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Place Vendôme, en ce moment

Envoyé par Pierre Jean Comolli 
Utilisateur anonyme
17 octobre 2014, 14:59   Re : Place Vendôme, en ce moment
"L'artiste" a été agressé ; tout n'est donc pas foutu.
C'est notoire, le duc de Vendôme était un grand chieur devant l’Éternel.

« Il se levait assez tard à l’armée, se mettait sur sa chaise percée, y faisait ses lettres et y donnait ses ordres du matin. Qui avait affaire à lui, c’est-à-dire pour les officiers généraux et les gens distingués, c’était le temps de lui parler. Il avait accoutumé l’armée à cette infamie. Là, il déjeunait à fond, et souvent avec deux ou trois familiers, rendait d’autant, soit en mangeant, soit en écoutant, ou en donnant ses ordres; et toujours force spectateurs debout. II faut passer ces honteux détails pour le bien connaître. Il rendait beaucoup; »
Utilisateur anonyme
18 octobre 2014, 12:03   Re : Place Vendôme, en ce moment
"L'œuvre de Paul McCarthy place Vendôme vandalisée" (et c'est tant mieux de mon point de vue)

Il faut cependant s'intéresser aux commanditaires : "Anne Hidalgo, maire de Paris, a indiqué samedi matin que la ville ne cédera pas «aux menaces de ceux qui, en s'en prenant a un artiste ou a une oeuvre, s'en prennent a la liberté artistique.» Bruno Julliard, adjoint à la mairie de Paris chargé à la culture, a fermement condamné cette dégradation."

Ces deux personnages, si modernes, quelle est leur conception de l'art ? Je croyais que Julliard était plutôt un "spécialiste" des questions d'éducation.

Il me semble évident que ces deux responsables politiques sont incultes, et qu'ils dépensent les deniers publics sans aucune vision artistique précise.

L'art et la politique ont-ils déjà été si étrangers l'un à l'autre ? Il me semble que l'époque actuelle, marquée notamment par la Déculturation des élites, fait beaucoup de mal à l'art, qu'elle l'utilise ou le manipule mal ; comme elle le fait avec la culture en général.

En bref, elle le ridiculise, ce qui finira par le tuer.
Comment de si petites personnes pourraient, de quelque façon que ce soit, ridiculiser l'Art?

C'est, bien sûr, seulement eux-mêmes qu'ils ridiculisent, laissant paraître au grand jour toute l'étendue de leur inculture ; leur seule idéologie militante, avide de toujours choquer le bourgeois, tenant lieu de sensibilité artistique.
En faisant un tour sur Facebook, on constate que, pour beaucoup, le saccage du "plug anal", après les succès de librairie d'A. Finkielkraut et E. Zemmour et celui de la Manif pour tous, confirme qu'en France, décidément, tout fout le camp. Madame le Ministre Pellerin résume le sentiment général de ce côté-ci de l'échiquier, en y allant de son tweet subtilement référencé: "Curieux... On dirait que certains soutiendraient volontiers le retour d'une définition officielle de l'art dégénéré ..." Voilà, ceux offensés par cette horreur sont des nazis. Il ne manquerait plus qu'un acte "islamophobe" soit commis place Vendôme.
Citation

Voilà, ceux offensés par cette horreur sont des nazis.

Oui ils sont souvent traités comme tels.
C'est un procédé classique, destiné bien sûr à couvrir d'infamie les adversaires idéologiques, à les neutraliser en les fatwatisant, rendant ainsi impossible tout débat sérieux faisant appel à un argumentaire de raison.
C'est d'ailleurs souvent efficace en certains milieux et cela a le gros avantage de se positionner sans frais dans le bon camp.
L'adversaire, se trouvant d'emblée relégué dans la fosse à purin des réacs infréquentables, ne saurait donc avoir raison sur quoi que ce soit. Il est disqualifié d'office.
Ainsi est-on déclaré vainqueur sans avoir à débattre avec Lui. C'est drôlement pratique et pas trop fatiguant pour les neurones.
Il y a quelques années, Jean Clair, Marc Fumaroli et Jean-Philippe Domecq étaient passés à cette moulinette stalinienne par Philippe Dagen, dans le Monde.
Que voulez-vous! Dans ces milieux on ne comprend pas qu'on puisse se faire le critique d'un certain Art dit contemporain sans pour autant souhaiter la réouverture des chambres à gaz.
Utilisateur anonyme
19 octobre 2014, 19:31   Re : Place Vendôme, en ce moment
Citation
Daniel Teyssier
Comment de si petites personnes pourraient, de quelque façon que ce soit, ridiculiser l'Art?

