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Grèves en tout genre

Envoyé par Jean-Marc du Masnau 
La France assiste, avec stupéfaction, à la grève des cheminots, aux motifs de laquelle nul ne comprend rien, mais à cause de laquelle bien des Français subissent des inconvénients majeurs.

On voit là, au-delà de tous les problèmes d'immigration (les cheminots sont, dans leur immense majorité, ce qu'on appelle sur les blogs spécialisés, des Français de souche) le blocage de notre société par la conjuration des égoïsmes.

On notera qu'au même moment les taxis pleurent à cause de l'ouverture à la concurrence car ils ne pourront transmettre leur fameuse "plaque", objet de tous les marchandages et tous les dessous de table (300 000 € la plaque à la revente !). Les taxis parisiens sont, de plus, très chers et fournissent un service abominable.

Les intervenants ont-ils une idée à propos de ces corporatismes ?
Utilisateur anonyme
15 juin 2014, 00:39   Re : Grèves en tout genre
Vous omettez sciemment de rappeler que l'immense majorité des chauffeurs de taxis de la région parisienne ne sont pas, eux, des Français de souche — avec toutes les conséquences “culturelles” que cela entraîne quand on a recours à leurs services.

Pour le reste, votre façon de poser les questions est si biaisée, si lourde, si grossièrement manipulatrice, qu'on a envie de vous répondre que c'est très bien, que ces gens ont raison de faire ce qu'ils font, et qu'on les comprend, juste pour vous enquiquiner.
Vous confondez chauffeurs de taxis (qui peuvent être salariés) et propriétaires des licences.

Je vois que le sujet des corporatismes ne vous intéresse pas, il n'y a sans doute pas de problème à ce propos.

Répondez-donc que c'est très bien, vous ne m'enquiquinerez pas.
Utilisateur anonyme
15 juin 2014, 00:47   Re : Grèves en tout genre
Non, ce n'est pas ça, mais concédez que la façon dont vous posez ces questions en fait des non-questions par excellence, puisque les réponses que vous voulez absolument entendre sont déjà présentes dans leur formulation.
Vous vous trompez, je pense.

En effet, je ne suis absolument pas dans le registre de la déploration, mais dans celui de la réponse concrète.

Considérez le premier cas, celui des cheminots. Il y a, en fait, deux façons de trouver une solution à ce corporatisme :

- soit une privatisation, avec donc une logique de marché et de passage au secteur privé avec un statut privé pour les acteurs de cette activité ;

- soit une logique totale de service public, mais avec une "mise au d'état de nuire par la grève", c'est à dire avec un service public digne de ce nom, la possibilité dans ce cadre de réquisitions et la révocation dans le cas de non-obéissance à ces réquisitions. Cela n'est pas de l'ordre du fantasme, c'est ce qui est pratiqué en matière d'hôpitaux ou de navigation aérienne pour la continuité territoriale.

Or, on ne fait ni l'un ni l'autre, résultat on a un service public qui n'est en rien public.

C'est donc un choix politique majeur.

Idem pour le second cas.

Il y a deux solutions :

- soit on "passe en force" et on menace les râleurs de délivrer à tour de bras des licences incessibles, donc exemptes de marché noir (ce qui est techniquement enfantin). C'est la solution libérale ;

- soit on est agréable avec eux, et on indemnise a priori. C'est la solution sociale.

Là encore, on ne fait ni l'un, ni l'autre.

La force des corporatismes associée à l'aboulie de l'Etat fait que le pays part à la ruine.

Donc je repose autrement ma question :

- pense-t-on, ici, pour résoudre ces problèmes, qu'il faut une logique purement libérale, du type américain ?

- ou une logique du type "social 1946" (je rappelle que la réquisition des cheminots était possible en 1946) ?

J'ose espérer que personne n'est pour le statu quo, mais dans ce cas il faut choisir une solution.

Le genre de réponse que j'aimerais entendre, sur ces problèmes comme sur d'autres, c'est la réponse à la question "concrètement, on fait quoi" ?
Le propos, au reste, est plus général.

La France se délecte des affrontements de principe.

Pour prendre un exemple, considérons les ours des Pyrénées. Deux groupes de pression s'affrontent : les arctophiles, qui souhaiteraient sans soute les voir pulluler de façon exponentielle, et qui trouvent que chez l'ours, tout est bon, y compris le croquage de moutons ; les "bouseux locaux", pour qui le seul bon ours est l'ours empaillé.

Il semble impossible de trouver une solution moyenne et concrète, alors qu'une approche scientifique le permettrait.

Un autre exemple, celui des bâtiments pouvant recevoir des personnes handicapées. Il y a un principe, qu'on ne peut pas tenir : c'est trop cher, il y a parfois des difficultés techniques (le principe n'est pas celui de l'accessibilité, je le rappelle, il est celui de la non-discrimination. Par exemple, un hôtel peut être accessible si les chambres du rez-de-chaussée sont équipées ; il reste cependant discriminant si celles de l'étage ne le sont pas). Résultat, bon nombre de bâtiments restent inaccessibles car les rendre non-discriminants coûterait trop cher.

Les solutions concrètes sont tenues en horreur (exactement, la solution d'une accessibilité partielle, permettant à la personne handicapée d'accéder au bâtiment et de profiter des fonctions du bâtiment, mais pas forcément à la totalité).
Utilisateur anonyme
15 juin 2014, 03:10   Re : Grèves en tout genre
L'obligation de les rendre accessibles ou “non-discriminants” a surtout contribué à défigurer de façon irrémédiable de nombreux bâtiments anciens de ce pauvre pays.
Qu'il n'y ait plus suffisamment d'argent pour continuer ce massacre, c'est une bénédiction.
Je me fais mal comprendre.

Dans la majorité des cas, l'accessibilité est facile à obtenir, à un coût raisonnable et sans grands travaux, voire par des mesures qui ne nécessitent pas de travaux.

Ce qui est très difficile à faire, c'est à rendre "non-discriminant".

Exemple concret, un bâtiment historique, occupé par des services (administration ou privé) recevant du public.

Le principe d'accessibilité, qui ne me paraît pas contestable, supposerait, pour le cas d'un handicapé en fauteuil :

- qu'un accès au bâtiment soit aménagé (cela est souvent très facile, il y a souvent des entrées de service assez larges, et avec des pentes, notamment pour les fournitures) ;

- qu'une possibilité d'usage soit réservée au niveau accessible. Cela suppose, si c'est un immeuble à usage de bureaux, que les employés se déplacent, inutile de refaire l'ascenseur. Si c'est un hôtel, une chambre pour handicapés, très correctement aménagée, peut être mise en rez-de-chaussée.

Le principe de non-discrimination suppose :

- qu'un handicapé puisse accéder au bâtiment par l'entrée principale ;

- que tout bureau ou tout niveau (pour un hôtel) ouvert au public lui soit, aussi, accessible.
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