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Le désert

Envoyé par Pierre Hergat 
16 mars 2015, 19:43   Le désert
L'anthropocène, ou la désertification à marche forcée.

Un des évènements les plus extraodinaires de la conquête humaine fut, il y a 35000 ans, la découverte de l'Australie, en pleine période glaciaire, par des populations du bassin mélanésien, ancêtres des aborigènes.
Le continent autralien de cette époque est semblable en tous points à l'idée que l'on se fait de l'Afrique de carte postale, à ce détail près que la faune n'est pas composée de mammifères, mais de marsupiaux: lions marsupiaux, wombats géants, toute une mégafaune comparable à la mégafaune africaine.
L'animal emblématique de cette faune disparue est le géniornis, une autruche gigantesque. Dans toute l'Australie, on trouve des fragments de coquilles d'oeuf de géniornis.

L'Autralie de l'époque est un continent verdoyant, avec une végétation luxuriante (j'exagère un peu).

Il n'a fallu que 5000 ans à quelques centaines d'aborigènes pour faire du coeur de l'Australie le plus grand désert du Monde. A marche forcée, pour prendre possession du nouveau territoire, ils n'ont eu qu'à pousser le feu devant eux, partout où ils allaient. L'eucalyptus actuel, résistant au feu est l'oeuvre des aborigènes. Le grand désert australien est l'oeuvre des aborigènes. La disparition de la mégafaune est l'oeuvre des aborigènes.

L'anthropocène (1610 ?) démarre le jour où l'homme se met à pousser le feu devant lui pour faire fuir tout ce qui se présente.

(petit rappel: je veux des ours).
16 mars 2015, 21:51   Re : Le désert
La notion d'anthropocène n'a de sens qu'à l'échelle planétaire. Le changement qui marque son début doit être de dimension planétaire et simultané et non local, comme celui qui a pu faire de l'Australie un grand désert par l'action d'une population locale et spécifique.

Les populations d'Afrique, d'Europe et celles qui pouvaient se trouver en Amérique à ce moment, séparées les unes des autres, n'incendièrent pas leur continent en même temps que le firent, comme vous le supposez, les premiers colons humains de l'Australie. Cependant qu'en 1610, le bouleversement fut planétaire. Le Japon, par exemple, venu par Acapulco et par Séville, débarqua à Saint-Tropez en 1615, en route pour aller saluer le Pape : [fr.wikipedia.org]

La globalisation était en route, et le Japon, qui connaissait sur son sol toutes les rivalités européennes de ce temps, en était partie rien moins qu'aujourd'hui. L'humanité moderne fut mise en mouvement dans ce moment de son histoire, qui depuis se prolonge avec les conséquences que l'on sait pour la nature, de la déforestation, des pics de CO2 atmosphérique au sixième continent de plastique qui aujourd'hui s'étend entre Sendaï et Acapulco, justement.
17 mars 2015, 01:19   Re : Le désert
La notion d'anthropocène n'a de sens qu'à l'échelle planétaire.

L'anthropocène serait donc une époque géologique qui succèderait à l'Holocène et qui mettrait l'influence de l'homme au coeur du devenir de la planète.

Mais rien n'empêche de substituer à la notion de planète, un système fermé, une île-continent, avec ses équilibres propres, comme ce fut le cas de l'Australie.
D'une certaine manière l'Australie était une planète à part.

Cette expérience est unique, sans doute un laboratoire pour l'anthropocène, un anthropocène qui s'effectua à l'échelle de la planète 'Australie', que je me refuse de qualifier d'expérience locale. L'arrivée de l'homme a modifié la totalité du paysage australien, de la faune australienne, du devenir, et sans doute du climat australien.
Rien n'empêche en effet, de simuler le global dans le microcosme. L'enquête proposée par ces scientifiques est néanmoins d'un autre ordre : la planète connut-elle, par l'action de l'homme un moment défini en lequel basculèrent toutes les caractéristiques communes à tous ses milieux (continentaux, insulaires, océaniques, etc.) du fait notamment d'une altération des ratios gazeux de son atmosphère ? Tel est le sujet de l'enquête. L'Australie n'est qu'une localité de la planète et les incendies qui la ravagèrent et la ravagent encore ne purent seuls altérer la composition de tous les milieux planétaires. On est libre de parler de ce que l'on veut ou de mettre en exergue tout fait choisi que l'on voudra, sans effleurer l'hypothèse de ces scientifiques, et sans rien atteindre des implications de leur question qu'eux-mêmes disent philosophiques.

