En anglais, la vermine se désigne, entre autres termes, comme vous le savez, par
the pest.
Il y a de cela bien longtemps lors d'un événement en Chine, quand ce pays n'accueillait des hôtes étrangers que dans les grandes occasions, notre homologue chinois, lors d'une réunion de briefing, nous mitrailla d'injonctions, chargées de ses propres doutes, sur l'attitude qu'il conviendrait d'adopter en cas d'invasion par
the pest. Et si "the pest" se présentait par telle ouverture, il faudrait l'en chasser ou bien opérer une manoeuvre de contournement, et s'il faut craindre "the pest", il ne faut pas pour autant paniquer face à elle, etc.
Il me fallut un bon petit quart-d'heure pour comprendre que l'homme, très échauffé par l'ampleur que pareil événement prendrait dans sa vie, désignait par "the pest",
la presse, les journalistes, donc, sous l'effet d'une proximité phonétique contaminante et heureusement comique.
La presse qui ne pouvait être repoussée commodément par des vaporisations idoines.
Voyez comme l'homme, poétiquement, touchait de près l'âme de la question journalistique telle qu'elle se pose aujourd'hui sous nos yeux, en nous coûtant tout à fait le prix de la marie-rose, ainsi qu'il en avait produit très tôt l'inconsciente induction verbale.
Et voyez par la même occasion comme la mémoire n'est rien sans la poésie qui lui est l'acolyte le plus précieux; mais la politique n'étant pas non plus possible sans la mémoire, je vous laisse tirer de cela les conséquences qui s'imposent naturellement sur le lien entre
politique et
poïesis cher Davoudi.