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Une dépêche de la Mena ....

Envoyé par Gérard Rogemi 
15 septembre 2008, 21:48   Une dépêche de la Mena ....
Outre-atlantique pendant que les démocrates sont terrorisés à l'idée de perdre à nouveau cette présidentielle les MSM et la blogosphére de gauche déversent des torrents de boue sur Madame Palin.


Elections américaines : la Harley Davidson et le vélo
Par Laurent Murawiec à Washington
Lundi 15 septembre © Metula News Agency

C’est la saison des ouragans aux Etats-Unis ; venus de l’Atlantique, Gustav, Hanna, Ike dévastent les côtes. L’image a fait florès ici, un autre ouragan est en train de bouleverser le paysage politique américain, c’est Sarah Palin, gouverneur de l’Alaska, colistière choisie par John McCain. Sa nomination a pris le pays d’assaut, elle a assommé le microcosme politico-médiatique, elle a galvanisé non seulement la base du parti républicain, mais au-delà. Elle a changé la nature du « ticket » Républicain, élargi son audience et sa base, et changé de fond en comble la dynamique de la campagne des présidentielles. Pour une femme politique hier encore peu connue, le bilan de deux semaines de présence est impressionnant.

Que se passe-t-il pour que McCain, hier légèrement à la traîne d’Obama dans les sondages, soit passé en tête, au point de voir la victoire se dessiner à l’horizon du mois de novembre ? A cela on peut voir plusieurs raisons qui se renforcent les unes les autres.

Primo, la candidate elle-même. Son discours à la Convention Républicaine a été un petit chef d’œuvre, mêlant une biographie personnelle à la fois forte et émouvante, une profession de foi de l’Amérique profonde, celle qui travaille, ne prend pas la pose, chasse, pèche, fait des enfants, va à l’Eglise le dimanche, et est fière de l’Amérique.

C’est l’Amérique que ne montre pas Hollywood, qui n’intéresse pas les grandes chaînes de télévision. C’est l’Amérique dont Obama disait avec mépris qu’ « elle se crispe sur ses fusils et sa religion ». Incisive, drôle et sans complexe, Palin a proclamé ses valeurs avec chaleur et force, provoquant l’enthousiasme d’une foule Républicaine jusque là un peu en deçà. McCain lui-même, ravi de son coup de maître, en sort revigoré, comme si l’énergie débordante de sa colistière lui était injectée.

Obama a flanché : le candidat du « changement » a choisi pour colistier un cheval de retour de l’establishment washingtonien. Le bavard sénateur Joe Biden, qui avait recueilli quelques misérables milliers de voix aux premières primaires, avant de tirer bien vite sa révérence. Il est pensionnaire du Sénat depuis une trentaine d’années, ce qui détonne dans le paysage du « changement ».

Obama n’a pas eu cette « audace de l’espoir » dont il se gargarise : il aurait pu choisir Hillary Clinton, lestée des 18 millions de voix reçues au cours des primaires. Il n’a pas osé un ticket « noir/femme », qui aurait constitué une très grande première. Il lui en coûte aujourd’hui. Sa candidature, fondée et lancée sur le vedettariat, a perdu le devant de la scène et les projecteurs en folie. Lui qui paradait à la Convention Démocrate devant un temple grec en carton-pâte a dû céder l’avant-scène à cette novice apparente qu’est Sarah Palin, qui lui ravit la vedette.

La différence éclate avec deux clichés qui circulent ensemble sur le Net, et qui font rigoler l’Amérique. La première montre Sarah Palin, basketteuse émérite (surnommée « Sarah barracuda »), reine de beauté, provinciale fière, politicienne de choc – montée sur une Harley Davidson.

Sarah Palin a des positions tranchées en matière nationale : elle s’oppose vigoureusement à l’avortement, à tout prix prôné par la gauche ; elle est membre de la National Rifle Association, qui milite pour le respect du droit constitutionnel des citoyens à porter des armes ; elle s’oppose à la corruption washingtonienne qui permet aux élus de faire passer en douce, dans les lois qu’ils votent, des subventions qui vont à toutes sortes de projets dans leurs circonscriptions – il y en pour des centaines de milliards de dollars.