A mes yeux d'aujourd'hui les implications philosophiques existent mais il se peut bien qu'elles soient tout autres que celles qu'avancent ces savants. En un mot: il y eut bien, à la charnière du XVIIe siècle occidental une pro-jection des causes ultimes, des fins dernières, dont Jacob Taubes et Raphaël Lellouche décrivent l'essentiel, à savoir le truchement apocalyptique d'une datation du Royaume de Dieu dans l'avant; à rebours de ce mouvement spirituel, on assiste aujourd'hui avec ces recherches sur l'origine ultime de la fin des temps à une rétro-jection symétrique à cette pro-jection, soit la datation de l'origine, le point mondain et temporel où s'engendra la fin des temps que nous vivons. Entre ces deux moments de la pensée scientifique et de la spiritualité occidentales, se tient ce que nos savants actuels nomment anthropocène, qui n'est dès lors qu'un artifice de discours pour exprimer l'enveloppement d'une praxis occidentale qui se veut maîtresse des étants historiaux. Il en ressort une belle unité dialectique : la recherche de l'origine imite, fait écho et referme comme un oeuf de Fabergé la projection de la fin des temps initiée par le même artisan il y a exactement quatre siècles, dans l'âge élisabéthain.
17 mars 2015, 10:31   Re : Le désert
La question épistémologique qui se pose est donc la suivante : faut-il s'étonner que l'enquête rétro-jectionnelle sur l'origine historique de la fin des temps (occidentaux) que nous vivons, menée par des savants américains, aboutisse au locus chronologique où cette fin des temps fut pro-jetée, soit l'apex -- la charnière du XVIe et du XVIIe siècle occidental -- du chiliasme occidental finissant, lors même que cette pro-jection fut l'oeuvre de savants d'une Réforme spirituelle qui devait faire racine en Amérique où cette enquête rétro-jectionnelle est aujourd'hui oeuvrée ?

En d'autres termes l'arc de la pro-jection eschatologique lancé au début du XVIIe siècle en direction d'une fin des temps d'échelle historique aboutit en un point (notre présent) où un second arc rétro-jectionnel est rétro-lancé qui retombe très logiquement sur ce point de lancement ; ces deux arcs se referment (l'oeuf de Fabergé) sur l'ontogenèse d'un être imaginaire, pur fruit d'une épistemè que l'on nomme l'anthropocène et qui ne désigne rien de plus réel que le chiliasme occidental se clôturant au moment où est effectuée l'enquête rétro-jectionnelle.
17 mars 2015, 11:38   Re : Le désert
La question qu'on peut vous poser : l'Amérique, peuplée il y a 14 000 ans, n'est pas devenue un désert. Certes, une grande partie de la mégafaune a disparu (notamment le mammouth, le cheval et un camélidé), mais la végétation n'a pas subi de modifications sensibles.
Je doute de votre théorie de la désertification par le feu, d'autant plus que les Aborigènes n'étaient pas des agriculteurs, et dont je n'ai jamais entendu parler.
17 mars 2015, 12:31   Re : Le désert
@André Page

La documentation est généralement anglophone, mais si on tape 'megafaune australienne', on doit pouvoir trouver: ici.

La remarque sur l'Amérique du Nord n'est pas fondée. Les choses s'installent à leur rythme. Pour les indiens, cela s'est bien passé. Depuis les Européens, le désert s'installe.
Evidemment, il faut avoir à l'esprit ce qu'est un désert, désert de glace, désert de sable, ..., par extension 'lieu dénudé sur de vastes surfaces'. Allez au Paraguay, vous trouverez un désert de bananiers. Allez au Brésil, vous tomberez sur des déserts de colza.
La foule est un désert.
Evidemment, il n'y a pas que 'le feu'. L'homme moderne ne se contente pas de pousser le feu en avant pour faire disparaître tout ce qui le gène. Il lui suffit parfois de se reproduire comme un lapin.
 
