Après qu’à Roissy, escorté de son ministre de la police, le président lui-même est descendu dans le champ clos qui voit s’opposer son gouvernement aux contestataires de sa loi sur le mariage homosexuel, en faisant porter sur ces derniers la responsabilité de la recrudescence de l’homophobie et des violences, il est bien d’avoir rappelé dans ce communiqué que c’est précisément l’acharnement présidentiel à vouloir imposer aux Français un texte pour le moins controversé qui génère pour l’essentiel l’incontestable progression de ces maux.
Je crois de même qu’on peut légitimement pointer une double escroquerie du pouvoir, tant sur la présentation que sur la nature de la future loi.
Elle nous est en effet présentée comme une revendication des homosexuels alors que celle-ci n’est soutenue que par de minuscules associations, dites
LGBT, que le pouvoir a pris pour seules interlocutrices et qui ne représentent en rien l’immense majorité des intéressés. Ce faisant, il désigne en bloc les homosexuels comme responsables du grand bouleversement qu’il a lui-même ourdi.
S’il est parfaitement légitime d’accorder aux couples homosexuels qui le désirent les mêmes garanties qu’aux couples hétérosexuels, on ne peut que s’interroger sur la voie choisie. Une union civile – un PACS amélioré – eût été infiniment plus judicieux que la bouffonnerie d’un mariage devant monsieur le maire. Outre le ridicule de cette situation, s’est-on interrogé sur les conséquences d’un voyage, ou a fortiori d’une résidence, pour ces nouveaux couples dans certains pays étrangers ?
Le pouvoir voudrait limiter l’accès à des droits égaux homos-hétéros qu’il ne s’y serait pas pris autrement.
Ainsi, la présidence Hollande trompe les homosexuels sur les buts réels de son action tout en s’en servant comme des boucs émissaires faciles pour une opinion crédule.
Pour un jeu qui est donc pipé, et abstraction faite du changement de peuple et de ses conséquences, le premier responsable aujourd’hui de la montée de l’homophobie en France et des violences induites est donc le pouvoir, et, en dernier ressort, François Hollande qui le personnifie.
Tribune Bd Voltaire
Étonnamment, cet angle d’attaque ne semble pas avoir été exploité jusqu’ici par les formations à vocation électoraliste qui s’opposent à la politique actuelle.