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Bonne nouvelle...

Envoyé par Henri Rebeyrol 
28 novembre 2013, 19:31   Bonne nouvelle...
la caution "scientifique" de l'idéologie sans papiériste, sans frontiériste, métisserande, altérophile et autres "joyeusetés" n'est pas une lumière (c'est un euphémisme).

Cette "caution" se nomme Demoule Jean-Paul. Archéologue, il a dirigé pendant près de dix ans l'INRAP (Institut "National" de Recherches Archéologiques Préventives), à la création duquel il semble avoir eu, en 2001, le camarade Jospin étant premier ministre, un rôle déterminant. Toutes les études (fouilles, recherches) qu'il a menées ou dirigées sur l'archéologie de la France ancienne, au Paléolithique et au Néolithique, sur la Gaule celtique ou gauloise, sur la Gaule romaine, sur les Francs, sur les habitats du Moyen-âge sont irréprochables et souvent éclairantes. S'il s'était confiné à l'archéologie, dont il est un spécialiste, il aurait mérité la reconnaissance de la patrie (pourquoi pas au Panthéon), même si, comme beaucoup de convertis, il tend à tenir sa discipline (naguère encore simple auxiliaire de l'histoire) pour la mère de toutes les sciences, apte à résoudre toutes les questions d'histoire, de civilisation, de société, etc.

Venons-en à la matrice idéologique ou plus exactement à l'instrumentalisation de l'archéologie, présentée comme la Science et la seule source de Vérité, en faveur de l'idéologie sans frontiériste. C'est le sujet d'un livre (nul, cela va sans dire) au titre arrogant et faux : "On a retrouvé l'histoire de France" ou "Comment l'archéologie raconte notre passé" (Robert Laffont, 2012). On y lit les grands mots ("migrants", "métissage", "Afrique", "société", "société inégalitaire"), à propos de quelques dizaines de milliers d'individus établis sur des fragments d'un territoire qui correspond à celui de la France actuelle, et cela il y a soixante mille ans, ou entre 100000 et 300 avant le début de notre ère. La notion de "migrant" suppose des frontières, un Etat ou des Etats, des organisations humaines, des règles ou des lois. Il y a 50000 ans, il n'y avait pas de "migrant" et on ne peut pas tenir pour des migrants des groupes d'individus établis depuis dix ou vingt mille ans au bord de la Somme, sous le prétexte que leurs très lointains ancêtres viendraient d'ailleurs. Il en va de même de "société" (pour trois ou quatre familles) ou d'inégalités (jamais d'inégalités en droit - toujours en "richesses" matérielles) que Demoule infère de la présence d'objets de "valeur" (ou supposés "de valeur", parce qu'ils sont en métal) dans une tombe et l'absence de ces mêmes objets dans la tombe voisine. De même, l'Afrique, il y a cent mille ans, n'avait pas d'existence en tant qu'Afrique - pas plus que la France d'ailleurs. Mais Demoule ne prédique cette inexistence qu'à la France. cela donne des affirmations de ce type : "le premier "Français" fut un émigré d'Afrique, de la famille des Homo habilis et Homo erectus qui traversèrent la Méditerranée ou la contournèrent il y a environ un million d'années". La notion de "premier "Français"" n'a aucun sens, sauf à faire accroire que ce pilier du droit des nations qu'est la loi du premier occupant ne vaut que pour les migrants d'Afrique - nom qui ne désignait rien il y a un million d'années.

Les questions "gênantes" (celles qui iraient à l'encontre de son pastis idéologique) sont évacuées en quelques mots. Ainsi la disparition des populations néandertaliennes à la suite de l'immigration massive de nouveaux arrivants (les sapiens sapiens) : génocide ? microbes nouveaux ? confiscation de la nourriture disponible au profit des migrants de la veille ? Non. Métissage !!!

Tout est de la même eau. Demoule ne se satisfait pas de cette eau. Il la mélange à d'autres eaux : l'ADN mytochondrial, les gènes les plus anciens, les analyses génétiques des populations, le réchauffement climatique, la pensée de La Boétie sur la servitude volontaire (à laquelle de toute évidence il n'a rien compris), les génocides, l'imposture de la "performance" de Spoerri qui, en 1983, a enterré des reliefs de repas dans les jardins d'un château et que Demoule, avec toute son équipe, a déterrés (c'est l'archéologie contemporaine), une réflexion partisane ou unilatérale sur l'identité française (qui, quand elle n'est pas européenne, est l'addition des identités singulières qui s'affirment sur le territoire de la France), la première "révolution" industrielle des XIIe et XIIIe siècles, les thèses de Pierre Clastres sur la société contre l'Etat (auxquelles il n'entend rien), les poubelles et les lieux d'aisance comme lieux de fouilles féconds, l'écologie, la protection de la nature, les "massacres" du 19 octobre 1961, l'ethnologie des indiens d'Amérique, etc. : tout ça en moins de 300 pages écrites gros et dans un français à peine correct, avec quelques phrases incompréhensibles et surtout des points d'exclamation à la pelle (signes, comme chacun sait, de l'idéologie d'extrême-droite).

Le comble est que Demoule consacre de longs débuts de chapitres à dénoncer l'instrumentalisation du passé de la "France" (qui n'existe pas) au Paléolithique, au Néolithique, de la Gaule, de la Gaule romaine, des Francs par les idéologues ou les romanciers du XIXe siècle ou les "idées", représentations, croyances, nécessairement fausses que ceux-ci se faisaient sur ceux-là. Or, il s'abandonne sans limite à ce qu'il réprouve chez les autres : toutes les recherches archéologiques récentes servent à justifier les thèses sans frontiéristes, quitte à les déformer (les recherches) pour qu'elles s'ajustent à ces thèses. Sans cesse il compare le "savoir" des programmes de l'école primaire et du collège à celui qu'il a élaboré sur le passé du territoire nommé "France", pour démontrer, ce en quoi il n'a aucun mérite, la fausseté et les erreurs de ces programmes, sans jamais conclure au désastre de l'école. Ou bien il confronte ce qu'établit l'archéologie à ce qu'en disent les médias, les films, les faussaires, les amuseurs, comme s'il mettait sa science au même niveau que les fantaisies de ces derniers.

En bref, pas de panique. Si l'idéologie sans papiériste a la consistance des thèses de Demoule, elle n'en a plus pour longtemps. Une pichenette, et le château de cartes s'effondrera.
Utilisateur anonyme
28 novembre 2013, 19:40   Re : Bonne nouvelle...
Je préfère le premier chapitre de l’Histoire passionnée de la France que Jean Sévilla vient de faire paraître aux éditions Perrin.
29 novembre 2013, 10:36   Re : Bonne nouvelle...
Vous avez de ces lectures nauséabondes Leroy. Et pourquoi pas du Deutsch ou du Bainville pendant que vous y êtes !
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