, pour lancer un sujet : "ça dure longtemps, les vacances. Faut les occuper, les gamins." Eh oui, faut les occuper.
Qu'à cela ne tienne ! Ils n'auront qu'à aller au cinéma, ce que la même Arlette les engage vivement à faire au bénéfice, sujet oblige, de l'opus bégaudien primé à Cannes :
Hors les murs. Gloses diverses s'en suivent. Fors celle-ci : il s'agit d'un film, tout simplement. Ces jeunes gens de qui on prétend montrer la rugosité, le caractère chatouilleux à l'égard de l'autorité, on néglige (et négligera sans doute) de préciser qu'ils se sont tout de même soumis au tournage d'un film, de toutes les activités une des plus contraignantes (supporter le tournage d'un film est d'ailleurs le mérite principal des acteurs). Car c'est alors qu'il faut
répéter et répéter encore, recommencer sans barguigner et faire le dos rond si le preneur de vue n'est pas satisfait parce que la lumière n'est pas bonne, recommencer indéfiniment si la prise de son incluait des bruits indus, rabâcher sans fin et prendre patience. Et là !
Miracolo ! Il faut croire que nos rebelles en butte au subjonctif ont accepté ces extraordinaires pesanteurs, n'ont pas entravé le bon emballage des images puisque le film, en fin finale, a été bouclé.
De même, on a vu des jeunes gens se faire moucher sans broncher - et plus que vertement - par des aréopages de
professeurs pour avoir mal interprété une chansonnette du répertoire de variétés ou ne s'être pas trémoussé avec assez d'entrain. Ah ! les semonces professorales de
La nouvelle star !
Il faut retransmettre les cours, voilà tout.