Cette question est générale mais s'adresse plus particulièrement à Francis, qui connaît bien les Cévennes et Nîmes, bastions protestants.
Elle m'est venue (il y a des détours) à l'occasion d'un très récent voyage au Brésil, où je me suis penché sur les traces de Stephan Zweig et où j'ai rencontré des évangélistes, ce qui m'a conduit à m'interroger sur la place de la "culture" dans la civilisation occidentale. Je développerai cela ultérieurement, pour ne pas embrouiller.
Etant originaire du Tarn, de la montagne de celui-ci plus exactement, j'ai pu observer les Réformés des années soixante, aussi bien dans cette montagne qu'à Mazamet, leur place forte.
J'ai cru remarquer que ces gens étaient réputés extrêmement rigoureux (de cette forme de rigueur qu'on s'applique à soi-même sans l'exiger des autres, ce qui leur valait le respect général), amis de la sobriété et grands lecteurs.
La bourgeoisie lainière était fort cultivée, elle était très largement protestante.
J'en viens au fait.
Cette bourgeoisie me semblait considérer "l'art pour l'art" comme presque diabolique. En particulier, je percevais une réticence envers la musique, la musique qu'on nomme généralement classique, dès lors qu'elle était profane. En fait, il me semblait que cette société protestante était très exigeante, très travailleuse mais qu'elle répugnait à ce qui aurait pu distraire de l'accomplissement du dessin divin.
Ayant plus tard été en poste dans l'est, j'ai trouvé une attitude fort différente chez les luthériens de même milieu.
D'où ma question à Francis : les grands bourgeois protestants du sud-est avaient-ils la même vision, ou bien me fais-je des idées ?