Bien vu Alain. Magnifique.
Il y aurait tout un traité de phénoménologie à produire sur cette catégorie singulière de passion politique pour l'autre, qui carbure au dépit d'être soi. Encore une fois, Koestler n'en était pas loin, dès les années 40.
Se fuir dans l'autre pour se débarrasser de soi, à l'instar de ce que l'on trouve dans certaines relations prétendûment amoureuses qui ne font que masquer l'abîme névrotique revient à s'abstraire du champ des perceptions que l'autre pourrait entretenir de soi, lesquelles seraient susceptibles de contredire ou de contester le dépit à l'origine de cette affreuse dynamique. L'autre alors, s'il se prête à cette mascarade d'amour, le fait faussement, de mauvaise foi, par calcul, intérêt, dont bien évidemment, le Dépité ne tarde guère longtemps à faire les frais.
Les "tigresses de la charité" sont généralement les premières à être dévorées par leurs protégés. Les premières à passer à la casserole (viol, pillage, etc.) par les soins de ceux qui se rémunèrent et se dédommagent ainsi du rôle d'anti-faire valoir qu'elles leur avaient fait endosser sans grande consultation préalable.
J'ai connu de ces tigresses, violées en épilogue à l'acte militant, djihadistes du sexe avant l'heure.
Et puis las! ça n'était qu'un juste retour de boomerang, un prêté pour un rendu, car à vrai dire qu'est-ce qui est décrit ici :
Se fuir dans l'autre pour se débarrasser de soi, à l'instar de ce que l'on trouve dans certaines relations prétendûment amoureuses qui ne font que masquer l'abîme névrotique revient à s'abstraire du champ des perceptions que l'autre pourrait entretenir de soi, lesquelles seraient susceptibles de contredire ou de contester le dépit à l'origine de cette affreuse dynamique, sinon, très précisément,
un viol.