La liberté d'expression est très forte en France : en fait, elle ne connaît de limite que la loi, et cela depuis 1789.
D'autres pays, les Etats-unis par exemple, se targuent d'avoir une liberté beaucoup plus grande. Sur le papier, c'est vrai, la loi ne la borde pas (quitte à ce que la personne réponde ensuite de ses actes devant une juridiction si une personne est lésée, c'est l'application du dol spécial).
Dans la pratique, on voit bien le problème posé à ces pays par les "Unes" de Charlie Hebdo : on ne les interdit pas mais on s'auto-censure, on ne montre pas.
Première spécificité.
La France est ensuite, comme le notait justement Cassandre, un pays très évolué, le Français historique n'aime guère le style sentencieux et souvent la critique politique passe par la gaudriole, la gauloiserie et ce depuis très longtemps. Un exemple des plus célèbres :
Seconde spécificité. Le Français est Gaulois, il n'a pas le côté pisse-froid, voire "peine à jouir" de certains autres peuples.
Cela, les dessinateurs de Charlie et les acheteurs de Charlie, cette semaine, l'ont compris.
On a ergoté, à droite et à gauche, sur la plus récente couverture. Certains ont dit qu'elle n'était pas assez explicite.
On ne peut, regardant les faits, que constater ceci : elle a fort bien été comprise par ce que je nommerai "charlisme" sa cible, les fanatiques. Ceci étalent leur vrai visage, à nouveau, sur nos écrans. On a vu que les ennemis de la Nation, les personnes qui se placent en marge de celle-ci, l'exploitent, renient ses valeurs et partent la combattre été quasi saisis d'hystérie à cette vision.
On ne peut que constater ceci : Charlie tire (encore un charlisme) à sept millions. Les personnes qu'on voit dans les files, les personnes qu'on entend dans les reportages sont des Français "traditionnels", souvent plus tout jeunes et correspondant aux canons d'apparence cités sur d'autres fils.
Ces gens-là n'aiment sans doute pas, pour la plupart, le style Charlie (sinon Charlie aurait vendu un peu plus, par le passé). Ces gens-là sentent cependant une chose, avec le bon sens des Français, c'est qu'il y a là un symbole et que chaque achat de Charlie fait un peu plus enrager nos ennemis, pousse leurs agents sur notre sol à se dévoiler, affole tel un taon les dévoyés et surtout, délice pour moi, place la Gauche Morale devant un problème insoluble : appuyer les Martyrs tout en cajolant les objets de ses désirs, les marginaux fanatiques qui pourrissent la vie des habitants de nos quartiers populaires.