Le site du parti de l'In-nocence

La France officiellement déracinée

Envoyé par Pierre Jean Comolli 
La réaction de Mme Malika Sorel-Sutter, qui, sincèrement, n'en revient pas, au rapport de fous.

Et, rien que pour le titre, qui dit tout, cet article réservé aux abonnés du "Figaro".
On télécharge les cinq rapports sur le site du premier ministre.

[www.gouvernement.fr]

Je n’ai fait que les parcourir, mais je dois dire que cela laisse pantois. On a tout simplement demandé à Fatima, Azzedine, Icham, Salah et Boualam comment ils voyaient les choses, et ils ont expliqué ce qui n’allait pas et ce qu’il fallait faire. Exemple dans le rapport sur la protection sociale, le problème de la langue (p. 15). Qu’est-ce que c’est que ces guichets d’accueil, dans les hôpitaux, à la Sécu, etc., où on ne parle pas un mot d’arabe. Il est impossible de se faire comprendre, littéralement ! Ça ne va pas du tout. Et d’ailleurs (rapport Connaissance reconnaissance, le plus beau car entièrement rédigé en sabir administratif), l’apprentissage de l’arabe à l’école est à peine organisé. Donc nos propres enfants sont obligés d’apprendre une langue étrangère (le français), dans leur propre pays. Mais où on va, là ?

Ou alors dans le rapport Faire société commune, la question des mères-accompagnatrices voilées (p. 16). Interdites d’accompagnement des enfants, les mères voilées. Il est où, l’intérêt de la société, hein ? Il faut une laïcité inclusive et libérale, une laïcité commune, bref, une laïcité islamique.

Il y a 32 + 62 + 93 + 47 + 42 pages soit 276 pages de délires de cette veine. Mais le rapport de 93 pages, Mobilités sociales, est deux fois plus gros que celui de 62 pages (Connaissance reconnaissance), car composé dans un corps minuscule. On y apprend (p. 29, encadré grisé) que la « lutte contre le communautarisme est un thème issu de l’extrême droite qui a colonisé les discours publics entre 1994 et le début des années 2000 »). Parce que ce que demandent Adil, Silham et Fathi — en gros, l’arabisation et l’islamisation, plus les passe-droits habituels, logement, emploi —, ce n’est pas du communautarisme. Ils réclament leur dû, tout simplement.
Quel tissu d'absurdités, de contre-vérités et de traîtrise ! Une prouesse des faux-travailleurs ! A quel tarif ?
Utilisateur anonyme
13 décembre 2013, 19:06   Re : La France officiellement déracinée
Un extrait, tel quel, du rapport sur l'habitat : "Pour interroger la pertinence d’une politique publique, de ses actions qui interpellent, de fait, le sens même de cette politique (les valeurs qu’elle porte), les actions de sa mise en oeuvre, et les représentations, perceptions qu’elle engendre.", ou encore : "Si, par nature, une politique publique porte comme principe de s’adresser à tous, quand est-il d’une politique visant un public particulier (...)". Et tout le texte est de la même eau... Il n'y a pas une phrase simplement écrite en français.
13 décembre 2013, 21:14   Appel d'offre
Un dixième du coût de ce rapport pour réaliser un bêtisier. Quelqu'un est intéressé ?
Utilisateur anonyme
13 décembre 2013, 22:34   Re : Appel d'offre
Tâche difficile : toutes les phrases pourraient être retenues pour un bêtisier, ce qui n'a pas empêché le premier ministre de saluer la "grande qualité des travaux" qui lui ont été remis (dont celui-ci). Qu'il ne se soit trouvé personne dans ses services pour juger que ce torchon ne pouvait décemment être rendu public laisse songeur.

Un début de florilège tout de même (je laisse la ponctuation d'origine, presque systématiquement fautive) :

"Développer de nouveaux dialogues entre la maîtrise d'ouvrage et les maîtres d'œuvre (...)".

"Les actions de communication locale (...) devront mieux et plus rendre compte de ces actions."

