Communiqué n° 1660, vendredi 15 novembre 2013
Sur un journalisme hébété
Le parti de l’In-nocence signale, comme un parfait exemple de journalisme sous le règne de l’industrie de l’hébétude, un prétendu “reportage” de France 2, au journal de 20 heures du jeudi 14 novembre, à propos du harcèlement en milieu scolaire — on disait jadis “persécution”. Une adolescente parmi beaucoup d’autres, jolie jeune fille blanche d’un milieu aisé et cultivé, apparemment, a été conduite au suicide par la cruauté à son égard de ses camarades de classe. Sa mère, femme pondérée qui s‘exprime avec correction, chez elle, devant un tableau d’art contemporain, est interrogée assez longuement. Mais on ne saura rien de la nature de la persécution subie, des motifs des persécuteurs, de leur identité ou appartenance. La mère parle d’une liste de prénoms trouvée dans les papiers de la jeune morte, mais cette piste n’est pas explorée, non plus d’ailleurs qu'aucune autre. Le travail d’enquête n’est pas fait, ou, s’il a été fait, ses résultats ne sont pas jugés dignes d'être communiqués au public ; ou bien c’est le public qui n’est pas jugé digne d’en avoir communication, et qui est laissé à ses supputations. Il s’agit d’une typique manifestation de journalisme pour ne rien dire, ou plus exactement pour ne pas dire ce que l’industrie de l'hébétude, forcée de parler un peu par la pression des événements, veut néanmoins taire à tout prix.