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Goldnadel, la droite et la réforme de la procédure pénale

Envoyé par Marcel Meyer 
La lâcheté de la droite

Parmi toutes les calamités qui s'abattent régulièrement sur la droite démocratique française, l'une d'entre elles mériterait davantage d'être examinée et combattue. Sa formidable propension à déserter le champ de bataille et à tourner le dos au combat. L'histoire dira peut-être un jour que la droite a failli quand il était encore temps sur l'immigration. Mais, s'agissant de la sécurité des Français que dire de l'absence de nombreux députés de droite lors du vote de la réforme de la procédure pénale ? Qui, en dehors de la notable exception du député Fenech, aura su, avec compétence, ne serait-ce que pour l'honneur et pour prendre date, tenir tête au discours démagogique et outrancier de Mme Taubira ?

Pendant des mois, la droite, des journaux, des syndicats de policiers et de magistrats, des associations comme l’Institut Pour la Justice, des experts avaient mis en garde l'opinion contre les dangers du projet. Même l'actuel premier ministre, hier place Beauvau, avait dit son opposition à la contrainte pénale, véritable émasculation de l'État régalien déjà eunuque. Tous avaient prévenu que le nouveau texte sera considéré, pour ce qu'il est, dans les quartiers du crime : un moindre recours à l'incarcération et donc un encouragement au passage à l'acte transgressif. Le chef de l'État, in extremis, s'est senti contraint d'admonester sa ministre frondeuse dans son désir d'étendre les dispositions bienveillantes aux crimes les plus graves. La gauche, par combine, a accepté de différer de deux années l'extension irresponsable. Il revenait donc à la droite de monter au créneau massivement et de dénoncer la manœuvre. Las, nombre de députés qui criaient hier encore au laxisme se sont débandés, pendant que la gauche et l'extrême gauche unies faisaient corps. Pendant des mois, ici, j'ai moqué une morale sélective, j'ai vitupéré une idéologie esthétique qui a la laideur de fabriquer des victimes, j'ai critiqué sans aménité l'une de ces égéries les plus fantasques. Aujourd'hui, c'est de mon camp, divisé et désinvolte, dont j'ai honte.


Source URL: [www.valeursactuelles.com]

La disparition de l'UMP est une nécessité vitale.
Las, nombre de députés qui criaient hier encore au laxisme se sont débandés, pendant que la gauche et l'extrême gauche unies faisaient corps. Pendant des mois, ici, j'ai moqué une morale sélective, j'ai vitupéré une idéologie esthétique qui a la laideur de fabriquer des victimes, j'ai critiqué sans aménité l'une de ces égéries les plus fantasques. Aujourd'hui, c'est de mon camp, divisé et désinvolte, dont j'ai honte.

En tout cas, il écrit bien, ce monsieur.
[C'est de mon camp, divisé et désinvolte, que j'ai honte]
Citation

Je revois ensuite une de ces séances de la Chambre, où soulevé par ses passions et bridé par ses intérêts, le Parlement perd la bienséance d'une assemblée sans avoir la liberté d'une foule. Les modérés y paraissaient comme une troupe d'indécis, et leurs têtes tournaient au vent du discours, comme les girouettes des cheminées qui cherchent à quel souffle obéir. Ils semblaient toujours avides d'un malentendu qui leur permît de se raccrocher à leurs adversaires. Dès qu'un ministre prononçait la moindre phrase où il ne leur marquât pas trop de dédain, ils l'applaudissaient avec transport. Lorsque l'un d'entre eux, au contraire, parlait en leur nom avec un peu de vigueur, ils se retiraient de lui aussitôt, ils l'abandonnaient par leur silence, avant de le livrer à l'ennemi par les propos des couloirs ; si houspillés et maltraités qu'ils fussent par les gens de gauche, ils semblaient toujours croire qu'ils s'exposeraient à un traitement pire encore, s'ils osaient se permettre la moindre riposte. Rudoyés et malmenés, ils paraissent uniquement désireux de se prouver à eux-mêmes qu'ils n'étaient pas dans une bataille, en refusant de se battre, et il ne dépend que de nous, en effet, de maintenir une part de paix dans la plus brutale guerre qu'on puisse nous faire, en ne rendant aucun des coups que nous recevons. Après ces élections de 1919 qui montrèrent le néant des modérés, en leur restituant une importance qu'ils ne purent pas soutenir, j'entendis un des plus notables d'entre eux dire un jour à la tribune de la Chambre, pour définir son parti : nous sommes des Girondins. Se souciait-il d'indiquer ainsi une ressemblance de doctrine entre ses amis et les hommes de la Gironde ? En aucune façon. Ce qui le fascinait en eux, si singulier que cela paraisse, c'était leur défaite. Ce modéré enviait aux Girondins la couronne de louanges qu'une littérature sans véracité a posé sur leurs têtes coupées et il ne demandait qu'à faire, lui aussi, pourvu qu'il ne lui en coutât pas si cher, figure de victime décorative.

Abel Bonnard, Les Modérés (1936).
Oui, Francis Marche, vous avez raison. Mais quand je disais qu'il écrivait bien, c'était nullement ironique. La confusion que/dont peut faire sursauter les puristes. Elle est si fréquente qu'on n'y fait plus guère attention. Pour le reste, son texte me paraît très inhabituellement élégant.
Mais bon Dieu, c'est Gestapette ! Il est certain qu'il fit montre d'une pugnacité remarquable, lui.
Ce sont les résistants et la BBC qui ont propagé la rumeur que Bonnard était homosexuel. Le surnom de Gestapette vient de Galtier-Boissière, si je ne me trompe pas. Rien n'est plus faux en l'occurrence. ll était très maniéré, toujours bien habillé et quelque peu misogyne : "L'homme est souvent un imbécile, mais la femme est toujours un animal." Cela ne suffit pas à faire de lui un homosexuel.


"Abel Bonnard n'était nullement l'homosexuel qu'on a prétendu pour "avilir" sa mémoire (en le confondant avec Abel Hermant, qui, lui, était homosexuel). Pendant de longues années, il a eu pour maîtresse la princesse Murat."

[gaelle.hautetfort.com]
Citation

LES FRANCAIS NOUVEAUX- (...) De plus, à supposer que les éléments que la France accueille ne soient pas mauvais, il faut encore qu'elle les fasse siens. Plus un pays a besoin d'admettre des étrangers, plus il devrait avoir une tradition forte, des doctrines fermes et, pour tout dire, un Etat valide et vigilant. Sans quoi, ce n'est plus lui qui s'assimile ces étrangers, ce sont eux qui l'envahissent. Cette invasion est d'autant plus redoutable qu'elle est plus sournoise. Le changement s'opère insensiblement et, un jour, on s'aperçoit que c'est encore le même nom, mais que ce n'est plus le même peuple. (6 avril 1927)

[gaelle.hautetfort.com]

Et précurseur avec ça.
Ah oui, un véritable visionnaire. Mais vous savez, ce n'est pas vraiment son homosexualité, réelle ou controuvée, qui lui est surtout reprochée ; pire : qu'il ne fût pas homo aggraverait son cas.
"Gestapette", c'est aérien, léger, presque charmant, ça rime aussi avec "estafette", héraut volage portant la bonne nouvelle, c'en est presque disculpant.
Mais son hinarcie serait tout de même une surprise, faudrait vérifier...
Alain, Abetz Bonnard ne vaut guère mieux que la belle Bonnard.
Ce même Galtier-Boissière disait quelque chose comme : avec ces Abel, on regrette les Caïn...
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