"Ainsi, il faut distinguer ce qui relève d’une politique globale d’intégration, dont la politique d’immigration est clarifiée (???), et ce qui relève d’une politique d’inclusion sociale."

"Faire des politiques d’intégration un mode de gouvernance de la collectivité locale, en menant des actions agissant contre les effets de spécialisation par l’espace (...) et, faisant de ce modèle inclusif, un programme stratégique de l’action territoriale."

"Cela suppose de clarifier, à quels publics, ces différentes politiques s’adressent et, quel est le mode de gouvernance approprié pour ordonner, organiser ces différentes politiques."

"Identifier précisément, les freins, les obstacles, dans la mise en oeuvre de ces actions, avec comme objectif d’agir avec efficacité sur tous ce qui peut faire obstacle à la mise en oeuvre des actions publiques (...)"

"Trouver les actions, reconnaissant la diversité comme un élément fondateur de toute politique d’intégration."

Et la conclusion : "Faire de ces actions, un point d’interpellation dans les actions publiques, et notamment dans les nouveaux contrats de ville."

Les auteurs du rapport (si l'on peut parler d'"auteurs" et de "rapport") aiment manifestement l'action...
Ce texte a au moins un mérite, il est assez inoffensif car incapable de suggérer une seule mesure concrète (on s'y borne à l'énoncé de perles de sagesses comme celle-ci : "L’intégration… il faut travailler avec l’ensemble de la ville, avec l’ensemble de la population, pour aller vers des collectivités plus intégratives.").
13 décembre 2013, 22:50   Bis
" - et celui de personnes qui ont fait le choix (qu'il s'agisse d'un choix effectif ou par défaut, par dépit face à un ressenti d'inégalités) de comportements de repli voire de rejet (à travers des comportements intégristes ou fascistes ou fascistes) et qui l'inscrivent en actes."
13 décembre 2013, 23:39   Re : Bis
Ou fascistes ou fascistes ou fascistes ou fascistes... Comme un disque rayé, comme un automate orwellien frappé d'apoplexie...
J'aimerais tout de même bien, un jour, avant de mourir, assister à l'interrogatoire d'une pertinence…
On ne peut interroger une pertinence que dans le cadre du portage d’une gouvernance optimisée, articulant approche inclusive et construction des identités multiples, de façon à acter notre histoire commune.
On avait ce matin, dans Répliques, l'exemple typique du radotage intellectuel qui constitue l'essentiel de la "pensée" immigrationniste. Je ne me souviens plus du nom de l'intervenante qui répondait à Michèle Tribalat (dont l'austérité, en comparaison, paraissait réjouissante), mais la morne viduité, pour ne pas dire la bêtise, et le caractère élusif de son discours étaient saisissants.
mais la morne viduité, pour ne pas dire la bêtise, et le caractère élusif de son discours étaient saisissants.

C'est le discours essentiel du pouvoir, qui ne nécessite aucun cheminement de pensée, qui n'a d'autre fin que celle de ronronner pour dire qu'il faut plus de ce qui est car cela est. C'est l'indispensable chant de renforcement, l'hymne mantrique à la quiddité du programme d'institution du réel (substitution de peuple, changement de civilisation) répété en cinq volumes. Evidemment qu'il n'y a pas de pensée ni de discours véritable. C'est un chant d'amour, une rengaine, un refrain de rap, en célébration de ce qui est et qui doit encore gonfler pour apporter plus de lui-même au réel en construction. MM. Hollande et Ayrault peuvent bien déclarer au public qu'ils n'en veulent pas, tu parles! Ils ne font alors qu'affirmer, eux, qu'en contrepoint à ce chant, ils se contenteront, pour le moment, de ce qui est et devient, sans besoin d'élever la chose au carré ou au cube. En attendant, le monde saura que 250 penseurs, consultants, experts, spécialistes et toute une nébuleuse d'intellectuels organiques pensent et "écrivent" que le pouvoir a raison d'être ce qu'il est, de faire ce qu'il fait. En cela gît l'essentiel de cette bombe propagandiste.
Citation
Didier Goux
J'aimerais tout de même bien, un jour, avant de mourir, assister à l'interrogatoire d'une pertinence…

