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Un frémissement

Envoyé par Francis Marche 
02 octobre 2013, 09:17   Un frémissement
Le Collectif Racine


A souligner : un professeur ne doit pas seulement « gérer des situations », il doit surtout incarner cet impératif d’excellence par les compétences et le savoir qui fondent la légitimité de sa fonction, cela justifiant le cours magistral et la « verticalité de la transmission ». De même importe-t-il que le mérite se trouve symboliquement reconnu : non seulement les notes doivent évidemment être maintenues, mais un système qui favorise l’émulation est souhaitable.

La question de l'interdisciplinarité, délicate, pourrait cependant mériter un traitement plus approfondi. A débattre. Initiative à saluer :


POUR LE REDRESSEMENT DE L’ECOLE

L’Ecole de la République est aujourd’hui en grand péril : elle ne remplit plus sa mission la plus essentielle, celle de permettre à chaque enfant de France, selon ses talents et ses mérites, de trouver sa juste place dans la société, en assurant, par la perpétuation de l’excellence française, l’avenir de la Nation. Cette situation est imputable à près d’un demi-siècle de contre-réformes inspirées par l’idéologie permissive héritée de Mai 1968, par des théories pédagogiques aberrantes, et par les dogmes euromondialistes appliqués aux politiques éducatives.

L’urgence est donc de redresser l’Ecole. Tel est le sens du présent appel.

Ce redressement suppose la redéfinition des contenus et pratiques d’enseignement, car l’Ecole doit avant tout instruire. Le primaire doit permettre à tous les enfants de maîtriser les savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter. Ces apprentissages, par nécessité progressifs, exigent l’efficacité de méthodes éprouvées : c’est pourquoi la méthode syllabique doit prévaloir, l’exigence de compréhension ne saurait exclure l’exercice de la mémoire, et l’histoire, tout particulièrement celle de la France, doit être enseignée de façon chronologique. Il faut retirer des programmes de l’école élémentaire tous ces ajouts, fruits de la mode ou des obsessions d’un ministre.

Au collège comme au lycée, les cadres disciplinaires doivent être réaffirmés : un terme doit être mis aux pseudo-enseignements « transversaux » qui, sous prétexte d’interdisciplinarité, supplantent les apprentissages fondamentaux. Dans l’enseignement secondaire, le professeur doit enseigner la matière qu’il a étudiée, celle qu’il aime au point d’avoir choisi de la transmettre. Les langues vivantes, mais aussi anciennes doivent être revalorisées, de même que l’enseignement des sciences, les vocations scientifiques devant être ravivées.

Le redressement de l’Ecole exige par ailleurs que soient repensés la différenciation des filières et les paliers d’orientation. Il faut en finir avec le « collège unique » qui, sous prétexte de démocratisation, s’est traduit dans les faits par le triomphe de la médiocrité. L’orientation précoce, sous la condition d’une réhabilitation véritable des voies technologiques et professionnelles et de la mise en place de « passerelles » permettant, le cas échéant, des réorientations, doit devenir la norme : il en va de la réussite de chacun selon ses capacités. A cet égard, les filières d’apprentissage doivent tout particulièrement être revalorisées.

Mais le redressement de l’Ecole passe aussi par sa sanctuarisation et par la reconnaissance du mérite. La lutte contre la violence scolaire doit constituer un impératif absolu : elle exige que la culture laxiste de l’excuse et de la permissivité cesse d’avoir cours et laisse place à une culture de l’excellence et du dépassement de soi par l’effort. A ce titre, la formation des enseignants doit être profondément repensée : un professeur ne doit pas seulement « gérer des situations », il doit surtout incarner cet impératif d’excellence par les compétences et le savoir qui fondent la légitimité de sa fonction, cela justifiant le cours magistral et la « verticalité de la transmission ». De même importe-t-il que le mérite se trouve symboliquement reconnu : non seulement les notes doivent évidemment être maintenues, mais un système qui favorise l’émulation est souhaitable.