C'est, bien sûr, seulement eux-mêmes qu'ils ridiculisent, laissant paraître au grand jour toute l'étendue de leur inculture ; leur seule idéologie militante, avide de toujours choquer le bourgeois, tenant lieu de sensibilité artistique.

Petites, petites... Jack Langn aussi, n'était pas considéré comme grand ou dangereux, et pourtant...

Je faisais référence à celles et ceux qui n'ont qu'une relation très lointaine avec l'art. Ces personnes peuvent avoir une certaine confiance en la parole politique. Et que vont-elles penser en voyant cette affreuse chose ? On leur dit que c'est de l'art, ce doit donc en être. Pour tirer la même conclusion que vous, il faut avoir soi-même une culture. Vous faîtes référence aux bourgeois mais moi je considère que c'est le prolétaire qui est choqué (le bourgeois sait ce qui est de l'art ou pas), et c'est lui qui, in fine, aura une vision très négative de l'art.

Bref, l'art ne lui dira rien, et ce n'est pas l'ouverture sept jours sur sept des musées qui changera quelque chose.
Le prolétaire... De qui peut-il être question ? Qui faut-il y voir ? Dans la rue, par exemple, qui veut bien se charger de décrire le prolétaire qu'il croise ?
Ce n'est pas moi qui fait référence au bourgeois!
Ce que je veux dire, et il me semble que je l'ai bien exprimé en ce sens, c'est que les tenants de ce soi-disant Art Contemporain se rejouent en permanence la célébrissime scène du rire gras du bourgeois face aux oeuvres impressionnistes.
Cette posture militante est reconduite illico presto à chaque fois qu'un artiste officiel, dûment estampillé par la cohorte mafieuse (galeristes ; journalistes au bon teint idéologique ; collectionneurs ; fonctionnaires en charge de la Culture), se trouve en butte à la critique.
Ils ne vont pas, en tant qu'homme de Gauche, se mettre à dos le prolo. Donc ils reconduisent, jusqu'à la nausée, cette très choyée scène historique.
Mais, bien entendu, in fine ce sont bien les gens de peu qui sont choqués que ce qu'on leur présente soit labellisé comme étant de l'Art avec un A majuscule!
» Bref, l'art ne lui dira rien, et ce n'est pas l'ouverture sept jours sur sept des musées qui changera quelque chose

Mais, ne puis-je m'empêcher de m'interroger, en quoi l'"opinion positive" de votre "prolo" type serait-elle si importante pour l'art, si tant est que sa relation avec celui-ci est déjà "très lointaine" et confine pratiquement à l'indifférence ?
Et puis, il y a là comme une contradiction : on pose en principe l'inégalité devant l'art et la culture, mais pousse le bouchon jusqu'à vouloir que les plus inégaux des pékins adorent en plus ce qu'ils sont si manifestement incapables d'apprécier et de comprendre ; c'est injuste... À mes yeux, le plus élémentaire sentiment de justice sociale exigerait qu'on laisse au prolétaire imaginaire la liberté de conchier (en l'occurrence, il sera bien inspiré) ce qu'il pressent qui le dépasse : à chacun sa dignité.
Chers tous,

Il me semble tout à fait acquis que l'Art ne saurait, si j'ose dire, se contenter d'être ludique et sympa, ni non plus se plier à tel ou tel diktat idéologique, fût-il progressiste en diable.
L'oeuvre d'Art ne peut viser que vers les cîmes. Et donc peu en tentent l'ascension et encore moins parviennent au sommet.
Sa réalisation dans un matériau sensible ne peut se résoudre au médiocre ni se contenter paresseusement de faire tache dans un décor historique (Le Louvre ; Versailles ; Place Vendôme ; cathédrale ou église romane).
Car bien entendu c'est toujours la tache que l'on remarque sur un beau costume en tweed, c'est le petit canard vert en plastique flottant dans la baignoire de Boris Godounov du film de même nom, l'homard gonflable s'invitant au château de Versailles.
C'est le savoir-faire du coucou.
Pondre ses oeufs dans le nid des autres et se nourrir de la somptuosité de ces lieux chargés d'Histoire et souvent de Beauté pour s'approprier toute l'attention des journaleux, critiques d'art et autres idéologues bien-pensants et in fine ne voir plus que la tache sur le beau costume.
Beaucoup trop de metteurs en scène d'opéras tombent dans ces facilités-là.
Car en usant de la tache, il est nettement plus aisé de se voir reconnu par toute la camarilla en place et avoir son mot doux dans leur presse.
En outre le travail (la tâche) en est beaucoup moins exigeant, le metteur en scène n'étant pas au seul service de l'oeuvre afin de la magnifier et de l'intérioriser en profondeur, mais privilégiant son ego et accordant une importance démesurée au petit truc merdique (la tache) qui fera qu'on parle de Lui!
Se servir de l'oeuvre plutôt qu'être au service de celle-ci. Et ainsi être reconnu comme un vrai créateur original, fustigeant la Tradition, dépoussiérant l'Art en le revisitant, comme on ne manquera pas de le lire.

