ONFRAY : ou comment continuer d'appartenir au Camp du Bien ?

Le philosophe hyper-médiatique " M. Onfray "pense bien" et il veut le faire savoir :



[www.fdesouche.com]

Je n'ai pas compris en quoi l'opinion de Michel Onfray est plus importante que la mienne et lui vaut une tribune ou plutôt une estrade dans tous les médias. Je l'écoutais sur France Inter se définir comme pacifiste parce que la guerre c'est mal et condamner toute intervention militaire de la France au Moyen Orient. Bon, mais tout le monde reconnaît aujourd'hui que si la France avait attaqué Hitler en 1936 il est probable que la guerre n'aurait pas eu lieu.
A noter que le débat intellectuel tourne autour de l'axe Front National. Une observation ou une opinion sera jugée valable ou non selon qu'elle vous rapproche du FN ou vous en éloigne. Pourtant quand Marine Le Pen s'exprimait sur les France Inter mardi dernier au sujet des immigrés clandestins qui affluent en Europe les roquets agressifs qui faisaient office de journalistes étaient bien en peine de lui opposer des arguments. Un exemple parmi d'autres: pourquoi la plus grande partie des "migrants" sont des jeunes hommes (où sont les femmes) et pourquoi ne restent-ils pas dans leur pays pour combattre la barbarie; en France en 1940 tout le monde ne s'est pas barré à l'étranger mais des gens ont résisté les armes à la main avec plus de virulence que Jean-Paul Sartre.
Cet observation lepéniste a laissé coi le studio de France Inter.

[www.bvoltaire.fr]

Tiens, voilà une opinion pertinente.

Si on lit attentivement le Journal de Renaud Camus, on s'aperçoit que notre auteur a accordé beaucoup d'importance à certains livres de Michel Onfray dès que celui-ci a commencé à publier (début des années 1990). Le livre intitulé la Sculpture de soi a notamment retenu l'attention de Renaud Camus, pas seulement par son titre... Le Journal nous apprend qu'il y a eu une correspondance suivie entre les deux hommes. Leurs affinités sont donc anciennes. Peut-être ont-elles connu quelques éclipses, je n'en suis pas certain. Il n'est pas étonnant que certaines déclarations de Michel Onfray nous soient aujourd'hui très douces à entendre. Continuons à bien tendre l'oreille. Ce n'est pas parce que Michel Onfray est ou fut un affidé de Mélenchon qu'il faut le vouer aux gémonies. Il représente - malgré certaines apparences - un "allié substantiel" depuis 25 ans.

Le terme "allié" me paraît un peu optimiste. Disons qu'il représente une fissure dans le camp du Bien ; mais c'était aussi, dans une certaine mesure, le cas de Manuel Valls avant l'arrivée au pouvoir de cette clique.

D'accord avec M. Meyer : une fissure, rien d'autre. Car l'homme n'aborde jamais frontalement le grand sujet tabou de l'immigration (ne parlons même pas de la violence liée à l'immigration...) ; la déferlante migratoire et le Grand Remplacement, il ne connait pas. Raison pour laquelle, à mon avis, les grands médias continuent de l'inviter.

Onfray louvoie de manière cinglante. C'est un paradoxe distrayant, mais, à l'arrivée, il est impossible de comprendre clairement ses positions sur les questions les plus urgentes (voir sa dernière mise au point en date publiée dans Le Monde).

Samedi, dans l’émission « On n’est pas couché », toute la difficulté pour Michel Onfray était donc de s’expliquer sur ses penchants populistes, tout en se gardant bien de soutenir de quelque manière que ce soit le seul parti politique authentiquement populiste, une véritable gageure pour un philosophe de profession puisque l’un est la suite logique de l’autre. Au final, s’il a réussi à sauver sa tête, c’est au prix d’une prestation peu convaincante, pour ne pas dire très médiocre.

Par exemple, malgré une convergence de vues sur des questions aussi capitales que l’Europe, l’euro et la souveraineté nationale, Michel Onfray n’a rien trouvé de mieux que la peine de mort et l’avortement (où a-t-il pêché que le Front national était pour l’abrogation de la loi Veil ?) pour se démarquer de Marine Le Pen. Un argumentaire misérable qui ne trompe personne.

Autre exemple : pour expliquer pourquoi il ne pouvait pas voter pour le Front national, le philosophe a affirmé que ce parti était un parti du système comme les autres et que la France avait besoin d’un leader issu de la société civile, à l’image de Coluche, pour finir par conclure que ce leader n’existait pas et que, du coup, il ne voterait pas. Comme dirait le susnommé humoriste, ce n’est pas avec ce genre de délire utopiste qu’il va faire avancer le Schmilblick.

Sur la question des migrants, Onfray a fait preuve d’une hypocrisie très inhabituelle chez lui. Non seulement il est revenu sur ses précédentes déclarations pourtant reprises au mot près par ses interrogateurs, mais encore il s’est déclaré favorable à l’accueil des migrants tout en y mettant des conditions (intégration culturelle), qu’il sait parfaitement inatteignables. Interrogé en fin d’émission sur les interventions militaires de l’Occident en Afrique du Nord et au Proche-Orient, Michel Onfray a tenu le discours qu’on lui connaît déjà mais n’a pas répondu à la question, aujourd’hui incontournable, du soutien ou non à Bachar el-Assad.
N’est pas Éric Zemmour qui veut.

Boulevard Voltaire (extrait).

Et ça n'est pas son baratin discours aux accents proudhoniens ou ses considérations sur G. Palante qui vont faire de lui un ennemi du Système. - Cause toujours mon p'tit Michel.

Cher monsieur Mavrakis,

Je vous trouve bien sévère avec monsieur Onfray : il dit tout de même des choses intéressantes sur l'immigration. L'idée de l'intégration culturelle nous préserverait du danger de l'islam...