"75% au Parti remplaciste" alors que "
69 % des Français pensent qu'il y a trop d'immigrés" [
www.lepoint.fr] : pour quelles raisons 44% (69%-25% du FN, pour simplifier) des Français ne se retrouvent-ils pas dans le FN, alors qu'il est, électoralement, "
la principale et pratiquement la seule force antiremplaciste", comme le soulignent le dernier communiqué du P.I. et l'article de Renaud Camus sur Boulevard Voltaire ? Et puisqu'il existe déjà autour du FN un grand nombre de groupes anti-immigration, pourquoi n'arrivent-ils pas à s'unifier ?
Hypothèses explicatives :
Le FN représente la version "nationale-souverainiste" de l'anti-Grand-Remplacement. Une partie des groupes qui gravitent autour de lui représente une forme plus radicale encore de cette position nationaliste.
Il n'existe pas de version "européenne-souverainiste" de l'anti-Grand-Remplacement : ce qui l'empêche c'est la violence anti-européenne des "nationaux-souverainistes".
Dans ces conditions, ceux qui refusent le Grand-Remplacement, qui ne croient pas aux solutions nationalistes et veulent utiliser les institutions européennes pour conduire une politique en défense de l'identité européenne, ne peuvent exister, puisque le FN-MLP les traiterait en ennemis.
Résultat : une partie des électeurs anti-Grand-Remplacement, ceux qui ne croient pas dans le "national-souverainisme" et veulent préserver les acquis européens sans adhérer à la politique de l'Union européenne, s'abstiennent ou, à contre-coeur, choisissent l'UMP.
Hypothèses conclusives :
1° l'union des forces anti-Grand-Remplacement, sans considération de leur engagement pro ou anti-européen, n'a probablement aucune chance de voir jamais le jour ;
2° une nouvelle force anti-Grand-Remplacement "nationale-souverainiste" n'aurait aucune utilité, elle ferait doublon avec le FN et n'aurait elle ainsi, évidemment, aucune chance de percer sur le plan électoral ;
3° seule une force anti-Grand-Remplacement clairement "pro-européenne" aurait une utilité mais elle serait détruite dans l'oeuf par la violence de la réaction "nationale-souverainiste" de l'anti-Grand-Remplacement.
4° la montée du FN pourrait conduire à l'échec de l'UMP et, partant, au succès du PS et à un Grand-Remplacisme aggravé ;
5° ou bien la montée du FN, si elle n'empêchait pas la victoire de l'UMP contre le PS, pourrait peut-être conduire l'UMP à opter pour une politique européenne un peu plus "souverainiste", à une "atténuation" du Grand-Remplacisme.
Dans cette perspective, même si elle est peu réjouissante, ce n'est pas aux sympathisants FN-MPL qu'il faudrait s'adresser mais aux personnes qui votent UMP faute de pouvoir voter FN du fait de son engagement anti-européen.
6° Évidemment, il reste l'hypothèse d'une victoire du FN : je n'y crois pas mais si elle advenait et qu'elle conduisait à l'application du programme actuel du FN (ce à quoi je crois encore moins, cf. l'expérience grecque), elle se traduirait, selon moi, par un complet chaos dont la conséquence ultime ne serait pas nécessairement la victoire de l'anti-Grand-Remplacisme... : il me semble que c’est le sentiment des Français qui condamnent le Grand-Remplacement sans croire aux solutions du FN-MPL.