Pour reprendre une expression, qui n’avait pas vraiment eu son heure de gloire en France, elle est, sans forfanterie, « droit dans ses bottes ». C’est le pays réel des cols bleus, des fermiers et de la middle class qui se reconnaît en elle.

Dans son art oratoire sans apprêts ni chichis, le courant passe. Il passe si bien que les meetings et rallyes auxquels elle participe reçoivent le double ou le quadruple des foules attendues. En un mot, Palin est en prise sur le pays comme bien peu d’hommes politique l’ont été – comme un Reagan, peut-être. Palin est « féministe » sans être une de ces prétentieuses pleurnicheuses qui se posent éternellement en victimes, ni de ces idéologues abstruses et fanatiques, qui encombrent les campus. L’image de la femme pionnière de l’Ouest et du Grand Nord est bien la sienne, chasseuse de caribou, et celle de « Rosy la Riveteuse », célèbre image de la deuxième guerre mondiale, qui montrait une ouvrière soudeuse faisant le boulot d’un homme.

Rude concurrence pour le ticket démocrate – lequel en a perdu la tête et les pédales. L’apparition de Sarah Palin a fait l’effet d’une bombe dans le camp d’Obama, qui vient de passer deux semaines à essayer – en vain – d’en prendre la mesure. Et, tout aussi vainement, de démanteler la statue qui s’est spontanément formée dans l’esprit de l’électorat.

Mémoire d’analyste, je n’avais jamais été témoin d’un tel déversement de fiel, d’un tel déferlement de bile, d’un tel torrent de venin. Tout y est passé : la presse et la blogosphère de gauche n’ont rien épargné dans l’abjection ; Palin n’était pas la mère mais la grand-mère de son fils de cinq mois, qui est mongolien ; c’était le fils de sa fille, laquelle est enceinte de 5 mois ; les mensonges dégoulinaient de tous côtés, accusant le gouverneur de l’Alaska d’être une pedzouille ignare, d’avoir pour toute expérience la mairie d’un bourg de 9 000 habitants, d’être raciste et « nazie ». D’être une fondamentaliste chrétienne extrémiste. Avec son mari pèquenot, qu’allait-elle se mêler de politique avec ses cinq mouflets ?

J’ai vu l’hystérie de Républicains emportés par leur haine de Clinton, et l’insanité de la gauche dans sa détestation de Bush. Mais je n’ai rien vu qui approche ce raz-de-marée d’amertume et de vindicte sortant des égouts et des poubelles.

Pour la grande presse et les télévisions, - dont les journalistes sont Démocrates à 5 ou 6 contre un ! - « le peuple » est une abstraction que l’on invoque, mais dont la réalité est obèse, ignare et a l’esprit étroit. Ceux qui arborent le drapeau insistent pour garder leurs armes à feu, ceux qui tuent les « bons beatniks » dans Easy Rider et autres films sixties, ceux qui n’étaient pas à Woodstock, ne fument pas d’herbe et – on atteint là le summum de l’incompréhensible – vont à l’église ou au temple.

Dans le monde enchanté de la gauche caviar, ces pratiques et croyances sont interdites, sous peine d’ostracisme et de mépris. C’est que cette engeance vit dans sa bulle où elle ne rencontre que ses pairs et ne débat que ses propres opinions. Comme le disait la journaliste vedette de la chaîne d’info continue câblée MNSBC, Andrea Mitchell, l’une des stars du paysage médiatique : « Il n’y a que les analphabètes qui voteront pour Palin ». Le monde hors la bulle n’existe pas.

Et s’il prétend exister, et, pire, prendre la parole, et être candidat à la vice-présidence, la haine viscérale ne se contient plus, elle fait éruption et tire sur tout ce qui bouge.