Ah oui, alors ! Et aussi à une interpellation de sens...
En Europe, au cours de la même semaine, un Suédois porte le voile par solidarité avec les musulmanes - notoirement persécutées - de son pays et le Gouvernement d'une patrie millénaire publie ce rapport. Les lointains descendants des Vikings et des Francs en sont là...Il y aurait presque de quoi se suicider. Sur le document du premier Sinistre, on dit déjà, bien sûr, qu'il servirait à renforcer le FN en vue d'achever l'UMP. Hollande, Machiavel chaussé de gros sabots, et son PS, après avoir fait campagne en 2012 sur le seul anti-sarkozysme, miseraient sur des affrontements directs avec le Front jusqu'en 2017 et en 2017. Eh bien nous verrons si la majorité des Français vont supporter aussi longtemps la propagande anti-bêteimmonde.
"En attendant, le monde saura que 250 penseurs, consultants, experts, spécialistes et toute une nébuleuse d'intellectuels organiques pensent et "écrivent" que le pouvoir a raison d'être ce qu'il est, de faire ce qu'il fait. En cela gît l'essentiel de cette bombe propagandiste."

Le monde saura, oui, et c'est bien là effectivement que se noue l'impossibilité pour nous de percer, de nous faire entendre (au sens de comprendre). L'opinion de chacun est déterminée par la combinaison des influences diverses qui l'enserrent comme un étau. Même son de cloche du côté des politiques, des intellectuels, des savants, des philosophes, des prêtres, des artistes, des journalistes, des commentateurs, des collègues, des voisins de pallier : comment pourrait-on avoir raison contre cette majorité unanime ?
Il y a un moment très caractéristique de ce radotage-propagande au milieu de l'émission : AF compare ce qu'a pu être la cathophobie dans ses formes les plus virulentes aux critiques actuelles de l'islam, bien faibles en comparaison. L'invitée répond aussitôt, comme si elle n'avait rien entendu, comme si elle ne faisait que dérouler le même discours en toutes circonstances, sans même prendre la peine de l'adapter : "Moi j'pense qu'y faut en revenir aux fondements de la laïcité (ding !), et qu'effectivement la religion n'a rien à voir avec les... ne doit pas rentrer dans l'école (ding !) et... mais... cette laïcité, elle doit être euh... c'est pas uniquement l'interdiction deuh... deuh... dans l'espace public (ding !), c'est aussi l'idée du vivrensemble (ding !!), c'est... c'est d'accepter... je pense que là, en ce moment, aujourd'hui on se.. y'a une polarisation (ding !) comme un nouvel ennemi de l'intérieur (ding !), sur... sur les musulmans, mais faut quand même rappeler qu'les musulmans, j'veux dire, arrêtons d'associer les idées des plus fondamentalistes (ding !) à l'ensemble des musulmans de France (ding !), j'veux dire la plupart vivent de façon personnelle, voire ne pratiquent absolument pas leur re... leur religion (ding !)."

Les néo-français parlent aux néo-français.
Les néo-Français parlent aux néo-Français, en néo-français.
Ce rapport n'est pas un lapsus: [www.lefigaro.fr]

