Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 1660 : Sur un journalisme hébété

Communiqué n° 1660, vendredi 15 novembre 2013
Sur un journalisme hébété

Le parti de l’In-nocence signale, comme un parfait exemple de journalisme sous le règne de l’industrie de l’hébétude, un prétendu “reportage” de France 2, au journal de 20 heures du jeudi 14 novembre, à propos du harcèlement en milieu scolaire — on disait jadis “persécution”. Une adolescente parmi beaucoup d’autres, jolie jeune fille blanche d’un milieu aisé et cultivé, apparemment, a été conduite au suicide par la cruauté à son égard de ses camarades de classe. Sa mère, femme pondérée qui s‘exprime avec correction, chez elle, devant un tableau d’art contemporain, est interrogée assez longuement. Mais on ne saura rien de la nature de la persécution subie, des motifs des persécuteurs, de leur identité ou appartenance. La mère parle d’une liste de prénoms trouvée dans les papiers de la jeune morte, mais cette piste n’est pas explorée, non plus d’ailleurs qu'aucune autre. Le travail d’enquête n’est pas fait, ou, s’il a été fait, ses résultats ne sont pas jugés dignes d'être communiqués au public ; ou bien c’est le public qui n’est pas jugé digne d’en avoir communication, et qui est laissé à ses supputations. Il s’agit d’une typique manifestation de journalisme pour ne rien dire, ou plus exactement pour ne pas dire ce que l’industrie de l'hébétude, forcée de parler un peu par la pression des événements, veut néanmoins taire à tout prix.
Je ne serais toutefois pas surpris de découvrir que cette dame très digne -- et je dis cela sans irrespect aucun pour sa douleur en la circonstance -- fait elle-même partie de l'univers idéologique auquel s'attaque judicieusement le communiqué. Le "milieu aisé et cultivé" (que savons-nous de cette "culture" ?) ni le tableau d'art contemporain ne sont des indices pertinents, loin de là.
Plus de détails sur les "motifs des persécuteurs" ("intello", "balance", "boloss") dans cet article :

[tempsreel.nouvelobs.com]

Quant à "l'identité et l'appartenance" des mêmes nous n'en saurons pas grand chose (la population de ce collège n'est pas des plus "diverses" qui soient, si j'en crois les photos du site dudit collège). Quoiqu'il en soit, le "parler-divers" et le "se comporter-divers" continuent de conquérir du terrain, deviennent la règle, et le bouffonat la suicidaire exception. C'est à pleurer de rage.
Oui, on savait déjà que les véritables valeurs de l’Éducation nationale étaient la bêtise, l’inculture et la violence, mais, là, vraiment, on va un peu loin : en gros, la meute des crétins a liquidé une « bonne élève », parce que bonne élève, avec la complicité passive des adultes.

Il faut à présent se blinder moralement, car l’appareil médiatique va faire ce qu’il avait fait au moment du suicide de la malheureuse professeur de mathématique de Béziers : il s’agira de diffamer la petite fille qui s’est tuée, ainsi que ses parents, afin d’innocenter les petites frappes illettrées qui sont responsables de sa mort.
"(...) il s’agira de diffamer la petite fille qui s’est tuée (...)"

C'est déjà chose faite avec la photo publiée par le Nouvel Observateur pour illustrer son article. Oui, sans doute, la photo existe sur face de bouc, mais quelle indignité, quelle bassesse morale et quelle perfidie de la publier dans de telles circonstances. Ce magazine est devenu le torchon en chef. J'aime encore mieux Détective, qui ne trompe pas sur la marchandise.

Ah ! les malheureux parents, qui suivent de près leurs enfants, et ne s'inquiètent pas de la production de 3000 sms par mois par leur fille. Ils pensaient peut-être que c'était la nouvelle forme des "mots doux", la forme moderne, il faut être moderne. Ici, on parle d'innocence. Les grandes innocentes, ce sont les machines qui-ne-sont-que-des-outils-ça-dépend-de-ce-qu'on-en-fait (en somme, comme la drogue, non ?) Et, à côté de sa lettre d'explications, la jeune fille (qui n'est pas une "petite fille") laisse une enveloppe vide avec pour intitulé : " "Mes meilleurs souvenirs avec vous". Quelle gifle ! A qui adresse-t-elle ce vide ? Qui est ce "vous" ?
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter