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Du jour au lendemain

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
12 juillet 2014, 02:49   Du jour au lendemain
Je n'étais pas spécialement fou d'Alain Veinstein ; mais sur le poste culturel officiel, son émission était l'une des dernières à avoir un réel rapport avec la culture au sens ancien, avec la littérature, avec la vie de l'esprit.

On pensera ce que l'on voudra de son monologue de fin. Il n'empêche qu'on ne peut pas ne pas y entendre les échos de nos inquiétudes in-nocentes quant à l'évolution de la situation culturelle.
Dernière émission
12 juillet 2014, 11:57   Re : Du jour au lendemain
Entièrement d'accord avec M. Davoudi. Le licenciement puis la censure sans ménagement d'Alain Veinstein m'ont peiné. Enormément peiné. M. Veinstein, compagnon à la ville de Laure Adler, devait partager la plupart des options de la bien-pensance, mais cela ne se sentait guère à l'antenne (sinon par le choix de ceux qu'il n'invitait jamais). Alain Veinstein savait écouter (chose si rare à la radio et ailleurs, je me faisais la réflexion l'autre jour que M. Coûteaux, par exemple, ne savait pas écouter), prendre son temps, s'exprimer peu mais bien, dans un français admirable. Quand on pense qu'Olivier Poivre d'Arvor et Laurence Bloch, les maîtres provisoires de France Culture, ces minables, ont le pouvoir de dégommer un pareil talent... Ah oui, ils nous promettent qu'on continuera à parler de livres sur France Culture. La preuve : Marie Richeux s'en chargera. Marie Richeux ! - Il s'agit d'un conflit de Moderne contre Moderne, d'une bien-pensance contre la même bien-pensance, mais plus talentueuse et plus vénérable, qui devrait nous laisser indifférents ; mais non, en qualité d'auditeur régulier, je suis effondré par la disparition de Du jour au lendemain.
Utilisateur anonyme
12 juillet 2014, 12:41   Re : Du jour au lendemain
En effet, il sera encore question de littérature.
La preuve.
12 juillet 2014, 12:51   Re : Du jour au lendemain
Une très belle sortie, en tout cas, très émouvante. Et qui fait froid dans le dos, aussi : les marchands sont sans pitié.
12 juillet 2014, 16:14   Re : Du jour au lendemain
Allez hop à la trappe ! [alainzannini.com]
Utilisateur anonyme
12 juillet 2014, 18:15   Re : Du jour au lendemain
Merci Cher Michel. J'avais lu tout cela à l'époque mais ça fait du bien de se rafraichir la mémoire. D'autant que le cas Goumarre me fascine…
12 juillet 2014, 18:47   Re : Du jour au lendemain
Évidemment, on est tout de suite moins enclin à pleurer sur le sort de Veinstein.
Utilisateur anonyme
12 juillet 2014, 18:56   Re : Du jour au lendemain
Il s'agit bien davantage du sort de la littérature dans l'espace public que du sort de M. Veinstein.
12 juillet 2014, 18:57   Re : Du jour au lendemain
Bien entendu. C'est d'ailleurs ce qui est effrayant dans le sort qui lui est fait : même lui, pourrait-on dire, est de trop.
Utilisateur anonyme
12 juillet 2014, 19:32   Re : Du jour au lendemain
À France-Musique, Marc Dumont, David Jisse, François Hudry, Gérard Pesson, et quelques autres, ont été remerciés, eux aussi. Il ne faut pas s'en attrister. France-Culture n'est pas une radio culturelle, et France-Musique n'est plus une radio musicale (c'est-à-dire une radio culturelle (ou cultivée ?) qui diffuse de la musique), et ce, depuis un certain temps, déjà. Il vaut mieux que les choses soient claires. Pour ceux qui veulent vraiment de la musique, il n'a jamais été aussi simple d'en écouter, et pour ceux qui veulent se cultiver, il me semble que c'est la même chose.

On peut regretter la radio… Je fais partie de ceux qui l'ont énormément écoutée et qui aiment ce média, mais, après tout, on n'a pas su en faire grand chose, de cette technique merveilleuse qu'est la radio, il est donc normal qu'elle se venge. Tout a une fin.
Il est fort agréable qu'un serviteur si dévoué du système soit congédié comme un valet.
Utilisateur anonyme
13 juillet 2014, 01:10   Re : Du jour au lendemain
« C'est d'ailleurs ce qui est effrayant dans le sort qui lui est fait : même lui, pourrait-on dire, est de trop. »

C'est comme lors des révolutions : un jour on est à l'avant-garde du progrès, et le lendemain on est guillotiné pour être encore trop réactionnaire.

« On peut regretter la radio… Je fais partie de ceux qui l'ont énormément écoutée et qui aiment ce média, mais, après tout, on n'a pas su en faire grand chose, de cette technique merveilleuse qu'est la radio, il est donc normal qu'elle se venge. Tout a une fin. »

Certes nous n'avons pas besoin de la radio pour aimer ou apprendre quoi que ce soit. Mais le fait que la culture doive à présent se rabattre entièrement sur la sphère privée ne saurait constituer, à mes yeux, un motif de réjouissance. C'est trop simple (et trop bête) d'abandonner ainsi le terrain.

On pourrait d'ailleurs récrire la phrase de Chastagnac en remplaçant radio par école, Europe, et d'autres choses encore.
Cher Chastagnac,

La dérive de France-Musique remonte, selon moi, au temps du "Giscardisme triomphant", quand elle fut ouverte aux "musiques".

Vous avez parfaitement raison pour la possibilité d'écouter dans de bonnes conditions : un de mes amis, mélomane de la soixantaine, un homme qui a passé sa vie à jouer (fort bien) du violon en amateur, est maintenant à la tête d'une immense collection tant de supports numériques que de vinyles et peut, avec ravissement, comparer sans aucun problème telle oeuvre jouée par untel à la même oeuvre jouée par tel autre. A ma grande honte, je dois ajouter que son extase qu'il veut communicative me fait penser aux projections de diapositives d'autrefois ("il faut absolument que je te fasse entendre comment Tartenpion attaque beaucoup mieux ... que Trucmuche").
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