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Une première analyse des résultats

Envoyé par Jean-Marc du Masnau 
Les résultats d'une élection doivent s'apprécier par rapport à la situation passée et non par rapport à un rêve.

C'est particulièrement le cas du score du Front national au second tour.

Il obtient 22.23%, ce qui peut sembler en retrait par rapport à son score du premier tour (25.24% si on ne compte pas les divers extrême droite). En fait, comme indiqué dans un précédent message, il n'est pas présent dans tous les cantons.

Une analyse fine des résultats montre que sur 100 électeurs UMP/UDI votant au second tour (et en supposant qu'il n'y a aps d'absention différentielle) alors que leur candidat est éliminé, 40 se portent sur le FN et 60 sur la gauche.

Cela peut là encore sembler décevant mais il faut noter que l'électorat UMP/UDI comporte une part centriste non négligeable.

La projection sur les résultats du premier tour donne, sur l'ensemble du territoire et tous les cantons, un potentiel électoral (pourcentage des élécteurs susceptibles de voter pour lui au second tour) d'environ 40%, avec une assez remarquable homogénéité sur tout le territoire.
Dans votre calcul, avez-vous tenu compte du fait que les très nombreux électeurs de Paris et Lyon, villes bien moins favorables au FN que le reste de la France, n'ont pas voté ?
Oui.

En fait, parler de Paris et de Lyon est un abus de langage. Si le cas de Paris est clair, celui de Lyon est fort différent. En effet, il s'agit de la métropole de Lyon et non de la ville de Lyon. Lyon ne représente que 500 000 des 1 300 000 habitants de la métropole et les communes de banlieue ont un vote FN assez fort (par exemple, à Vaulx-en-Velin, 27.99%, à Vénissieux 27,06% au xeuropéennes). L'effet de la métropole de Lyon est donc marginal.

Pour Paris, la situation est la suivante. Le corps électoral compte à peu près 1,2 millions de personnes, en gros 3% du corps électoral national. Si on regarde les chiffres de l'Ile-de-France hors Paris, on note une progression par rapport aux européennes d'un peu plus de 1% pour le FN, ce qui amènerait son score redressé à Paris à 11% environ. Dans le même temps, le score de la droite et du centre est beaucoup plus fort à Paris-ville que dans le reste du pays.

Avec les mêmes règles de report (40%) on arrive, pour Paris-ville, à un potentiel FN un peu supérieur à 25%.

L'écart est important par rapport à 40%, mais il faut se souvenir que ces 15 points ne portent que sur 3% de l'électorat, c'est à dire que l'incidence est de moins de 0.5 % in fine.
Citation
Jean-Marc du Masnau

Une analyse fine des résultats montre que sur 100 électeurs UMP/UDI votant au second tour (et en supposant qu'il n'y a aps d'absention différentielle) alors que leur candidat est éliminé, 40 se portent sur le FN et 60 sur la gauche.

Votre source, cher Jean-Marc ?
Mes calculs, sur une centaine de cantons, ce fut épuisant. Mes calculs donc, avec les simplifications dont je parlais sur l'autre fil. C'est un ordre de grandeur, rien de plus, mais cela donne une idée.
Je peux, cher André, vous donner des détails sur quelques cantons, mais je pense péférable d'épargner une litanie aux lecteurs !
Citation
Jean-Marc du Masnau

La projection sur les résultats du premier tour donne, sur l'ensemble du territoire et tous les cantons, un potentiel électoral (pourcentage des élécteurs susceptibles de voter pour lui au second tour) d'environ 40%, avec une assez remarquable homogénéité sur tout le territoire.

Dans un duel au second tour, le Fn fait évidemment mieux s'il affronte un adversaire de gauche que s'il affronte un adversaire Ump, si bien que votre "pourcentage des électeurs susceptibles de voter pour lui au second tour" est, me semble-il, une notion vide : il faut donner deux pourcentages, correspondant aux deux situations.
Citation
Jean-Marc du Masnau
Mes calculs, sur une centaine de cantons, ce fut épuisant. Mes calculs donc, avec les simplifications dont je parlais sur l'autre fil. C'est un ordre de grandeur, rien de plus, mais cela donne une idée.

A mon avis, vos calculs ne peuvent être que beaucoup plus approximatifs qu'un sondage portant sur les questions : avez-vous voté les dimanches 22 et 29 mars, et si oui, pour qui ?i
C'est possible, mais notez tout de même qu'un sondage de cette nature présente des "incertitudes doubles".

Qu'est-ce que cela veut dire ?

Une "incertitude simple" est celle qui porte sur la question "pour qui avez-vous voté au tour numéro...".

Une "incertitude double" est du type "ayant voté pour x au premier tour, pour qui avez-vous voté au second tour" ?

On notera ensuite que les sondages politiques comportent toujours une phase de redressement.

Voici un exemple chiffré. Soit un sondage fait dans les cantons où il y a eu duel FN / gauche et portant sur, mettons, 1000 électeurs, ce qui est déjà important.

Considérons que le sondage a un taux de non-réponse de 10%, ce qui est faible, donc 900 personnes répondant. On sait que la participation a été d'à peu près 50%, donc 450 personnes interrogées ont voté.

Celles qui nous intéressent sont celles qui ayant voté pour la droite éliminée ont voté FN ou gauche au second tour.

Comme la droite est éliminée (donc arrivée 3ème et moins de 12.5% des inscrits), avec la participation du premier tour, cela nous donne un vote d'au plus 25%, en comptant large. Sur ces 25%, il y a une abstension, le fameux "Ni... ni...", mettons un tiers pour faire plaisir au Retourneur en Force. Cela laisse 17%, soit entre 75 et 80 personnes. Un écart de 5% sur nouvel échantillon correspond donc à 4 personnes sur 1000 sondées, l'incertitude est donc très grande, à mon avis.
Il est en effet possible de donner les deux pourcentages, mais cela n'a guère de sens car il s'agit de situations exclusives (il ne peut y avoir de duel que contre l'un ou bien contre l'autre, pas contre les deux en même temps). Dès lors, le potentiel se calcule à partir du plus grand report et non du plus petit, donc celui de droite et non celui de gauche.
Pour rester dans les chiffres, ce qui fait la force de ce calcul par rapport aux sondages, c'est qu'ils partent de résultats réels et non de réponses à une question.

Voici un exemple, le canton A, gauche 40% (30% et 10%), FN 36%, droite 24% (c'est une construction réaliste). Ces chiffres sont connus à deux décimales près.

Si on suppose que les 10% se reportent à hauteur de 9% et que les 24% donnent par exemple 8% d'abstentions, 6.4% FN et 9.6% gauche, on a au total 48.6% pour la gauche et 42.4% pour le FN donnant in fine le FN à 46.6%. Or, pour le second tour, nous disposons là encore de chiffres réels, à deux décimales près. On peut donc vérifier directement l'écart et chercher, sur un assez grand nombre de cantons, la valeur de report de la droite qui minimise l'écart quadratique. Elle est vers 40%.
Cela est d'ailleurs assez peu sensible au taux d'électeurs de droite qui s'abstiennent. Supposons qu'ils soient 50%. Cela nous donnera, in fine, 12% à répartir, soit 4.8% et 7.2%, conduisant à 40.8% et 46.2%, soit 46.9% contre 46.6%. Une abstention de 100% à doite donnerait 47.4%.
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