La cause nationale que représente le redressement de l’Ecole exige enfin que l’Etat soit pleinement rétabli dans sa souveraineté et qu’à lui seul revienne, au titre de l’intérêt supérieur de la Nation, de définir les finalités et les modalités d’une réforme en profondeur du système, dans le respect des spécificités de l’enseignement privé sous contrat ou hors contrat. Les orientations des politiques éducatives n’ont plus à être décidées par ces instances supranationales qui ont conduit, pour le pire, au désengagement croissant de l’Etat. Une recentralisation de l’administration de l’Education nationale s’impose au contraire, afin d’éviter la multiplication anarchique d’expériences diverses dont le résultat n’est jamais vraiment contrôlé : seul l’Etat peut redresser le système en garantissant la stricte observation de l’égalité et de l’équité républicaines.

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PREMIERS SIGNATAIRES :

Alain Avello, professeur certifié de philosophie ; Arnauld Cappeau, professeur agrégé d’histoire ; Henri Dubost, professeur agrégé de mathématiques ; Jean-Bernard Formé, professeur agrégé de physique ; Patrice Fromager, professeur agrégé de mathématiques ; Yannick Jaffré, professeur agrégé de philosophie ; Julien Langard, professeur certifié d’histoire et de géographie ; Valérie Laupies, directrice et professeur des écoles en ZEP; Gilles Lebreton, professeur de droit public des universités, doyen honoraire de faculté ; Gisèle Marçu, professeure retraitée d’IUT ; Catherine Rouvier, docteur d’État en droit , maitre de conférences des universités ; Jean-François Sauvage, professeur certifié de philosophie ; Michel Sibel, professeur certifié d’éducation physique et sportive ; François Siméoni, professeur agrégé de physique ; Farid Tali, professeur certifié de lettres ; Jean-Christian Tarelli, professeur agrégé de sciences sociales

Utilisateur anonyme
02 octobre 2013, 09:23   Re : Un frémissement
Je suis ce collectif via twitter et il semble rencontrer un grand succès.

Une question cependant : comment sont et seront traités ceux qui osent dire qu'ils rejoignent le Rassemblement bleu marine ? Je parle bien sûr des institutions mais pas seulement : les parents d'élèves, les collègues, etc.

Ces enseignants sont très courageux.
02 octobre 2013, 10:02   Re : Un frémissement
L'initiative est à saluer aussi pour ce courage-là. C'est une manifestation de courage efficace, dont l'impact (qui pour une fois est le mot juste) contre le tir de barrage idéologique quasi permanent que subit le pays, peut avoir des effets démultiplicateurs. La critique objective et qualitative de l'école saute une barrière, celle derrière laquelle on enferme tous les "hurluberlus" du type Finkielkraut ou d'autres qui affirment que le niveau ne monte pas du tout et dont on a coutume d'accueillir les affirmations avec un sourire amusé, comme au zoo, pour enfin coaliser des professionnels, que l'on espère ternes, peu portés à "l'élégiaque", pour reprendre cette épithète étrange dont ils affublent notre ami Finkielkraut, que l'on espère non-artistes marginaux intermittents de l'éducation, normaux de personnalité, dans le rang, bien installés au coeur de la corporation enseignante et qui, pour la première fois dans l'histoire de l'éducation nationale de ces quarante dernières années, ne nous déclarent pas que le mal de l'école est celui d'un manque de moyens et qui osent enfin cette incongruité suprême: aller de front et franchement à l'essentiel, ce qui ne doit pas être sans risque pour leur carrière.
02 octobre 2013, 10:15   Re : Un frémissement
C'est très bien, c'est très concret.
Utilisateur anonyme
02 octobre 2013, 10:22   Re : Un frémissement
Pour vraiment peser, ce collectif n'aura pas d'autres choix que de se transformer en syndicat. C'est la seule façon de vraiment peser dans ce monde-là.