L’hystérie irrépressible des media de gauche a pour effet direct de renforcer l’intérêt que porte l’électorat au ticket McCain-Palin. Le fanatisme despotique qui veut interdire tout ce qui ne lui ressemble pas révulse des millions d’électeurs, y compris les démocrates centristes, les électeurs qui ont voté pour Hillary Clinton. Obama, dont l’entourage ne s’est pas privé d’attiser les flammes, ou d’ouvrir les poubelles, vient, à cet effet, d’envoyer une équipe de trente avocats et enquêteurs en Alaska pour trouver et au besoin créer des « scandales » affectant Palin.

Les media sont le principal soutien d’Obama, il est leur candidat, leur chéri, leur création. Mais ses succès l’ont grisé. Tout comme Hillary Clinton se voyait jadis en candidate légitime et unique, sûre de sa nomination, Obama s’est comporté pendant l’été comme s’il était déjà président, se donnant le ridicule de se dessiner un Grand Sceau, négligeant de faire campagne là où il en a le plus besoin, multipliant les déclarations grandiloquentes et creuses, et les gaffes. Résultat : le chroniqueur vedette du très libéral New York Times, Tom Friedman, assène : Obama est passé de cool à cold, (il était cool il est devenu froid) : pas bon pour l’idole des jeunes. L’adulation lui est montée à la tête.

« Les Démocrates sont pleins de prémonitions lugubres et de peur de l’avenir » - doom and gloom - (malheur et tristesse), affirme John Podesta, l’un des barons du Clintonisme – on en est au point où les Républicains mènent dans les intentions de vote pour les élections aux Congrès.

Il y a six mois, les Démocrates avaient dix ou quinze longueurs d’avance. Les récriminations se multiplient dans le camp Démocrate ; on critique Obama et son équipe, on les accuse de n’être que des politiciens de la Côte Est, incapables de comprendre le reste du pays, sans parler de le conquérir.

Les Clintoniens sont encore pleins de ressentiment à l’encontre d’Obama, pour avoir détrôné la Sainte famille et snobé Hillary pour la vice-présidence. L’incapacité de la campagne Obama à définir un angle d’attaque contre Pali, qui leur file entre les doigts, est également cause de récriminations. Obama lui-même sacrifie ses prétentions d’être porteur d’une « nouvelle politique », qui soit « post-partisane » et au-dessus de la mêlée : sa campagne tire à boulets rouges sur McCain et Palin, et pas de la façon la plus ragoûtante qui soit. Les œufs pourris volent bas.

En un mot, formidable montée en puissance de McCain-Palin, stagnation et doute pour Obama, peur des Démocrates que les premiers ne deviennent les locomotives d’une reconquête Républicaine des chambres du Congrès.

Le retournement est violent. Pendant que les électeurs indépendants (non-affiliés aux deux grands partis) se tournent massivement vers McCain, les remous qui agitent la gauche se font de plus en plus sentir. Les deux présentateurs les plus enragés de la chaîne MSNBC, Chris Matthews et Ken Olberman, viennent tout juste d’être rétrogradés par la direction de l’information : non seulement traînent-ils lamentablement dans la chasse à l’audience, ce qui n’est pas nouveau, mais ils se sont discrédités par leur adoration béate d’Obama, encensé tel un dieu, et la hargne manifestée à l’égard de McCain et surtout de Palin. Ces signes des temps ne trompent pas : l’Obamacratie est sur la défensive, le tandem du vieux guerrier McCain et de la jeune combattante Palin est à l’offensive.

La tendance est elle destinée à durer ? C’est mon avis : ce que Sarah Palin catalyse, ce n’est pas un désir de star system, c’est une foule nombreuse qui est du même ordre que la « majorité silencieuse » qui avait élu Richard Nixon en 1968 et 1972, Reagan en 1980 et 1984, et dont Bush avait profité en 2000 et 2004. McCain-Palin font revenir cette foule aux urnes, parce qu’elle perçoit, qu’avec Palin, elle a voix au chapitre, et que McCain, quelles que soient les réserves qui existent à son égard, est un décideur. L’affaire est-elle dans leur sac ? Les aléas de la campagne sont tels qu’on doit en douter, mais la dynamique enclenchée par le coup de maître tactique d’un McCain plus matois qu’on ne le pensait me semble devoir durer.
15 septembre 2008, 22:03   HHH
J'espère pour M. McCain que Mena est mieux informée du futur que du passé.