Dix ministères, 250 personnes. La volonté (politique) de trancher la gorge du peuple français serait-elle manifeste?
L'écriture fait sonner les corps creux plus encore que la parole. Merci cher Quentin Dolet pour votre verbatim. Ce genre d'exercice est très éclairant, et devrait être pratiqué plus souvent.
S'il y a une polarisation dont il faut s'inquiéter, c'est bien celle qu'ils créent autour de tout qui ce qui, à leurs yeux, relève de la xénophobie Quand une voix ou deux s'élèvent contre l'islamisation, on les dénonce immédiatement comme voulant focaliser le discours public sur un fragment soi-disant anodin du réel ; quand toutes les voix, dans tous les médias, ministères, etc. ne parlent que d'une chose : les dangers du racisme -- phénomène, en tant que tel, quasiment inexistant en France --, l'angle de vue choisi ne semble aucunement inadapté.
Le Monde se surpasse : alors que ce rapport, supervisé par dix ministères, en ligne sur le site du Premier ministre depuis novembre, a eu droit aux éloges du chef du gouvernement, cet article, qui concède un faux-pas, écrit « un rapport que le premier ministre et ses plus proches collaborateurs ont découvert en fin de semaine, à l'occasion de sa publication dans Le Figaro ». Sales petits menteurs !
Il me semble que, à la suite du prétendu scoop du Figaro concernant le rapport sur le concept d’« intégration », concept promis au rebut par les auteurs, le complexe médiatico --politique se livre, en jouant l’indignation, à une remarquable surenchère dans l’hypocrisie. En effet ce rapport ne fait que dire tout haut ce que depuis au moins vingt ans le système, gauche en tête, pratique ou laisse pratiquer en douce « tout bas », si j’ose dire, et que ce complexe n’a à ce jour jamais dénoncé et pour cause. Qui a enterré le fameux rapport Obin sur les graves dérives communautaristes sévissant dans les collèges des quartiers sensibles ? Qui a pris son parti du fait que la plupart des cantines scolaires ne servent plus de porc aux enfants et que la plupart des animaux de boucherie tués dans les abattoirs le sont selon le rite « hallal » ? Qui tolère que des mères accompagnent les sorties scolaires des enfants de l’école républicaine en tenue islamique ? Qui ferme les yeux sur les magouilles permettant de construire des moquées sur les fonds publics ? Qui a autorisé depuis longtemps déjà des programmes d’histoire dans lesquels l’islam et la conquête arabe de l’Espagne sont présentés de façon purement édifiante contrairement à la conquête « chrétienne » de l’Afrique traitée quasiment comme un crime contre l’humanité ? Qui a laissé disparaître de ces programmes nombre de grands noms de l’histoire de France ? Qui finance à tour de bras depuis des décades toutes sortes de manifestations parascolaires pour mettre en valeur les cultures africaines afin de soi disant faciliter le « vivrensemble » ? Qui s’est accommodé des prières musulmanes dans la rue ? Qui fustige comme « nauséabond » les moindres allusions critiques à l’islam et se félicite des procès en racisme et xénophobie intentés à leurs auteurs mais consent à ce qu’un livre aussi haineux de l’Autre que le Coran circule à des milliers d’exemplaires comme s’il s’agissait de la « semaine de Suzette » ? Qui feint d’ignorer que depuis trente ans tous les élèves musulmans des collèges suivent le ramadan comme un seul homme, que les salles de prière se multiplient dans les locaux d’entreprise, et j’en passe ? Le complexe en question. Qui ne dit mot consent et consent d'autant plus qu'il dit aussi, qu'il proclame, en l'occurrence, depuis vingt ans, que toutes les civilisations se valent, que les différences culturelles sont sacrées et enrichissantes et que ceux qui entendent défendre l’identité française et son modèle assimilationniste défendent une France passéiste, frileuse et moisie. Comment croire, alors, une seconde à la sincérité de ces indignés d'aujourd'hui qui se sont toujours tus ? Ne s'agit-il pas plutôt un écran de fumée supplémentaire ? Le gouvernement feindra de faire machine arrière mais continuera à mettre en œuvre ses délires plus discrètement, délires préconisés déjà, mais sans tambours ni trompettes, par un groupe de réflexion " plus futé :Terra Nova". N’est – ce pas en somme tout ce que souhaite le système dont l'indignation va peut-être davantage à ceux qui ont "cassé le morceau" qu'au morceau lui-même ?

(message corrigé)
On peut ajouter que le rapport en cinq volets se pose explicitement comme un correctif du rapport Tuot, de février 2013, déjà complètement délirant, mais à l’évidence jugé pas assez avancé. Difficile dans de pareilles conditions de plaider la bonne foi.

Par exemple, Tuot écrit (p. 24) : délicat de désigner les publics, car désigner les stigmatise. Le nouveau rapport dit : si vous désignez les publics (par exemple si vous relevez d’une femme voilée qu’elle est voilée), c’est la case prison.

Je suis très intrigué aussi par l’ignorance complète du droit qui se manifeste dans ces délires. Par exemple, réclamer des guichets de la Sécu où l’on parle arabe ou bambara (puisque c’est cela qui m’est tombé sous les yeux en premier), cela méconnaît l’imposition du français comme langue administrative qui remonte à... l’ordonnance de Villers-Cotterêt de 1539, comme l’ont fait remarquer ici et là des blogueurs incrédules. Classer dans les « langues de France » l’arabe dialectal, le romani, etc., c’est méconnaître la loi Toubon de 1994, qui reconnaît les langues régionales (art. 21), mais évidemment pas les langues hors-sol, qui sont par conséquent des langues étrangères. (Et on ne sache pas que les Français d’origine polonaise ou italienne aient jamais réclamé pareille mise à égalité pour le polonais ou l’italien, ce qui montre que l’affaire est sans rapport avec « l’attitude post-coloniale » que manifesterait la France).
Utilisateur anonyme
16 décembre 2013, 19:29   Re : La France officiellement déracinée
Je suis toujours frappé, chère Cassandre, quand je lis vos interventions développées (comme l’est cette dernière) de la force et de la justesse, non seulement de votre propos mais de la forme qu’il prend, de vos textes. Vos méditations sont une source d’énergie intellectuelle ; vos réflexions suscitent l’inspiration, en plus de l’admiration. Tout est d’une cohérence implacable, nourrie d’exemples précis, de références évidentes et de l’expérience de votre vie. On aimerait, comme vous, savoir décrire avec tant d’aisance ce qui nous arrive. Du grand art qui paraît simple, comme au cirque du Soleil. Merci, vraiment.
» Ce texte a au moins un mérite, il est assez inoffensif car incapable de suggérer une seule mesure concrète

C'est ce que je m'étais dit, comment un tel galimatias pourrait-il être opérant ?? Pas si sûr, toutefois : le réel est si bête, et les conneries qui ne veulent rien dire peuvent avoir sur lui d'insoupçonnés effets...
Comme je ne fréquente plus du tout les informations des médias audiovisuels du courant dominant — pas par principe, uniquement parce que je ne les supporte plus — je ne suis pas du tout au courant de leurs réactions dans cette affaire. En parcourant Le Monde on a l'impression que le medpol plaide la gaffe de sous-fifres ; si c'est le cas ce serait bon signe, cela dénoterait le fait que l'hébétude n'est pas totale que tout espoir n'est pas perdu. Est-ce ainsi ou me fais-je des illusions ?
Marcel, je crois qu’ils sont dépassés à la fois par l’extrémisme et le revanchisme de leurs protégés (qui désormais réclament tout à fait ouvertement l’arabisation et l’islamisation) et par l'indignation des paléo-Français (qui découvrent qu’ils sont dans la situation de vaincus, à qui leurs occupants dictent leurs conditions). Ajouter l’absence de direction au sommet de l’État (et donc aussi au sommet du complexe médiatique) et on obtient ces mouvements désordonnés et fébriles, ces atermoiements et ces palinodies.

