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Repression d'une manifestation ouvrière à Phnom Penh : 4 tués

Envoyé par Francis Marche 
La police vient de disperser une manifestation du principal parti d'opposition à Phnom Penh (Cambodge), un millier de personnes, dont des ouvriers du textile réclamant une augmentation. Quatre personnes ont été tués par les forces du pouvoir hier vendredi lors d'une première tentative de dispersion dans le parc que la foule occupe depuis la mi-décembre

Pour l'apprendre, il faut se rendre sur les sites étrangers, ou sur celui de l'Ambassade de France à Phnom Penh: les grands organes de la presse française subventionnée n'en soufflent mot, tant au Monde.fr qu'au Figaro.fr. qui préfèrent titrer les peines de coeur de Madame Taubira (Le Figaro) ou le casque de Michael Shumacher (Le Monde).

Le Monde en ligne publie aujourd'hui un article faisant l'éloge de "l'investissement dans l'industrie culturelle" par le pouvoir Hollande-Ayrault; l'on y apprend que la presse subventionnée, dont ce journal est le plus beau fleuron, et qui à l'occasion de cette étude s'auto-classe fièrement dans le "PIB culturel" de la France, reçoit 844 millions d'euros du contribuable, tous les ans.

Le Ministère de la Propagande et de l'Abrutissement National en profite lui aussi pour s'autocongratuler. Tout baigne. Rendormez-vous.

Page du International New York Times faisant une place à l'événement cambodgien :

[www.nytimes.com]
Utilisateur anonyme
04 janvier 2014, 20:18   Re : Repression d'une manifestation ouvrière à Phnom Penh : 4 tués
Ce soir, au journal de 20 heures de France 2, longs reportages sur le marché des produits capillaires et la galette des rois.
Utilisateur anonyme
04 janvier 2014, 20:33   Re : Repression d'une manifestation ouvrière à Phnom Penh : 4 tués
(Sans oublier la montre connectée à Internet, pour les amateurs de course à pied.)
Oui, nous dépenserions en moyenne 35 Euros par mois pour nos soins capillaires. C'est une info...
Et combien pour l'entretien de nos journalistes prébendiers (et exonérés fiscaux) ?

Le compte est vite fait : 844 millions de subventions divisés par 19,5 millions de foyers fiscaux qui paient des impôts sur le revenu en France (voir [impotsurlerevenu.org]), cela nous donne 43 euros de contribution directe par foyer fiscal et par an. C'est vrai, c'est inférieur aux "frais de soins capillaires", mais c'est, pour rester dans le même champ sémantique, probablement équivalent aux montants que doivent dépenser les Français de toutes origines en frais de shampoing anti-poux, ce qui reste énorme :


05 janvier 2014, 16:15   Peste soit du maroufle...
En anglais, la vermine se désigne, entre autres termes, comme vous le savez, par the pest.

Il y a de cela bien longtemps lors d'un événement en Chine, quand ce pays n'accueillait des hôtes étrangers que dans les grandes occasions, notre homologue chinois, lors d'une réunion de briefing, nous mitrailla d'injonctions, chargées de ses propres doutes, sur l'attitude qu'il conviendrait d'adopter en cas d'invasion par the pest. Et si "the pest" se présentait par telle ouverture, il faudrait l'en chasser ou bien opérer une manoeuvre de contournement, et s'il faut craindre "the pest", il ne faut pas pour autant paniquer face à elle, etc.

Il me fallut un bon petit quart-d'heure pour comprendre que l'homme, très échauffé par l'ampleur que pareil événement prendrait dans sa vie, désignait par "the pest", la presse, les journalistes, donc, sous l'effet d'une proximité phonétique contaminante et heureusement comique.

La presse qui ne pouvait être repoussée commodément par des vaporisations idoines.

Voyez comme l'homme, poétiquement, touchait de près l'âme de la question journalistique telle qu'elle se pose aujourd'hui sous nos yeux, en nous coûtant tout à fait le prix de la marie-rose, ainsi qu'il en avait produit très tôt l'inconsciente induction verbale.

Et voyez par la même occasion comme la mémoire n'est rien sans la poésie qui lui est l'acolyte le plus précieux; mais la politique n'étant pas non plus possible sans la mémoire, je vous laisse tirer de cela les conséquences qui s'imposent naturellement sur le lien entre politique et poïesis cher Davoudi.
Mon cher Francis, si je vous lisais avec des yeux neufs, surlignant du regard la "vermine", la "question" journalistique et le dépit de l'absence de fumigations adéquates pour éradiquer le mal, j'en frémirais...
À dire vrai, je crains que le tri de la valeur la plus informative, parmi la masse innombrable de faits constituant le monde, ne s'opère à un niveau de structuration du réel qui échappe très largement aux pesteux que vous dites ; il doit en aller, dans le choix des "nouvelles" formant le tissu collectif du monde environnant, comme dans le décodage, au plan individuel, des signaux dont nous sommes constamment bombardés et parmi lesquels un filtrage élémentaire s'effectue par des modalités perceptives pratiquement réflexes, la plupart de ces signaux étant ignorés car "jugés" non pertinents.
Vous conviendrez que dans nos sociétés consuméro-individualistes, l'info spécifiquement orientée "poils" peut avoir bien plus d'intérêt que le compte rendu de casuels heurts sociaux au fin fond du Cambodge, pays dont les habitants ont d'ailleurs, je crois, une pilosité en règle générale bien moins développée que celle des Européens.
Ce qu'il conviendrait de surligner est le fait que nous avons une presse française nationale, grassement subventionnée, qui ne produit plus que des feuilles paroissiales bourrées de fautes de français (une reportage sur les coûts des soins capillaires digne d'un journal de sous-préfecture, etc.), et que sa couverture internationale se résume à des sous-traductions, souvent à peine compréhensibles, de dépêches d'agences internationales.

