Le Français Serge Atlaoui va être passé par les armes en Indonésie, en exécution de la peine capitale prononcée à son encontre par la cour suprême indonésienne. Il lui a été reproché d'avoir prêté sa collaboration technique à l'installation d'un laboratoire de fabrication d'Ecstasy, une substance illicite.
Ce qu'il faut savoir, et que je ne lis nulle part : l'Etat indonésien produit du tabac en régie dans des quantités qui font de lui le plus grand marchand de substance toxique au monde. Les cigarettes indonésiennes, souvent "parfumées" au clou de girofle causent des dizaines de milliers de morts par an. Nulle part, en Indonésie, il n'existe de loi qui interdise de fumer dans les lieux publics. Il y a une dizaine d'années quand je sillonnais le pays, les aérogares, par exemple, étaient d'immenses fumoirs. La dernière fois que je me trouvais dans ce pays, il y a cinq ans, le gouvernement indonésien laissait s'organiser des campagnes de promotion de cigarettiers, bénéficiaires d'accord de régie, lors desquelles
on distribuait gratuitement des cigarettes aux jeunes dans les discothèques, car la jeunesse, au goût de ce pouvoir corrompu, ne fumait pas assez. Des "peoples", des starlettes, prêtaient leur image dans ces campagnes, grassement co-financées par le gouvernement. L'Indonésie est le seul pays d'Asie où les paquets de cigarettes ne sont porteurs d'aucun message de prévention.
Les cigarettes vendues par ce gouvernement tuent un nombre infiniment plus grand de citoyens indonésiens que ne le ferait jamais l'Ecstasy que l'on reproche à Atlaoui d'avoir aidé à préparer.
Au regard de cette considération, on comprend mieux la "rigueur" du gouvernement indonésien dans cette affaire : il s'agit de
tuer la concurrence, au sens le plus littéral du terme.