17 mars 2015, 12:57   Re : Le désert
@Francis Marche

J'avais déjà eu l'occasion de dire tout le mal que je pense du temps, et plus généralement de la flêche du temps.
Le temps est une sorte de tautologie dont il faut se défaire et pour moi, quand vous parler de la fin des temps, vous ne faites en définitif que parler du désert. Un désert, pour reprendre le mot de Wittgenstein, c'est quand tout est bleu, et que par conséquent, même le bleu n'existe plus. Fin des temps ou désert deviennent par la force des choses, des synonymes. Il ne s'agit pas d'une fin, mais de la réduction du Réel à une chose unique derrière laquelle tout disparait.
Le problème consiste alors à observer que réduire toute observation à sa dimension humaine -- et à elle seulement --, c'est aussi et essentiellement la mise en oeuvre de la fin des temps. En d'autres termes 'Dans un monde où tout est humanité, l'humanité n'existe plus'. La foultitude humaine devient alors le visage de sa propre 'fin des temps' car la foule est véritablement un désert.
17 mars 2015, 17:15   Re : Le désert
@Pierre Hergat

Vous n'avez pas répondu sur la modification de la végétation due Aborigènes australiens, et sur vos sources quant à cette modification d'origine aborigène.
17 mars 2015, 17:56   Re : Le désert
Sauf erreur, il doit s'agir de ça: JOURNAL OF QUATERNARY SCIENCE
 
17 mars 2015, 18:23   Re : Le désert
Je ne crois pas que le désert australien soit d'origine humaine. Certes, l'écobuage a pu aggraver un phénomène naturel mais pas plus.

Le désert australien fait partie des déserts tropicaux que l'on trouve dans le monde entier depuis les côtes occidentales jusqu'à des distances variables selon le relief vers le cœur des masses continentales : Kalahari en Afrique, Atacama en Amérique pour l'hémisphère sud, Sahara et déserts de l'Ouest américain pour l'hémisphère nord. Ces déserts existent depuis la fin de l'optimum climatique oligocène il y a environ sept mille ans, mais ils avaient déjà existé à d'autres époques géologiques.
17 mars 2015, 19:00   Re : Le désert
Il ne s'agissait pas d'écobuage. Les aborigènes australiens étaient des chasseurs, et pas seulement des chasseurs, ils étaient des athlètes. Des empreintes subsistent, fossilisées, dans un lac asséché de parc Mungo. Ce sont des gens qui étaient grands et qui se déplaçaient en courant.
Leurs armes étaient plus sophistiquées que celles dont disposaient les populations des autres continents à la même époque et le feu fut utilisé comme technique de chasse.
17 mars 2015, 20:08   Re : Le désert
Oui, bon, d'accord, le terme d'écobuage est impropre mais cela ne change rien à ce que je dis. Mettre le feu à une végétation fragilisée par la désertification naturelle accélère celle-ci mais ne la crée pas.
17 mars 2015, 21:49   Re : Le désert
Marcel a raison : les phénomènes climatiques expliquent très buen la présence des déserts australiens, il y a d'ailleurs une classification pour cela.
17 mars 2015, 23:01   Re : Le désert
Les chasseurs évitent en général d'incendier tout l'espace, et s'ils courent vite, "comme des athlètes", le gibier court plus vite qu'eux et surtout disparaît plus vite encore par la perte des habitats fauniques si les chasseurs se prennent à incendier ces derniers. Les cultivateurs, qu'ils soient essarteurs ou sédentaires, causent en général bien plus de dégâts ou de modifications à la végétation naturelle et à la faune que les chasseurs.

Avez-vous entendu parler de la Ligne de Wallace cher M. Hergat ? Cette ligne tracée pour la première fois par Alfred Wallace en 1859 fait le départ entre une partie de l'archipel indonésien et l'Australie associée à une autre partie de cet archipel. En fait cette ligne passe entre les deux îles indonésiennes très voisines de Bali et Lombok. Il s'agit de la démarcation de deux écozones aux faunes distinctes (la distinction floristique est moindre).