Le Cambodge a beau être un petit pays PMA logé au fin fond de la Grande-Durassie, des ouvriers n'y fabriquent pas moins les chemisettes et les chaussures que des millions d'Européens désargentés s'en vont acheter pour leurs enfants. Ces ouvriers réclamant une augmentation de salaire ont essuyé des tirs et ont perdu quatre des leurs. Je me permet de vous rappeler qu'en Europe, au milieu du XIXe siècle, ce type d'événement lança des révolutions sociales, pan-continentales, qui firent date pour l'ensemble du monde libre. Mettre ce type d'info en balance avec le casque de M. Schumacher relève déjà du révisionnisme historique.

Le terme de "vermine" (the pest) au coeur de la petite anecdote rapportée supra ne traduit en rien mon appréciation personnelle de la caste journalistique; il fut l'élément au coeur d'une mise en scène de l'inconscient dont je fus le témoin; il n'a aucun sens hormis celui que chacun est libre d'y mettre.
10 janvier 2014, 05:25   Séparer pour mieux régner
Dont acte : ce qu'on appelle la "globalisation", en dénationalisant le travail et en séparant physiquement et géographiquement ouvriers et consommateurs, a fort commodément désamorcé le risque subversif que représentait naguère encore le type de solidarité passée que vous évoquez, quand ces deux catégories de populations se recoupaient plus ou moins, ou appartenaient aux mêmes sociétés.
nous avons une presse française nationale, grassement subventionnée, qui ne produit plus que des feuilles paroissiales bourrées de fautes de français (une reportage sur les coûts des soins capillaires digne d'un journal de sous-préfecture, etc.), et que sa couverture internationale se résume à des sous-traductions, souvent à peine compréhensibles, de dépêches d'agences internationales

La presse écrite se plaint constamment qu’elle est en train de crever (parce que les ressources publicitaires sont siphonnées par la Toile et parce que les lecteurs se désabonnent). Mais elle mérite de crever puisqu’elle n’apporte aucune valeur ajoutée. Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement ne fournit pas tout simplement, gratuitement, le fil d’info de l’AFP (qui donne sur tout, congrument, la pensée du régime) sur tous les supports numériques, tablettes, iphones, etc. ; on pourrait même imprimer ce fil de dépêches quotidiennement sur deux colonnes, façon Journal officiel et le distribuer chez le boulanger, toujours sous forme de gratuit, pour les petits vieux qui n’ont pas Internet. Le résultat serait strictement le même du point de vue de l’information, ou du formatage idéologique, de la population et l’État économiserait des milliards.

Quant aux gens dont le métier était d’écrire Le Monde, Libé, Le Nouvel Obs, etc., qu’ils aillent donc alphabétiser les décrocheurs de banlieue. Au moins ils serviront à quelque chose.
Assez largement d'accord avec Chatterton.

Trouvé récemment dans un article du Figaro.fr, ceci, que je relève pour sa valeur d'ordinarité absolue, de quotidienneté bien installée, qui ne gêne plus personne, que personne ne remarque, ne voit, et qui vous fait passer pour un doux dingue, un freak quand vous le relevez, vous en étonnez, vous en indignez un peu :

[...] il est mort dans un accident d'avion qui lui appartenait.

Cent quatre-vingt millions d'euros pris dans la poche du contribuable pour entretenir ça. Et l'on s'étonne que les Français soient les champions du monde de la consommation d'anti-dépresseurs...
L'art du "flash actu" en régime de presse subventionnée (extrait du Figaro.fr de ce matin):

Un jeune clandestin guinéen s'est noyé vendredi en sautant d'un bateau au large de Marseille (sud de la France).

Merci de la précision. Elle est pas belle la vie ? Des "journalistes" qui se mettent en quatre pour préciser au lecteur que Marseille est dans le sud de la France. C'est ça, messieurs dames, le sens du service public ! C'est incontestable, nous avons la presse la plus pédagogique du monde!

[www.lefigaro.fr]
Je ne trouve pas inutile de préciser que Marseille se trouve en France.
Non, non, ils ne disent pas que Marseille est dans la France du sud, ils veulent probablement dire que la ville est au sud de la France, comme l'est aussi par exemple l'Espagne, et ils ont presque raison.
Ah vous aussi Marcel vous êtes sensible à ce problème de la distinction entre se situer "au sud" et "dans le sud" d'un espace! Je me bats contre ce moulin à vent, qui sévit chez les traducteurs, depuis des années. Les moulins à vent (pour vous les éoliennes) sont en train de me vaincre. La bataille est perdue, une de plus. En anglais, je suis en train d'abaisser ma lance face à leur "sensitization" par lequel ils traduisent le français "sensibiliser quelqu'un à" (une question politique, un thème quelconque, etc.).

J'ai enseigné (il y a déjà un certain temps) à des étudiants français ce que signifait "to the South" (au sud de) qui ne comprenaient pas cette tournure à cause de la confusion qu'ils faisaient entre "au sud de" et "dans le sud". Certains, nombreux, ont fini l'année sans comprendre.
15 janvier 2014, 06:37   Désinfectant
Beppe Grillo, sans doute inspiré par la lecture de l'anecdote supra :
video: [video.lefigaro.fr]
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