Alain Juppé plutôt mal parti ...

... en tout cas, si l'on en croit leurs commentaires, parmi les lecteurs du Figaro

Il y a de quoi être désabusé et inquiet, déstabilisé et écoeuré lorsqu'on regarde les émissions TV (ce week-end) avec J. Attali ou BHL, quand on lit les interviews des Juppé et autres UMP, celles des Aubry ou Cambadélis... Chacun renie ce qu'il a dit hier, feint de ne pas comprendre l'inquiétude (plutôt l'Angoisse) et la grogne des Français, préconise des réformettes bidons ou traite de "racistes" tous ceux qui auraient encore l'audace de s'alarmer de l'augmentation vertigineuse des flux migratoires et de la montée en puissance de la peste islamiste partout dans le monde.

On a rarement connu un tel malaise.

Plus qu'un malaise, je crois qu'il s'agit de panique. Je pense que Marine Le Pen les fait trembler. Pas seulement en raison de la politique qu'elle mettrait en œuvre, mais aussi et sans doute surtout parce qu'elle remettrait en cause tous les avantages et privilèges que ces gens se sont concoctés pendant des années. Toutes leurs combines, tous ces postes que l'on se refile élections après élections, c'en serait fini. Plus que jamais le PS et l'UMP vont sentir le besoin de s'unir, d'accorder leur discours remplaciste.

Plus que jamais le PS et l'UMP vont sentir le besoin de s'unir, d'accorder leur discours remplaciste.

Vous avez entièrement raison. Et Juppé, avec ses faux airs de grand sage, et qui plait tellement aux médias, me paraît le mieux placé pour incarner cette nouvelle "Association des Potes Remplacistes" (APR ou UMPS, c'est comme on veut).

Marine Le Pen qui ferait trembler Alain Juppé ? ... Au contraire, le programme économique de Marine Le Pen donne l'espoir à Alain Juppé d'attirer les centristes et les "socio-démocrates", alors que ceux-ci n'iraient pas vers Nicolas Sarkozy pour éviter MLP.

La situation me semble plus complexe : il y a certes un "centre" important, avec des personnes comme MM. Juppé, Bayrou, Valls, présentant des différences plus ou moins accusées mais d'accord sur l'essentiel. Ce centre représente sans doute un tiers de l'électorat.

A sa gauche, toute une frange allant du Facteur de Neuilly à M. Emmanuelli en passant par la belle-soeur de M. Cantat, c'est la gauche de la gauche, ça vomit le centre, pour sûr. Mettons cela à 20%.

A sa droite, la "droite dure", qui est tout à fait prête (dont les électeurs sont tout à fait prêts) à rejoindre les Nationaux. Plaçons-les à un peu moins de 20%.

Enfin, les Nationaux, sans doute un quart de l'électorat, en pleine ascension.

Je ne compte pas les quelques % d'égarés.

L'enjeu est de parvenir, aux élections régionales et départementales de la fin 2015, à convaincre une part suffisante des électeurs et élus de la "droite dure" afin que les Nationaux n'aient certes pas la majorité absolue mais la majorité relative dans de nombreuses collectivités, la loi électorale donnant, grâce à la prime majoritaire, les moyens de gouverner aux élus de liste en tête du second tour.

Cher Rémi, j'ai la cruauté de vous rappeler vos analyses électorales de 2002, relisez le Journal !

La "droite Juppé" alliée aux centristes et aux socio-démocrates sera devancée par les Nationaux, car elle ne peut pas faire alliance avec les rouges-verts.

Le vrai danger, pour nous tous, est en fait le retour de M. Sarkozy, non pour sa personne et pour son style, mais par le fait qu'il peut capter à la fois la droite dure (et priver Mme Le Pen de tout renfort) et une large part du centre-droit.

C'est du moins ce que je pense.

Vous avez cependant tout à fait raison, à mon avis, sur un point essentiel : la politique économique.

Mme Le Pen a d'ailleurs, je pense, compris l'importance du sujet et, au lieu de prêcher les convaincus sur les thèmes de l'immigration et de l'insécurité, domaines dans lesquels elle est la seule crédible, commence à parler d'économie.

Ses thèses sont jugées stupides par toute une frange intellectuelle, mais on doit considérer, et beaucoup de Français appartenant aux fameuses CSP+ commencent à considérer, que les adversaires de Mme Le Pen n'ont guère brillé par leurs succès, ces derniers temps.

Il y a sans doute un travail à mener, mais il y a des étapes, la présidentielle est dans trois ans. Mme Le Pen, tout en restant ferme sur l'immigration et l'insécurité a su faire litière des saillies de son père ; à elle maintenant de parfaire son discours économique, et je crois en une issue heureuse en 2017.

"(...) faire litière des saillies de son père (...)"

C'est beau comme de l'Antique.

Le vrai danger, pour nous tous, est en fait le retour de M. Sarkozy, non pour sa personne et pour son style, mais par le fait qu'il peut capter à la fois la droite dure (et priver Mme Le Pen de tout renfort) et une large part du centre-droit.



Absolument ! Car beaucoup sont bien décidés à se faire rouler dans la même farine une fois de plus (rien qu'à voir dans mon proche entourage...). Sarkozy va de nouveau "parler comme Le Pen" sur les sujets qui fâchent, s'attaquer aux tabous de la société française, etc., c'est hélas hautement prévisible. Toujours cette fameuse, et ô combien efficace, "ligne Buisson", dont j'imagine qu'elle sera un peu durcie pour l'occasion. On connaît la suite.

Citation
Rémi Pellet
Marine Le Pen qui ferait trembler Alain Juppé ? ... Au contraire, le programme économique de Marine Le Pen donne l'espoir à Alain Juppé d'attirer les centristes et les "socio-démocrates", alors que ceux-ci n'iraient pas vers Nicolas Sarkozy pour éviter MLP.

Vous pensez que l'élection présidentielle de 2017 se jouera sur ce sujet ? Qui écoutera le programme économique d'Alain droit-dans-ses-bottes Juppé ?

Cet homme n'est personne, il ne représente personne. Et il ne passera pas l'obstacle des primaires, notre discussion est sans doute inutile.

Juppé, au moins, est franc : il sera ouvertement le candidat de l'immigrationnisme et du multiculturalisme (et du Grand Remplacement) : "Il invite notamment ses amis de l’UMP à faire leur deuil du concept d’«assimilation» qui consiste à vouloir «effacer les origines, nier toute différence». Selon le candidat aux primaires de l’UMP, il faut «comprendre et accepter» la fidélité des immigrés à leurs origines, «source d’une diversité qui enrichit notre patrimoine»."

Source : [www.infos-bordeaux.fr]

Si après cela certains électeurs UMP ou de droite en général votent pour lui et non pour la seule candidate ouvertement anti-immigration et anti-multiculturalisme, au prétexte que Marine Le Pen veut sortir la France de l'U.E., eh bien so be it. Nous aurons la (non-)France que nous méritons.