On a oublié, car les médias récrivent le scénario au fil des événements, que l’affaire Léonarda était elle aussi initialement un coup de propagande destiné à montrer les horreurs de la déportation des malheureux Roms. Ça a tourné comme on sait.
Sur le thème des "réactions à cette affaire", un aspect des choses m'a semblé presque unanimement négligé, sinon dans le deuxième paragraphe du communiqué du P.I., à savoir le rendu de ce pensum. Les seules considérations sur le sens de ces pages paraissent avoir sollicité l'esprit critique des commentateurs. Or, il s'agit d'un "rapport" commandé par le gouvernement et, je suppose, ses auteurs ont été rétribués. Personne, à ce que je sache ne pose la question du coût de ce travail et, plus encore, de son acceptation en l'état, en dépit d'une grande quantité de "malfaçons", terme que j'emploie à dessein. Porter à la connaissance du public un travail rédactionnel comportant des tournures telles que, par exemple "quand est-il d'une politique", revient, pour un entrepreneur de BTP qui aurait décroché un marché public, à installer des portes à l'envers. N'aurait-il aucun compte à rendre ?
Vous avez tout à fait raison d'insister sur ce point, cher Rothomago... Je n'en suis qu'à la page 13 du premier rapport que je lis (consacré aux"mobilités sociales" (ah, ces pluriels crétins !)), et je vous offre le bouquet glané en route. Nul doute qu'à la fin du parcours, il me faille un semi-remorque pour vous livrer le reste.

"Il est une habitude, en vogue et dans l’ère du temps"
"il s'agit de favoriser une dynamique productive de commun"
"Et elle rendue en outre tout à fait nécessaire"
"Se référer de la laïcité, dans le contexte actuel"
"jusqu'au moins la fin de la seconde Guerre mondiale"
"le taux de chômage des étrangers a été multiplié par 4 entre les recensements de 1975 et 1990, tandis que celui des français ne l'étaient que de 2,75"
"jusqu'au moins la fin de la seconde Guerre mondiale" est extraordinaire. C'est du Marc Voinchet tout craché. Encore plus fort à l'écrit, et dans un document officiel.
Utilisateur anonyme
17 décembre 2013, 19:57   Re : Quand est-il de la commande publique ?
Citation
Thomas Rothomago
Sur le thème des "réactions à cette affaire", un aspect des choses m'a semblé presque unanimement négligé, sinon dans le deuxième paragraphe du communiqué du P.I., à savoir le rendu de ce pensum. Les seules considérations sur le sens de ces pages paraissent avoir sollicité l'esprit critique des commentateurs. Or, il s'agit d'un "rapport" commandé par le gouvernement et, je suppose, ses auteurs ont été rétribués. Personne, à ce que je sache ne pose la question du coût de ce travail et, plus encore, de son acceptation en l'état, en dépit d'une grande quantité de "malfaçons", terme que j'emploie à dessein. Porter à la connaissance du public un travail rédactionnel comportant des tournures telles que, par exemple "quand est-il d'une politique", revient, pour un entrepreneur de BTP qui aurait décroché un marché public, à installer des portes à l'envers. N'aurait-il aucun compte à rendre ?

En principe la rédaction de tels rapports est confiée à des hauts fonctionnaires, et ce travail rentre dans leurs attributions normales. Mais ici, les cinq rapports ont été confiés à des "chercheurs" (qui ont dû bénéficié au minimum de décharges horaires), ainsi qu'à des responsables d'obscures associations (l'"Institut éthique et diversité" par exemple) que l'on suppose parapubliques. Le plus probable est qu'ils ont "travaillé" à temps plein à ces rapports (pendant combien de temps ?) et perçu leur rémunération habituelle. Ce qui est étonnant, c'est que personne au sein des cabinets ministériels qui ont piloté (même de loin) ces "groupes de travail" ne se soit avisé d'une "malfaçon" formelle rédhibitoire (le plus caricatural demeure le rapport sur l'habitat dont il est ahurissant qu'il ait pu être publié : on croirait lire la copie d'un cancre de seconde qui ignore grammaire et orthographe, tire à la ligne et n'écrit même pas en "jargon sociologique" ou "administratif", comme cela a été dit, mais le mime sans le maîtriser).
Utilisateur anonyme
17 décembre 2013, 20:12   Re : Quand est-il de la commande publique ?
Peut-être me suis-je un peu avancé quant à l'absence probable de rémunération (spécifique) des auteurs des rapports : "l'Institut éthique et diversité", par exemple, n'est pas une association mais bien une entreprise qui œuvre dans le secteur du "management de la diversité", et ses "services" ne sont nullement bénévoles (le site est d'ailleurs édifiant : [www.institutethiqueetdiversite.fr]).
Que les auteurs de ces rapports aient pris sur leur temps rémunéré ou aient été directement payés pour les rédiger (ce que je crois), ils ne l'ont pas fait bénévolement. Il est absolument inconcevable qu'un texte pareil - et, je le répète quelles que soient ses conclusions - puisse être non seulement accepté par les autorités de n'importe quel pays, mais diffusé sur un site officiel.
Citation