Il faudrait aussi qu'ils puissent intégrer des instances comme le Haut conseil de l'éducation, le Conseil supérieur de l'Éducation ou le Conseil supérieur des programmes. C'est là que tout se joue.
02 octobre 2013, 10:52   Re : Un frémissement
Oui, sans doute. Si vous êtes enseignant, il faut les rejoindre, ne serait-ce que pour leur indiquer cette voie.
02 octobre 2013, 10:57   Re : Un frémissement
En tout cas, c'est un excellent commencement. Merci Francis pour cette bonne nouvelle.
02 octobre 2013, 12:22   Re : Un frémissement
Merci Francis. La création de ce collectif est une bonne nouvelle. Ci-après, sur Riposte laïque, le témoignage de Valérie Laupies, une des fondatrices du mouvement : [ripostelaique.com]
Utilisateur anonyme
02 octobre 2013, 13:24   Re : Un frémissement
Citation
Michel Le Floch
Merci Francis. La création de ce collectif est une bonne nouvelle. Ci-après, sur Riposte laïque, le témoignage de Valérie Laupies, une des fondatrices du mouvement : [ripostelaique.com]

La réponse a la première question cet entretien est rassurante.

Pourquoi, dès la deuxième question, le tutoiement ?
Utilisateur anonyme
02 octobre 2013, 15:01   Re : Un frémissement
Que voulez-vous, cher Rivoallan, c’est la “culture” Riposte Laïque !
Utilisateur anonyme
02 octobre 2013, 15:19   Re : Un frémissement
Citation
Jean-Michel Leroy
Que voulez-vous, cher Rivoallan, c’est la “culture” Riposte Laïque !

T'as vu, Jean-Mich', trop bien cette culture, toi-même tu sais !
Utilisateur anonyme
02 octobre 2013, 15:22   Re : Un frémissement
02 octobre 2013, 16:30   Re : Un frémissement
Elle est très gentille, la directrice d'école en ZEP, d’expliquer que les élèves sèchent les cours avec, dans le carnet, la vague mention « fête religieuse », sous prétexte d’aïd al kebab ou je ne sais quoi (j’ai oublié le nom de leur moutonicide annuel), et que c’est aux enseignants d’adapter leurs cours en conséquence.

Moi, à la place des enseignants, je n’adapterais rien du tout, et les cours les plus importants, ceux qui déterminent plus ou moins toute la suite de la scolarité (la règle de trois, la division avec des virgules, etc.), seraient justement placés cette semaine-là.
04 octobre 2013, 10:21   Re : Un frémissement
Et c’est illégal, en plus ! Les principales fêtes des religions autres que catholique sont, administrativement, des « jours protégés », ce qui signifie autorisation d’absence (d’un jour !) pour les élèves concernés, et interdiction d’organiser examens et concours ce jour-là. Il n’est absolument pas question d’adapter les cours pour que les absents ne manquent rien d’important.
04 octobre 2013, 11:32   Re : Un frémissement
Cher Christophe Rivoallan,

Pour ce qui est du tutoiement, il me semble qu'il y a une grande différence entre le tutoiement de personnes qui ne se connaissent ni d'Eve ni d'Adam (par exemple "jeune" qui s'approcherait d'une personne âgée en la tutoyant) et le tutoiement de "confrérie" (militante, militaire à grade égal (il n'est pas envisageable que deux capitaines ne se tutoient pas au sein d'un régiment), d'école (anciens élèves)).
Utilisateur anonyme
04 octobre 2013, 11:41   Re : Un frémissement
Certes, mais nous sommes en présence d'un entretien destiné à être publié. On fait semblant de ne pas se connaître et on utilise le vouvoiement.
Utilisateur anonyme
04 octobre 2013, 18:38   Re : Un frémissement
Vouloir redresser l'école, c'est bien beau, mais qu'en est-il des deux phénomènes fondamentaux qui, autant et plus encore que la stupidité pédagogiste ordinaire, ont massacré l'Institution, à savoir :
1/ Le Grand Remplacement
2/ L'état névrotique, sans cesse aggravé, du public scolaire et des familles.

Des “collectifs” de ce genre, il y en a eu un certain nombre, ces derniers années. Il sont certes respectables, mais néanmoins complètement vains.
Oh, vouloir enseigner Racine, la règle de trois et la chronologie en histoire, c'est très bien, très louable, mais quand comprendra-t-on qu'avec la majorité des élèves actuels, cela (les bonnes vieilles méthodes) ne sert à peu près à rien ?

