Le message à l'Afrique que porte cette nomination, et qui est bien
l'avenir des Africains est en Europe, relève d'une forme particulièrement pernicieuse de néo-colonialisme et d'asservissement de tout un continent à un mirage : le vieux mirage cristallisé dans le mythe du Cargo :
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Proclamer aux Africains que leur avenir est indiqué par cette "élite" de parvenus-en-Europe qu'il faudrait imiter revient à les considérer comme des êtres foncièrement dépendants d'une puissance et d'une histoire extérieures à l'Afrique, dont tout le salut tient à un projet de ralliement à l'homme Blanc, plus riche, plus enviable, désirable qu'eux, et dont la terre, l'Europe, est un pays de Cocagne qui mérite qu'on abandonne l'Afrique en lui tournant le dos.
Quand cette dame avait été nommée ministre du gouvernement italien, j'avais écrit ici que ce personnage incarnait ce que les générations futures d'Africains regarderont comme la queue de comète, l'écho pervers, du colonialisme dix-neuviémiste qui avait réduit le continent noir en sujétion, personnage qui promeut un projet d'ingénierie sociale et historique à la fois mirage et impasse pour le Continent Noir comme pour l'Europe.