La ligne de Wallace sur le Wikipédia anglais : [en.wikipedia.org]

La répartition des espèces entre ces deux espaces s'accorde avec la théorie géologique qui sous-tend l'existence de la ligne de Wallace, et non avec l'hypothèse d'une pression anthropique particulière : il y a 25000 ans environ, le dernier maximum glaciaire entraîna un abaissement du niveau des mers dans cette région qui permit à la faune terrestre d'étaler son aire naturelle sur un certain nombre d'îles en même temps qu'en Australie, cependant que la profondeur des eaux entre Bali et Lombok, par exemple, contint cet étalement. Les bouleversements climatiques naturels (glaciations, évolution du niveau des mers, etc.) suffisent à rendre compte de la désertification de certaines zones et d'une bonne part de la disparition de la mégafaune, nobobstant la fin du dodo, machetté jusqu'à l'extinction.

Concernant les "déserts" que cause la monoculture, le phénomène est à la fois récent et point nouveau --- Cendrars devant les grandes plantations de caféiers au Brésil spéculait déjà sur la catastrophe pour la nature que représentait à ses yeux, dans les années 20 du siècle dernier, la monoculture.

Pour en revenir au Japon, et en repasser par la problématique de la mondialisation des échanges de denrées alimentaires : on commence à comprendre que le Japon, de par son isolement relatif de ces échanges, de long temps maintenu, et de par la traditionnelle rigueur de sa politique de contrôle des importations, notamment les denrées et produits alimentaires, a fait office de conservatoire de biodiversité pour le reste de l'humanité : la palourde, les huîtres de France, aux stocks chroniquement anéantis par des agents pathogènes exotiques, n'existeraient plus dans nos assiettes si le Japon ne les avait pas préservés, y compris des souches européennes mise en protection au Japon loin des foyers infectieux. En se protégeant contre ces invasions (et d'autres, d'un autre ordre), le Japon a oeuvré dans l'intérêt de toute l'humanité. Son "isolationnisme" a paradoxalement rendu service à tous ceux qui s'adonnaient au libre échange sans contrôle ni protection suffisants. Il faut y lire une grande leçon de l'histoire.

J'ajoute, concernant la Ligne Wallace, que tous ceux qui visitent Lombok et Bali s'étonnent du contraste de leur végétation respective : Lombok est aride, couverte d'une végétation xérophile où dominent des épineux, cependant que Bali, à quelques encâblures de là, est luxuriante, tropicale, et couverte d'une végétation naturelle dense. Ce contraste n'est aucunement explicable par une propension des habitants de Lombok à allumer des incendies, et à l'absence de cette propension chez les Balinais, mais bien par une histoire biogéologique différente entre ces deux îles, restées de tout temps séparées et démarquées par la Ligne Wallace.

On se demande parfois si vous n'êtes pas victime d'une affection "romantique" pour le sauvage ou la sauvagerie primitive, qui vous aveugle sur le réel. Ce n'est pas un grave défaut en soi, tant que l'on n'entreprend pas d'échafauder sur ce sentiment des théories à prétention d'exactitude scientifique.
18 mars 2015, 02:14   Re : Le désert
 
Je n'ai aucune prétention d'exactitude scientifique. Sur ce thème de l'Australie, il doit y avoir chaque année quelques centaines à quelques milliers de pages de publications scientifiques, lesquelles donnent lieu à vulgarisation, les journaux s'empressant parfois de résumer encore.
Libre à vous d'aller à la source et de faire la part des choses. JOURNAL OF QUATERNARY SCIENCE

Quand j'écris 'Le grand désert australien est l'oeuvre des aborigènes', j'écris seulement: 'le grand désert australien est l'oeuvre des aborigènes' :
1) Avant la découverte de l'Australie, la mégafaune australienne est conforme à ce qu'impose le paysage australien. Toutes les niches écologiques sont occupées, la faune s'adapte aux modifications du climat et entretient l'espace qu'elle occupe.
2) L'homme découvre l'Australie.
3) Toute la megafaune dîsparait. L'Australie semi-désertique, aride, jusque-là entièrement peuplée, se vide.
Ce que nous observons aujourd'hui est donc le même espace, semi-désertique, aride. Pour autant : 'le grand désert est l'oeuvre des aborigènes' qu'ils ont vidé de son contenu.
L'intrication entre le 'vivant' et son milieu est patent. Il faut n'avoir jamais observé une forêt pour ne pas savoir ce qu'elle devient en l'abscence de sa faune originelle. Il faut être sot pour croire que la mégafaune une fois disparue, les déserts australiens sont restés intacts.