C'est toujours la même chose, avec nos braves défenseurs-de-l'école-républicaine-qui-veulent-remettre-les-disciplines-et-le-savoir-au-cœur-de-l'enseignement : ils rêvent de recréer l'école des années 60 ou 70 (mettons) en faisant absolument fi de ce que la population du pays n'a plus rien à voir avec celle d'il y a quarante ou cinquante ans.

Qu'on me permette de citer ce récent communiqué :

Communiqué n° 1596, vendredi 28 juin 2013
Sur une lecture très incomplète du désastre scolaire

Le parti de l’In-nocence, à l’occasion d’un récent reportage télévisé du journal de France 2 sur la baisse du niveau scolaire, constate que l’effondrement des savoirs commence enfin à être reconnu du bout des lèvres par les médias officiels. Ainsi, après avoir longtemps été vilipendés ou ignorés, certains observateurs dits “républicains” — c’est-à-dire partisans des méthodes d’enseignement traditionnelles, explicites et progressives, habituellement opposés au “pédagogistes” dont l’égalitarisme furieux, on ne le rappellera jamais assez, a profondément miné l’enseignement ces trente dernières années —, les “républicains”, donc, semblent avoir quelque peu voix au chapitre, à présent que la catastrophe ne peut plus être tout à fait ignorée, en marge des refrains habituels de ceux qui croient que la dépendance inquiétante des enfants aux écrans de toute sorte constituerait une compensation valable de l’effondrement du niveau de langue et de l'effacement de la culture générale à l’école.

Le parti de l’In-nocence observe toutefois que si le discours des “républicains” est de temps à autres toléré, c’est pour être aussitôt ridiculisé, réduit au statut d’excentricité folklorique d’individus tenant un rôle de Cassandre par trop prévisible. Il n’empêche qu'à ses yeux ces analyses, nonobstant leur bon sens pédagogique, demeurent très incomplètes en cela qu’elles ne semblent jamais tenir compte de ce phénomène majeur qu'on observe pourtant dans les salles de classe mieux encore que partout ailleurs : le remplacement accéléré de la population.

Le parti de l’In-nocence considère que l’aggravation de la situation de l’école à mesure que la population autochtone est remplacée n’est en rien une coïncidence et qu’il y a là, au contraire, un rapport très direct de cause à effet et en tout cas un facteur d'aggravation considérable dont on ne saurait faire l’économie, à moins de se condamner à ne pas voir et à ne pas comprendre ce qui arrive. En effet, face à des élèves de plus en plus inaptes à recevoir le moindre enseignement, mais aussi de plus en plus conscients que leur nocence les sert, eux et leur(s) communauté(s), dans une conquête néo-coloniale, et qui se rendent chaque jour en classe avec pour projet principal de saboter une école qui, à l'image tragique du reste du pays, ne les sanctionnera jamais sérieusement, se contentant de pousser les élèves vers la sortie en délivrant toujours plus de diplômes —, aucun enseignement n’est de toute façon possible. C’est pourquoi il estime que les querelles de méthodes pédagogiques sont, en fin de compte, vaines ; que l’opposition entre “pédagogistes” et “républicains” est d’ores et déjà pratiquement caduque ; et que seul un système scolaire sécessionniste, parallèle, réellement fondé sur le pacte d’in-nocence, et d'abord sur le triple volontariat des professeurs, parents et élèves, pourra de nouveau offrir un enseignement digne de ce nom aux élèves qui le désirent vraiment, et ce quelles que soient leurs origines.

Utilisateur anonyme
04 octobre 2013, 19:50   Re : Un frémissement
Cela dit, que ces professeurs (qui se disent hélas enseignants...) s'affichent ouvertement aux côtés de Marine Le Pen, c'est évidemment révolutionnaire, dans une corporation qui a longtemps été (et reste dans sa grande majorité) celle de l'antiracisme le plus dogmatique qui fût.
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