Le site est d'ailleurs édifiant : www.institutethiqueetdiversite.fr

Superbe.
Utilisateur anonyme
18 décembre 2013, 00:22   Re : Quand est-il de la commande publique ?
Le dessinateur “Lasserpe” est un beau collabo ! Il craint d’être fauché ?
Nul doute qu'à la fin du parcours, il me faille un semi-remorque pour vous livrer le reste.



Alors, cher Dangle, je ne mettrai pas le lien vers le programme de Dame Hidalgo, ci-devant candidate PS à la mairie de Paris et Docteur ès boboïtude. Il (le programme de la dame) est véhiculé dans une "prose" confinant plusieurs fois au délire. Une sorte de méta-verbiage inouï. Mais peut-être fallait-il en passer par ces novlangue, jargon et barbarismes pour proposer aux Parisiens et visiteurs de la capitale l'installation de fontaines d'eau gazeuse (entre autres choses).
Utilisateur anonyme
18 décembre 2013, 09:27   Re : Quand est-il de la commande publique ?
[Vous voulez une bobo ? Votez Hidalgo !
Vous voulez la même ? Votez NKM !
Vous voulez le changement ? Votez Wallerand !]
Tout cela devrait nous inspirer la rédaction d'une grande anthologie de la langue contemporaine. Une sorte de veille permanente du désastre, un volume par an.
...une grande anthologie de la langue.... Max Milo est intéressé ? (Le nom de cet éditeur est un désastre anthologique à lui tout seul, un pseudo j'espère ?).
Aux Editions de l'In-nocence, quand elles auront la bonne idée d'exister. Sous la direction de Pierre-Marie Dangle.
Ne craignez-vous pas que M. Dangle manque un peu de la rondeur nécessaire à la direction d'une maison d'édition ?
Il faudra d'ailleurs y créer aussitôt une collection entièrement dévolue à M. Marche, la marche du siècle serait un bon titre, sauf respect. Quant aux éditions elles-mêmes, pourquoi pas les Editions bathmologiques, pour éviter le retour
obsessionnel de l'In-nocence, si mal comprise ?
Citation
Thierry Noroit
Ne craignez-vous pas que ce Dangle manque un peu de la rondeur nécessaire à la direction d'une maison d'édition ?

Merci, Thierry Noroit, de cette précision que j'allais du reste moi-même apporter, après un court instant de surprise amusée. Néanmoins, si je puis me permettre, votre "ce" n'est guère amène...
Vous avez entièrement raison, Pierre-Marie Dangle, mon message se voulait humoristique, ce qui aurait été appréciable sur ce forum qui me paraît de plus en plus morne, mais il aura raté son but. Je le corrige donc "rondement". Pourvu que M. Marche ne trouve pas lui aussi quelque chose à redire à ma plaisanterie...
..mais non mais non, d'ailleurs, je ne l'avais pas du tout pris pour une plaisanterie vous savez...
N'est-ce pas Cavala qui présenta une Marche des siècles ? Gare aux virages...
Je dirais même que Jean-Marie Cavada présenta une émission intitulée La Marche du siècle.
Quant à moi j'étais tout à fait sérieux quand j'imaginais une anthologie de la langue contemporaine, un rapport annuel du désastre ambiant, qui serait composé de toutes les plus belles horreurs lues et entendues dans le discours public. Il me semblait que Pierre-Marie Dangle était tout indiqué pour en diriger la rédaction.
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