L'élection de 1968 ne fut pas celle de la majorité silencieuse : Nixon a été le président républicain le plus "mal élu". Il devança Humphrey à cause de la scission du parti démocrate, Wallace emportant le "solid south". A eux deux, Humphrey et Wallace totalisèrent plus de 55% des voix.

En revanche, 1972 fut celle de cette même majorité silencieuse.
Avec tout le respect que je vous dois, cher Monsieur Rogemi, vous me dites que je fouille les poubelles de la blogosphère gauchiste, mais voyez ce que vous nous servez. Palin est une politicienne déjà (si jeune) corrompue, qui privilégie ses amis et vire ce qui n'ont pas l'heur de lui plaire, qui s'occupe des contenus des bibliothèques (elle est partisane de la censure : ce qui est fondamentalement antiaméricain), son culte des flingues est bien ce qu'il y a de plus méprisable en Amérique (après tout, je croyais qu'à l'Etat revenait le monopole de la violence légitime). Etc. etc.
Citation
après tout, je croyais qu'à l'Etat revenait le monopole de la violence légitime). Etc. etc.

Cher Bruno,

Votre surprise m'étonne... mais depuis combien de temps vivez-vous aux USA ?

La Mena est une agence de presse israélienne francophone et Murawiec un historien francais vivant à Washington. Les dépêches de la Mena ne sont pas paroles d'évangile mais touchent souvent mais pas toujours en plein dans le mille !
Utilisateur anonyme
16 septembre 2008, 09:48   Re : Une dépêche de la Mena ....
Aux USA ou non, l'Etat ne peut avoir durablement le monopole de la violence légitime que s'il exerce une protection effective des citoyens face à la violence illégitime de "tous contre tous" (Hobbes).
Mépriser le "culte du flingue" est donc possible, à condition de ne pas oublier l'autre partie du contrat (social).
Oui, je vous avoue penser davantage qu'à la philosophie politique, aux moeurs et à la laideur de l'homo americanus (ou de la femina americana) porteur de flingue. Il y a là une régression qui m'est difficilement supportable, sans compter ce que nous savons tous des premières victimes d'une arme personnelle : à savoir que ce sont soit le propriétaire de l'arme, soit son immédiat entourage. Monsieur Rogemi, depuis 18 ans. Il y a beaucoup de tendances idéologiques en Israël, la MENA n'est pas celle dont je me sens le plus proche. Par ailleurs, les Juifs (américains ou israéliens) ne cessent d'être instrumentalisés par le Parti Républicain. Je vous concède aisément que je n'ai pas de préférence, loin de là, pour les gauchistes antisionistes du type Mearsheimer.
Mais en tout état de cause, prenez l'argument des enfants de Palin : la sensibilité du PI, que je partage, est plutôt contraire à l'accroissement démographique.
16 septembre 2008, 20:14   Re : Une dépêche d'outre-monde
La laideur, bien cher Bruno, est ce qui fait contraste au nom lui -même.

Figurez-vous que "Les Etats-Unis d'Amérique", en Orient, portent un nom particulièrement flatteur: le Royaume Uni c'est, en Chine, au Japon, le "pays des héros" (à bon endroit, me semble-t-il), la France, c'est "Le Pays des Lois" (aussi par Montesquieu, Voltaire ou Tocqueville, à bon droit); les Etats-Unis de Jefferson, de Janis Joplin, Thoreau, Emerson, Tom Cruse et Georges W. Bush, portent, en 0rient (Chine, Taiwan, Corée, Japon), un nom écrasant: celui du "Beau Pays" (ou plus critique: du pays de la Beauté, oui, de la Beauté, féminine, blonde, incendiaire, voilà comment l'Orient brun, masculin, plat, féminin-calme, voit l'accomplissement de l'Amérique: dans la beauté, celle, subjugante pour l'Oriental, du regard occidental, des yeux regardant, brûlant, insoutenables, de l'Américaine, de l'Américain, qui vous zinzinulent des lasers de son regard froid, amical, hautain, sub-humain, surhumain, tomcrusien, cindycrawfordien).

