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Aristocrates bordelais et leur gourou

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
24 septembre 2012, 14:08   Aristocrates bordelais et leur gourou
Ainsi qu'on l'apprend ces jours-ci, le procès de M. Thierry Tilly va commencer. Ce Monsieur, nommé un peu partout dans les médias un “gourou” aurait escroqué une dizaine de membres d'une famille et les aurait contraint à vivre reclus dans le domaine familial. L'affaire est certainement très intéressante et un romancier de talent pourrait en tirer quelque chose, à n'en pas douter. Ce sur quoi je voudrais attirer l'attention, cependant, est plus mineur, plus secondaire en comparaison de l'importance de l'affaire à proprement parler. C'est sa présentation médiatique qui me frappe ou plutôt, la présentation dans et par les médias de cette malheureuse famille, divisée et escroquée par le sieur Tilly. Partout (notamment dans les journaux radiophoniques de Radio Luxembourg et de France Inter), on nous explique qu'une « famille d'aristocrates » ou « une famille bourgeoise » (cela dépend, on mélange les deux, on ne sait pas bien...) s'est faite avoir. Et on a l'impression qu'il s'agit là de spécimens particulièrement rares d'une espèce en voie d'extinction. Comment ? Ça existe, une famille de bourgeois (une famille bourgeoise) ? Ah bon ! Moi qui croyais... Ces stations (et je suppose que France Culture fait exactement pareil en tentant de « décrypter l'actualité » (l'actu ?)) n'envisagent à aucun moment qu'elle pourraient être écoutées par... des bourgeois, justement, que leur auditoire pourrait être composé majoritairement de bourgeois. Non ! Ce n'est pas aux bourgeois que ces stations s'adressent et si elles parlent d'eux, c'est comme d'objets extérieurs, d'individus d'un autre monde, clos, séparé, où il se passe de toute façon des choses bien étranges. Un signe de plus du triomphe absolu et radical de la petite-bourgeoisie, première classe sociale de l'Histoire des classes sociales à être englobante plutôt que discriminante, à ne se concevoir aucun extérieur, à ne pas envisager qu'on ne puisse pas lui appartenir, qu'on ne veuille pas lui appartenir. Il me semble qu'à une autre époque, on aurait tout simplement parlé d'une famille (d'une famille aisée, éventuellement).

Petite note positive pour finir : un des personnages essentiels de cette histoire est une dame Ghislaine Marchand, née de Védrines. Pour le moment, elle n'a jamais été appelée Jisse-laine...
Quand une bourgeoise (osons le mot) s'appelle Ghislaine, on prononce Guilaine. Quand il s'agit d'une personne appartenant à une classe moins favorisée, on prononce Jisse-laine. C'est à de petits signes comme celui-ci qu'on mesure les différences de classe. Du moins ce qu'il en reste.

Rappelez-vous l'affaire Omar Raddad : Mme Marchal s'est toujours appelée Guilaine et c'était une riche héritière. Personnellement, je n'ai pas la chance d'appartenir à cette catégorie de la population.
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