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L'Occident de l'Orient

Envoyé par Pierre Hergat 
16 septembre 2015, 11:58   L'Occident de l'Orient
« Levi Strauss voit le danger qui guette les pays surpeuplés: "en devenant trop nombreuse (...) une société ne se perpétue qu'en secrétant la servitude". Tirant les conclusions qui en découlent pour l'Europe, notre auteur voit à l'origine des bouleversements de la seconde Guerre mondiale un excès de population qu'il fallait exterminer. Ici encore, l'Amérique indienne, "espèce à la mesure de son univers", peut servir de modèle pour "les grandes décisions" qu'il faudra prendre. Autrement on peut craindre le pire. En effet, la religion d'Orient que Levi-Strauss considère comme étant la plus active, l'Islam, est à ses yeux aussi la plus redoutable: "forme la plus évoluée de la pensée religieuse sans pour autant être la meilleure", car "le monde temporel et le monde spirituel se trouvent rassemblés". L'Islam est une théocratie, et sa prétendue tolérance envers les non croyants n'est qu'un leurre. Les musulmans sont "incapables de supporter l'existence d'autrui comme autrui". On le voit, pour Lévi-Strauss l'Islam est un autre ogre: "L'Islam est l'Occident de l'Orient".»

Augustin REDONDO - Les groupes dominants et leur(s) discours.


« (...) Ce malaise ressenti au voisinage de l’Islam, je n’en connais que trop les raisons : je retrouve en lui l’univers d’où je viens; l’Islam, c’est l’Occident de l’Orient. Plus précisément encore, il m’a fallu rencontrer l’Islam pour mesurer le péril qui menace aujourd’hui la pensée française. Je pardonne mal au premier de me présenter notre image, de m’obliger à constater combien la France est en train de devenir musulmane.
(…) Si, pourtant, une France de quarante-cinq millions d’habitants s’ouvrait largement sur la base de l’égalité des droits, pour admettre vingt-cinq millions de citoyens musulmans, même en grande proportion illettrés, elle n’entreprendrait pas une démarche plus audacieuse que celle à quoi l’Amérique dut de ne pas rester une petite province du monde anglo-saxon. »

Claude Levi-Strauss - Tristes tropiques.
 


« (...) Pour un homme comme Lévi-Strauss, qui avait trente ans lors de la Nuit de cristal, il était difficile de croire que la frontière entre la civilisation et la barbarie était celle qui séparait les Européens des Nambikwara. S’il y a primauté de l’Occident, nous dit-il, elle doit s’exercer dans la décence, et dans le respect des plus faibles. Ce qui n’exclut ni la liberté de critique, ni le discernement. Il n’était pas dans le politiquement correct. Pour certaines traditions, il éprouvait de la sympathie ; pour d’autres, beaucoup moins. Comme il ne cherchait pas à plaire, il ne se gênait pas pour exprimer ce qu’il pensait et ce qu’il ressentait, laissant aux autres le soin d’interpréter ; il se fera attaquer à sa droite pour avoir dit qu’il fallait s’ouvrir à la diversité du monde ; et il se fera attaquer à sa gauche pour avoir dit qu’une société désireuse de préserver sa particularité devait parfois se montrer imperméable aux influences venues d’ailleurs.
Au retour d’une mission effectuée au Pakistan à la demande de l’UNESCO, il aura des paroles très dures pour « ces musulmans qui se vantent de professer les valeurs universelles de liberté, d’égalité et de tolérance, et qui perdent aussitôt tout leur crédit en affirmant qu’ils sont les seuls à les pratiquer ». Avant d’ajouter : « Ce malaise ressenti au voisinage de l’Islam, je n’en connais que trop les raisons : je retrouve en lui l’univers d’où je viens ; l’Islam, c’est l’Occident de l’Orient… Vis-à-vis des peuples et des cultures encore placés sous notre dépendance, nous sommes prisonniers de la même contradiction dont souffre l’Islam en présence de ses protégés et du reste du monde. Nous ne concevons pas que des principes qui furent féconds pour assurer notre propre épanouissement ne soient pas vénérés par les autres… »

Réception de M. Amin Maalouf à l’Académie française
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