En Chine, en Corée, à Taïwan, partout où, en Malaisie, en Indonésie, le regard chinois a court, cela le dit, cela se lit "l'Amérique", soit, le pays-de-la-beauté: 美國
Utilisateur anonyme
16 septembre 2008, 20:15   Re : Une dépêche de la Mena ....
la sensibilité du PI, que je partage, est plutôt contraire à l'accroissement démographique.
Sans aucune intention de provocation, au contraire, je rebondis sur cette phrase pour demander encore, après les interventions laudatives sur le Pape, comment les chrétiens de ce forum concilient ceci avec cela ?
Chacun a sa réponse, pourquoi ne pas la dire franchement dans ce cercle magique ?
Beauté, dites-vous, peut-être. Mais ayant vécu dans l'Amérique profonde de nombreuses années, je puis vous dire que la beauté américaine est surestimée. Au fond, en Amérique, la beauté me paraît être le privilège des grandes métropoles, plutôt que des Appalaches, pour ne prendre qu'un exemple (un peu la Corrèze de Richard Millet, si l'on veut, ou Deliverance de Boorman !) Et je persiste à penser que le flingue (et tout ce qui va avec : une certaine arrogance, un certain machisme, une lourdeur physique et morale, une obsession somme toute vulgaire de la petite propriété) enlaidit. Ma femme est américaine : vous voyez que je suis plus que sensible à ce que l'Orient dit de l'Amérique !
Désolé de vous interrompre cher Bruno Chaouat, mais Sarah Palin est belle. Elle appartient à cette race simple et souveraine qui a pu produire des femmes qui vous regardent droit, vous fusille droit, ne cligne pas des yeux, ni face à son nouveau-né né trisomique ni devant le caribou qu'elle vient de fusiller. Même regard, même souverain aplomb, même droit, implacable fusil du regard. Elle sera élu savez-vous par qui? Par les millions d'Orientaux qui voient en elle le Dragon adoré, femme, mâle, qui vous domine et vous organise le monde. Les migrants d'Orient, pas les autres, les barrackobamien du Sud, vont voter pour elle, la dragonne qui vous affronte les ours (et ses ours, sans vous le faire savoir) d'Alaska et n'a jamais, de toute son existence, été effleurée par la velléité de reculer ou ne serait-ce que de faire un pas de côté.
Bah, si je vous comprends bien, la Blanche racée d'un côté, de l'autre le Métèque, le sans-race : j'admire votre jugement politique. N'est-ce pas Benjamin qui écrivait, dans la fin des années trente, que le fascisme, c'est l'esthétisation de la politique ? Mais Monsieur Marche, tout s'est esthétisé, sentimentalisé, dans cette campagne, les Obamiens votent pour lui pour des raisons d'identification douteuse, et il n'en est pas autrement pour les Palinophiles (un ours, droit dans les yeux : mais vous regardez la première page du Newsweek, et hop, votre opinion est faite). Qu'eût pensé un Socrate, avec sa gueule de Silène, d'une telle désespérante absence de rationalité ? L'Amérique s'effondre après huit ans de Bush, et il faudrait qu'on continue, à cause de la beauté rédemptrice (toute relative du reste, car je ne partage pas non plus votre jugement sur le physique de Palin) d'une femme ?
Citation
L'Amérique s'effondre après huit ans de Bush, et il faudrait qu'on continue, à cause de la beauté rédemptrice (toute relative du reste, car je ne partage pas non plus votre jugement sur le physique de Palin) d'une femme ?

