Le "bac" élitiste

France Soir

"Victor Colombani, le président de l'UNL a prévenu que « la proposition du ministre entraînera automatiquement une baisse du nombre de diplômés. Ainsi, c'est la réussite de tous qui est mise en péril. Le gouvernement, en imaginant de telles mesures, veut délibérément réduire le nombre de bachelier, rendant alors impossible la poursuite d'études ». Et d'ajouter: « Luc Chatel, en annonçant la mise en place d'épreuves éliminatoires, va toujours plus loin dans la mise en place d'un système élitiste ».

Toujours d'après lui, Luc Chatel envisagerait une « hiérarchisation des disciplines » alors que « le baccalauréat et l'éducation doivent constituer un tout ». Afin d'y parvenir, l'UNL propose notamment la mise en place « d'épreuves partielles en milieu de première et de terminale », ce qui permettrait ainsi d'avoir davantage « d'interdisciplinarité » et d'évaluer « tant les connaissances que les compétences des élèves »."

(Je souligne)

Les lycéens peuvent dormir sur leurs deux oreilles (même en classe d'ailleurs). L'UNL, avec à sa tête un jeune homme de 18 ans (donc qui parle d'expérience) s'occupe de tout.

Il y a si longtemps maintenant que les enfants de la Grande Déculturation ont pris le pouvoir... Et si vous saviez comme ils l'aiment, leur déculturation. Ils savent qu'ils ne sont faits que de cela, et ne veulent surtout rien d'autre, ni pour eux, ni pour leurs enfants.

Je ne connais pas grand chose de plus atroce, personnellement, que le prof de 25 ans moyen contemporain. Il commence sa carrière parfaitement conscient qu'il ne sait rien ou presque, avec la volonté chevillée au corps de ne surtout rien enseigner (hormis la moraline antiraciste habituelle...)

Cela pourrait être drôle, si ce n'était tragique.

"Parleries politiques.

Congrès de Liège.
Des étudiants se rassemblant pour réformer l'enseignement.
À quand le congrès des petits garçons?
À quand le congrès des foetus?"

Baudelaire, Pauvre Belgique!, Pléiade II, page 918.

Albert, en se reportant au site de l'UNL (qui vaut son pesant de bons points), on y déniche ceci, qui n'a pas été repris dans les extraits que vous citez :

"Une réforme du baccalauréat ne peut se faire sans une refonte complète de l’Education. L’UNL, premier syndicat lycéen, porte donc un projet global permettant la réussite de tous et non de quelques uns. La mise en place d’épreuves partielles en milieu de première et de terminale permettrait ainsi plus d’interdisciplinarité et évaluerait tant les connaissances que les compétences des élèves.

Les lycéens souhaitent une réforme en profondeur permettant le droit à l’erreur et à la réussite de tous.

L'UNL, porte parole, des lycéens sera donc vigilante, et ne saurait accepter que le ministre n’écoute pas les lycéens pour une question aussi importante que celle du bac ! "

C'est plus clair ainsi, je trouve...

Plus clairement encore (et comme toujours avec ce genre de revendication) : l'échec de tous plutôt que la réussite de quelques-uns.

Encore un effort : le droit au Bac opposable.

Le film Detachment avec Adrien Brody, récemment sorti, illustre assez puissamment ce triste constat. No child left behind...