On sous-estime généralement le fait que la bonne langue est aussi contagieuse que la mauvaise. Elle circule moins ou se rencontre moins souvent que l'autre, c'est tout.
Que la langue soit bonne ou mauvaise elle circule. Mais bonne ou pas, circulant vite ou lentement, la langue est la demeure du pouvoir. Et il est impossible de se débarrasser d'un monde sans se débarrasser de la langue (bonne ou mauvaise) qui le cache et le garantit, sans mettre à nu sa vérité. Je repense à Mallarmé et à son
"Donner un sens plus pur aux mots de la tribu". Rendre à la "tribu" (la nôtre) les mots dont le pouvoir s'est approprié le sens, les remettre a son service.
La critique du mauvais langage dominant, son
détournement, comme pratique permanente d'une nouvelle théorie révolutionnaire (pour le dire façon situationniste) ?