Mais Cher Bruno votre aversion vous aveugle car Madame Palin est belle. On pourrait même dire que sa beauté créve l'écran et peu de gens peuvent se soustraire à son charme et c'est bien ce qui rend l'équipe d'Obama fou de rage.
Citation
L'Amérique s'effondre après huit ans de Bush, et il faudrait qu'on continue,

Cher Bruno,

Vous plaisantez certainement car comment pouvez-vous croire qu'un président B. Obama serait en mesure de remettre les USA sur les rails?

De toute facon le retour du Réel semble ces derniers jours avoir fait imploser quelques instituts bancaires cad ceux qui depuis des années vivaient sur des traites de cavalerie.

Comme on dit en allemand "Die letzten beißen die Hunde".
A ce compte-là, mademoiselle Royal aurait dû être élue haut la main...
Citation
A ce compte-là, mademoiselle Royal aurait dû être élue haut la main...

Vous rigolez cher Francmoineau. Palin est d'un tout autre calibre que notre momie de service.
Bien cher Bruno, votre réponse me touche. Je tiens à vous dire, non sans regret que, depuis un certain temps, deux, à peine trois générations, l'irrationalité gouverne le monde et la politique, et plus spécialement le monde de la politique. Votez-vous ? Oui. Bon, alors comme nous tous, lucides, vous n'ignorez pas que votre choix face à l'urne ou à l'isoloir est très fortement influencé par l'irrationnel ou à tout le moins certaines considérations sur lesquelles il serait difficile de s'étendre.

L'Alaska, comme les régions canadiennes qui dans cette partie du monde lui font front, a élu Sarah Palin. Savez-vous par qui Mme Palin a été élue ? Par des électeurs orientaux, Chinois, Hongkongais, Philippins, fraîchement acquis à l'Alaska et qui voient en elle un certain Dragon à leur goût. Or, cette femme l'incarne à merveille, à plaisir, le grand Dragon qui va vaincre. Sa belle blancheur, son maxiliaire découpé franc, son regard vide et pur, tout est là pour gagner. J'ai écrit ici, un peu au hasard, que l'Amérique nous prépare un beau chant du cygne, je peux me tromper, mais il est indéniable que les rapports démographiques et communautaristes de l'électorat états-unisien penchent en faveur du regard clair, du maxiliaire franc, jamais apeuré.

Ces élections de l'année 2008 favorisent l'émergence de cette femme. Il est possible que rendue au pouvoir, elle s'y révèle catastrophique. Il reste à parier que ses "qualités humaines" la porteront à la hauteur de sa tâche le moment venu. Dans la totale incertitude financière, militaire, environnementale où se trouve plongée aujourd'hui la Très Grande Puissance, il faut repérer certaines certitudes humaines, en elles avoir foi, dont seuls peuvent être porteurs certains regards, inflexions de voix, signes sûrs d'une totale méconnaissance de la peur.
Cher Rogemi, je ne me plaçais pour ma part que sur le plan de l'apparence physique, qui, vous vous en souvenez certainement, était en faveur de la dame...
16 septembre 2008, 21:21   Re : Une dépêche de la Mena ....
La Palin, comme blanche racée, vous repasserez les mecs. Pour moi, la blanche racée c'est Grace Kelly. Tout le reste est littérature.
Utilisateur anonyme
16 septembre 2008, 21:40   Une héroïne de manga
"Sa belle blancheur, son maxiliaire découpé franc, son regard vide et pur" semblent en effet sortis d'une usine à mangas.
16 septembre 2008, 22:18   Re : Une héroïne de manga
Une usine à mangas, c'est assez bien vu, ça...
Utilisateur anonyme
16 septembre 2008, 22:23   Re : Une héroïne de manga
Même si mon approche du sujet est assez théorique, j'avoue partager pleinement l'avis de Florentin sur Grâce Kelly.
17 septembre 2008, 10:52   Re : Une héroïne de manga
Permettez-moi d'ajouter à ce qu'écrit Francis sur le nom des Etats-Unis en Orient, "beau pays" ou "pays de la beauté", l'étymologie graphique de l'idéogramme 美 (beauté, beau, utsukushii en japonais).