Pour revenir à nos moutons, il est indéniable que l'Art ne s'offre pas à nous clé en mains.
Qu'il ne suffit pas de rendre gratuit l'accès au musée, de descendre l'art dans la rue pour que, spontanément, tout individu entre comme par magie dans la révélation de l'Art.
Il nous faudra faire beaucoup d'efforts, de patience, d'abnégation pour rendre la rencontre possible (aha-erlebnis) avec l'oeuvre qui nous est proposée, avec l'univers singulier de l'artiste et son génie.
C'est un peu comme partir à la découverte d'une nouvelle planète. Il faut de la curiosité, de la ténacité, de l'envie et accepter aussi de se départir de son environnement immédiat afin de rendre seulement la rencontre possible avec cet autre monde, de le humer, l'apprivoiser, le faire presque sien. Et in fine en être parfois ébloui et ému jusqu'aux larmes.
Comme le dit Alain Eytan il y a peu d'élus parmi le bon peuple. Peu s'intéressent à l'Art et ont envie d'y consacrer du temps et encore moins de l'argent.
Néanmoins il faut toujours rendre la rencontre possible pour ceux, même ultra minoritaires, qui ont le désir d'aller y voir de plus près. Et pour cela il faut toujours proposer le meilleur de l'Art, même s'il vaut mieux en passer par plusieurs étapes. Par exemple on ne commencera pas, d'emblée, à proposer l'écoute de la Tétralogie mais plutôt la Traviata ou Carmen ou Le Barbier de Séville.
Après c'est un peu comme à l'école. Tous ne feront pas normale sup...
Oui, bien sûr, mais enfin ici il n'y a pas l'ombre d'un doute, d'une hésitation ou d'une interrogation possible : considérer qu'un gigantesque godemiché gonflable en plastique vert, anal ou pas, érigé place Vendôme ou même dans l'aire de jeux de la Cité des 4000 à La Courneuve (ça serait sans doute plutôt rigolo d'observer les réactions des barbus locaux) puisse appartenir à la même catégorie conceptuelle que les quatuors de Bartok, les sculptures de Michel-Ange ou les tableaux de Turner n'a tout simplement aucun sens, cela ne mérite même plus discussion.

L'intéressant est ailleurs, dans la dimension clownesque qu'a prise le progressisme depuis que les revendications qui avaient fait de lui le moteur de l'histoire occidentale ont été toutes plus ou moins satisfaites (à part la socialisation des moyens de production mais de ça il n'est plus question depuis qu'a été constatée la faillite de toutes les tentatives de ce type). En ce sens, l'acte qui a consisté à dégonfler la vilaine baudruche est à mettre dans la même catégorie que la réaction des choristes de l'Opéra refusant de chanter devant un femme intégralement bâchée : la catégorie des actes pré-révolutionnaires.

La réaction de Christian Combaz.
Utilisateur anonyme
20 octobre 2014, 16:08   Re : Place Vendôme, en ce moment
Article de Libération :

« L’amusant de l’histoire est que c’est le propre des œuvres satiriques (c’est-à-dire qui critiquent les mœurs contemporaines) que de révéler non pas l’esprit tordu de leur créateur, mais la saleté profonde de ceux qui en sont choqués. En 1662, Molière inaugure la plaisanterie du «plug anal» dans sa comédie de l’Ecole des femmes. Le personnage de l’innocente Agnès déclare en effet à son vieux tuteur qu’un jeune homme lui «a pris le…» sans oser dire ce qu’il lui a pris. Contrairement à ce qu’imagine ce vieux porc de tuteur, l’article «le» désigne un ruban. Illico, la critique saute au paf de Molière pour lui reprocher son obscénité. Ce dernier écrit du coup une Critique de l’Ecole des femmes pour se défendre, où il met en scène ses détracteurs. Du côté du Printemps français, le personnage de Climène : «Une honnête femme ne la saurait voir sans confusion, tant j’y ai découvert d’ordures et de saletés.» Du côté de Molière, la philosophe Uranie, qui lui répond : «Il faut donc que pour les ordures vous ayez des lumières que les autres n’ont pas : car, pour moi, je n’y en ai point vu. […] Je regarde les choses du côté qu’on me les montre, et ne les tourne point pour y chercher ce qu’il ne faut pas voir.» »
Mékesskissonkons !

