France Inculture ce vendredi matin, juste avant le journal de neuf heures. Le chroniqueur invité, qui rend compte de ses trouvailles amusantes dans la presse écrite, en l’occurrence dans
Le Nouvel Obs, nous apprend qu’on fête les 45 ans de l’invention du traitement de texte. Le premier romancier à utiliser un ordinateur, en 1968, est un Britannique du nom de Len Deighton. Et le journaliste précise que le type n’est connu que pour cela, qu’il est un complet inconnu qui n’a jamais rien publié d’autre. « Ce type s’appelle Len Deighton, c’est tout ce qu’on connaît de lui dans la littérature parce que le livre a fait un four total. »
Len Deighton, qui a aujourd’hui 84 ans, est un auteur de
best-sellers, souvent adapté au cinéma. Il est aussi auteur de livres de cuisine et il est également illustrateur (il fait partie de ces écrivains anglais qui savent à la fois écrire et dessiner).
Deighton était déjà un auteur de
best-sellers quand il a utilisé un traitement de texte. C’est précisément parce qu’il était célèbre qu’IBM eut l’idée de lui prêter sa (très grosse) machine (qu’il fallut faire entrer par la fenêtre, comme un piano à queue). Le roman en question est
Bomber. Deighton le considère lui-même comme son chef-d’œuvre.
Comment est-ce qu’une radio prétendument culturelle peut employer un chroniqueur, même invité, qui se permet de parler d’un romancier, fût-ce d’un romancier populaire, sans en connaître le nom, et sans s’être donné la peine de faire ce que ferait le plus nul et le plus paresseux des collégiens — une recherche sur wikipedia —, en
postulant que ce romancier est forcément un inconnu et un raté puisque lui, chroniqueur, ne le connaît pas ?
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