Il est fait de de la superposition de 羊, le mouton, et de 大 qui signifie grand et sans doute ici gras : un mouton grand (i.e. gras) était très apprécié, très désirable, d'où le sens "beau".

(Source : Kenneth G. Henshall, A guide to remembering japanese characters, un ouvrage très intéressant.)
17 septembre 2008, 15:18   Re : Une héroïne de manga
Citation
Cher Rogemi, je ne me plaçais pour ma part que sur le plan de l'apparence physique, qui, vous vous en souvenez certainement, était en faveur de la dame...

Oui cher Francmoineau et son sourire ensorcelant.

Avez-vous déjà lu ce texte assez caustique que Muray a écrit sur Madame Royal ?

LE SOURIRE À VISAGE HUMAIN

Notre époque ne produit pas que des terreurs innommables, prises d’otages à la chaîne, réchauffement de la planète, massacres de masse, enlèvements, épidémies inconnues, attentats géants, femmes battues, opérations suicide. Elle a aussi inventé le sourire de Ségolène Royal. C’est un spectacle de science-fiction que de le voir flotter en triomphe, les soirs électoraux, chaque fois que la gauche, par la grâce des bien-votants, se trouve rétablie dans sa légitimité transcendantale. On en reste longtemps halluciné, comme Alice devant le sourire en lévitation du Chat de Chester quand le Chat lui-même s’est volatilisé et que seul son sourire demeure suspendu entre les branches d’un arbre.

On tourne autour, on cherche derrière, il n’y a plus personne, il n’y a jamais eu personne. Il n’y a que ce sourire qui boit du petit-lait, très au-dessus des affaires du temps, indivisé en lui-même, autosuffisant, autosatisfait, imprononçable comme Dieu, mais vers qui tous se pressent et se presseront de plus en plus comme vers la fin suprême.

C’est un sourire qui descend du socialisme à la façon dont l’homme descend du cœlacanthe, mais qui monte aussi dans une spirale de mystère vers un état inconnu de l’avenir où il nous attend pour nous consoler de ne plus ressembler à rien.

C’est un sourire tutélaire et symbiotique. Un sourire en forme de giron. C’est le sourire de toutes les mères et la Mère de tous les sourires.

Quiconque y a été sensible une seule fois ne sera plus jamais pareil à lui-même.

Comment dresser le portrait d’un sourire ? Comment tirer le portrait d’un sourire, surtout quand il vous flanque une peur bleue ? Comment faire le portrait d’un sourire qui vous fait mal partout chaque fois que vous l’entrevoyez, mal aux gencives, mal aux cheveux, aux dents et aux doigts de pieds, en tout cas aux miens ?

Comment parler d’un sourire de bois que je n’aimerais pas rencontrer au coin d’un bois par une nuit sans lune ?

Comment chanter ce sourire seul, sans les maxillaires qui devraient aller avec, ni les yeux qui plissent, ni les joues ni rien, ce sourire à part et souverain, aussi sourd qu’aveugle mais à haut potentiel présidentiel et qui dispose d’un socle électoral particulièrement solide comme cela n’a pas échappé aux commentateurs qui ne laissent jamais rien échapper de ce qu’ils croient être capables de commenter ?

C’est un sourire qui a déjà écrasé bien des ennemis du genre humain sous son talon de fer (le talon de fer d’un sourire ? la métaphore est éprouvante, j’en conviens, mais la chose ne l’est pas moins) : le bizutage par exemple, et le racket à l’école. Ainsi que l’utilisation marchande et dégradante du corps féminin dans la publicité.

Il a libéré le Poitou-Charentes en l’arrachant aux mains des Barbares. Il a lutté contre la pornographie à la télé ou contre le string au lycée. Et pour la cause des femmes. En reprenant cette question par le petit bout du biberon, ce qui était d’ailleurs la seule manière rationnelle de la reprendre ; et de la conclure par son commencement qui est aussi sa fin.