Quand à mon affection "romantique" pour le sauvage, elle n'a rien de romantique; le sauvage, je l'observe tous les jours.
  
18 mars 2015, 06:46   Re : Le désert
Il faut n'avoir jamais observé une forêt pour ne pas savoir ce qu'elle devient en l’absence de sa faune originelle. Il faut être sot pour croire que la mégafaune une fois disparue, les déserts australiens sont restés intacts.

Il est amusant de vous voir retourner votre propre argument comme une crêpe : vous nous avez d'abord affirmé que les incendies, allumés et "poussés" par des chasseurs avaient installé le grand désert australien, ce qui fit périr la mégafaune, et à présent que c'est la faune originelle qui, ayant disparu, fit dépérir les forêts. Pardonnez-moi mais ma propre sottise s'en trouve un peu dépassée.

J'ai observé les forêts.
18 mars 2015, 07:09   Re : Le désert
Ayant jeté un oeil sur l'article du AQJ, je lis qu'il ne s'agit que d'hypothèses concernant une désertification anthropique de l'Australie. Qui dit hypothèse dit présence de visées extra-scientifiques et souvent politiques. Vous qui semblez bien connaître l'Australie vous n'ignorez pas qu'il existe dans ce pays, chez les Australiens de souche européenne, un sentiment diffus de culpabilité, entretenu par la communauté mondiale, relatif à l'extinction d'espèces de ce continent par la main de l'homme blanc -- cas du tigre de Tasmanie, etc. On ne peut se pencher sur ce type d'hypothèse émanant de scientifiques australiens, concentrés dans le Queensland, sans s'interroger sur l'arrière-pensée politique qui peut habiter les auteurs de ce type de recherche : faire accréditer, sinon par les faits du moins dans les esprits, l'hypothèse que l'aborigène lui aussi, et même l'aborigène seul, est coupable d'une vague de dévastation sur le milieu et les espèces natives supérieure en intensité à celle qu'ont causée les colons européens volontairement ou involontairement --- on connaît par exemple les ravages provoqués par le chat domestique, introduit par ces derniers, sur les petits oiseaux coureurs endémiques de ce continent.

"We limit our review to tropical Australia because, over three decades ago, it was proposed that the imposition of an anthropogenic fire regime upon human occupation of the Australian continent may have resulted in profound changes in regional vegetation and climate across this region.
We conclude that ecological processes and vegetation–fire–climate–human feedbacks do exist that could have
driven a significant shift
in boundary conditions and ecosystem state at the sub-continental scale through the
sustained imposition of an anthropogenic fire regime over tens of millennia."

"may have resulted" et "could have driven" signifient "peut s'être traduit par" et "pourrait avoir entraîné", soit des propositions hypothétiques.

S'agissant du feu, on ne peut pas ne pas observer au passage que l'Australie moderne subit annuellement des incendies meurtriers et dévastateurs pour le milieu qui ne sauraient incomber à l'action des aborigènes australiens, dès lors suggérer que ces derniers en sont aussi capables (et coupables) permet d'une part de relativiser le phénomène actuel d'autre part de l'australianiser en instaurant son ancestralité.

La science, surtout celle des hypothèses, est politique.
18 mars 2015, 10:37   Re : Le désert
Ivous nous avez d'abord affirmé que les incendies, allumés et "poussés" par des chasseurs avaient installé le grand désert australien, ce qui fit fait périr la mégafaune, et à présent que c'est la faune originelle qui, ayant disparue, fit dépérir les forêts.


Mais c'est tout ce que j'aimerais avoir dit:
1) l'homme met le feu partout où il passe, fragilisant le milieu, la mégafaune se raréfie.
2) La mégafaune se raréfie, le milieu dépérit. Le milieu semi-désertique, aride mais vivant, meurt et devient désert.
Bref, le milieu et la faune, c'est pareil.
Le milieu est la faune.
'le grand désert australien est l'oeuvre des aborigènes'.

Quant à votre observation des forêts, on n'est pas tenu de toutes les observer à la fois.
Le bison, jardinier des éco-systèmes européens, à partir de 1' : [www.youtube.com]
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