C'est exactement ce que je disais. Le progressisme, au stade historique que nous avons atteint, rend con. Parce que croire, et qui plus est très sérieusement semble-t-il, qu'il y a satire, critique des mœurs contemporaines, dans la démarche si platement conformiste de ce Mac Carthy, presque un siècle après l'urinoir de Duchamp, c'est vraiment faire preuve d'une bêtise à couper au couteau. C'est exactement du même niveau, du même tonneau aussi, que prétendre que la submersion démographique est une chance pour la France ou que l'école d'aujourd'hui constitue un progrès.
Deux courants s'épaulent et concourent à une même construction sociale, politique et civilisationnelle future en France et en Europe de l'Ouest en général. Ces deux branches du cours historique sont appelées à fusionner dans un modèle de société universel, global et pérenne pour un demi-millénaire environ, l'une s'occupant de la sphère mondaine et économique, l'autre du spirituel. Mais il y a des résistances à la constitution de cet étant civilisationnel nouveau qui doit fondre ensemble la vie américaine vingtiémiste et ses valeurs matérialistes-anales représentées par l'artiste Paul McCarthy d'une part, et l'islam intégriste d'autre part, qui promène son anal-plug sous la burka. Le même jour (!) une emburquée s'est vu intimer d'abandonner sa place à l'opéra Bastille et de quitter la salle avec son époux, ce qu'ils ont fait sans rechigner; et à l'autre bout de Paris, à moins de trois kilomètres de l'opéra Bastille, place Vendôme, la vie américaine vingtiémiste s'est fait remballer au sens littéral du terme par des réticents à sa publicité.

La résistance à cette fusion monstrueuse qui vise l'Europe de l'Ouest en se constituant aujourd'hui des assises dans les grandes villes, a commencé à se manifester, simultanément en deux points de la Capitale. C'est un signe encourageant. C'est en général comme ça, sans concertation, spontanément et simultanément que les résistances historiques s'amorcent.
Utilisateur anonyme
20 octobre 2014, 20:28   Re : Place du prolétaire un peu gonflé
Citation
Thomas Rothomago
Le prolétaire... De qui peut-il être question ? Qui faut-il y voir ? Dans la rue, par exemple, qui veut bien se charger de décrire le prolétaire qu'il croise ?

Il ne s'agit pas de le reconnaître, il se reconnait tout seul.
Utilisateur anonyme
20 octobre 2014, 20:35   Re : Place Vendôme, en ce moment
Citation
Daniel Teyssier
Ils ne vont pas, en tant qu'homme de Gauche, se mettre à dos le prolo. Donc ils reconduisent, jusqu'à la nausée, cette très choyée scène historique.
Mais, bien entendu, in fine ce sont bien les gens de peu qui sont choqués que ce qu'on leur présente soit labellisé comme étant de l'Art avec un A majuscule!

Il y a bien longtemps que l'homme de Gauche se moque de se mettre le prolo à dos ; il sait que le prolo vote FN. La mairie de Paris finance cet artiste pour plaire aux bobos, pas pour déplaire aux bourgeois. Dans bobo, il y a bourgeois.

Et les sans-dents ne sont pas choqués, ils sont déboussolés. Et je n'hésite pas à dire que je me sens concerné : j'attends, un peu, du Pouvoir qu'il m'éduque en matière d'art. Les musées et les livres existent pour m'aider à y voir clair dans l'art d'hier et d'avant hier. Pour l'art d'aujourd'hui, j'attends quelque chose de l'Etat, qui doit faire le tri pour moi parmi tous ces artistes autoproclamés.
Appartenant au monde lucifuge des sodomites (version "honteuse des années 70", ça se faisait beaucoup), j'imagine assez bien un intellectuel de gauche à moeurs spéciales (comme on disait) regardant "l'oeuvre" de façon lascive et concupiscente et disant désolé "non, finalement, ce ne serait pas raisonnable".
Citation
Christophe Rivoallan
Il y a bien longtemps que l'homme de Gauche se moque de se mettre le prolo à dos ; il sait que le prolo vote FN. La mairie de Paris finance cet artiste pour plaire aux bobos, pas pour déplaire aux bourgeois. Dans bobo, il y a bourgeois.


Ouiiiiiiiiiiiii mais ILS NE LE PROCLAMENT PAS OUVERTEMENT.
Ils continuent, DANS LEURS DISCOURS, à toujours faire semblant d'être en guerre contre la bourgeoisie et ses valeurs.
Ils répètent inlassablement la même litanie, bâtie sur le toujours même paradigme anti-bourgeois.
Le prolo n'est jamais mis à l'index dans leurs discours sur l'Art.
C'est tout ce que j'ai voulu dire, même si apparemment je l'ai très mal exprimé.
"Il ne s'agit pas de le reconnaître, il se reconnait tout seul."

C'est un privilège qui manque aux imbéciles.
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