On lui doit également la défense de l’appellation d’origine du chabichou et du label des vaches parthenaises. Ainsi que la loi sur l’autorité parentale, le livret de paternité et le congé du même nom. Sans oublier la réforme de l’accouchement sous X, la défense des services publics de proximité et des écoles rurales, la mise en place d’un numéro SOS Violences et la promotion de structures-passerelles entre crèche et maternelle.

C’est un sourire près de chez vous, un sourire qui n’hésite pas à descendre dans la rue et à se mêler aux gens. Vous pouvez aussi bien le retrouver, un jour ou l’autre, dans la cour de votre immeuble, en train de traquer de son rayon bleu des encoignures suspectes de vie quotidienne et de balayer des résidus de stéréotypes sexistes, de poncifs machistes ou de clichés anti-féministes. C’est un sourire qui parle tout seul. En tendant l’oreille, vous percevez la rumeur sourde qui en émane et répète sans se lasser : « Formation, éducation, culture, aménagement du territoire, émancipation, protection, développement durable, agriculture, forums participatifs, maternité, imaginer Poitou-Charentes autrement, imaginer la France autrement, imaginer autrement autrement. »

Apprenez cela par cœur, je vous en prie, vous gagnerez du temps.

Je souris partout est le slogan caché de ce sourire et aussi son programme de gouvernement. C’est un sourire de nettoyage et d’épuration. Il se dévoue pour en terminer avec le Jugement Terminal. Il prend tout sur lui, christiquement ou plutôt ségolènement. C’est le Dalaï Mama du III e millénaire. L’Axe du Bien lui passe par le travers des commissures. Le bien ordinaire comme le Souverain Bien. C’est un sourire de lessivage et de rinçage. Et de rédemption. Ce n’est pas le sourire du Bien, c’est le sourire de l’abolition de la dualité tuante et humaine entre Bien et Mal, de laquelle sont issus tous nos malheurs, tous nos bonheurs, tous nos événements, toutes nos vicissitudes et toutes nos inventions, c’est-à-dire toute l’Histoire. C’est le sourire que l’époque attendait, et qui dépasse haut la dent l’opposition de la droite et de la gauche, aussi bien que les hauts et les bas de l’ancienne politique.

Un sourire a-t-il d’ailleurs un haut et un bas ? Ce ne serait pas démocratique. Pas davantage que la hiérarchie du paradis et de l’enfer. C’est un sourire qui en finit avec ces vieilles divisions et qui vous aidera à en finir aussi. De futiles observateurs lui prédisent les ors de l’Élysée ou au moins les dorures de Matignon alors que l’affaire se situe bien au-delà encore, dans un avenir où le problème du chaos du monde sera réglé par la mise en crèche de tout le monde, et les anciens déchirements de la société emballés dans des kilomètres de layette inusable.

Quant à la part maudite, elle aura le droit de s’exprimer, bien sûr, mais seulement aux heures de récréation. Car c’est un sourire qui sait, même s’il ne le sait pas, que l’humanité est parvenue à un stade si grave, si terrible de son évolution qu’on ne peut plus rien faire pour elle sinon la renvoyer globalement et définitivement à la maternelle.

C’est un sourire de salut public, comme il y a des gouvernements du même nom.

C’est évidemment le contraire d’un rire. Ce sourire-là n’a jamais ri et ne rira jamais, il n’est pas là pour ça. Ce n’est pas le sourire de la joie, c’est celui qui se lève après la fin du deuil de tout.

Les thanatopracteurs l’imitent très bien quand ils font la toilette d’un cher disparu.

17 septembre 2008, 15:40   Re : Une dépêche de la Mena ....
Ce texte est en ligne sur le site Philippe Muray:
Ici
Oui, j'avais souvenir de ce morceau d'anthologie, qui figurait je crois dans Désaccord parfait...
17 septembre 2008, 20:02   Baby Doll
Pour Rogemi et Francis marche

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