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Concentration de forces chinoises en Syrie

Envoyé par Francis Marche 
Our sources report that the Chinese will be sending out to Syria a squadron of J-15 Flying Shark fighters, some for takeoff positions on the carrier’s decks, the rest to be stationed at the Russian airbase near Latakia. The Chinese will also deploy Z-18F anti-submarine helicopters and Z-18J airborne early warning helicopters. In addition, Beijing will consign at least 1,000 marines to fight alongside their counterparts from Russia and Iran against terrorist groups, including ISIS.

Un porte-avion (le Liaoning-CV-16 ) et un escadron de chasseurs, dont une partie sera stationnée à la base aéronavale russe de Lattaquié. Et des hélicoptères anti-sousmarins. Et 1000 marines devant combattre l'Etat islamique aux côtés de leurs homologues russes et iraniens.

Et pas un mot de tout ça dans la presse française, trop occupée à nous attendrir sur le sort des réfugiés de Merkel et à nous parler des frappes de nos Rafale envoyés sur Rakka pour la publicité politique de M. Hollande devant précéder son arrivée à l'Assemblée de l'ONU.

C'est ici : [www.debka.com]-

Le porte-avion chinois est arrivé sur site hier. Sauf erreur, c'est la première fois dans l'histoire de la Chine (4000 ans, tout de même) que des forces militaires de ce pays s'apprêtent à livrer bataille sur un théâtre non extrême-oriental -- et toutes les fois qu'elles l'avaient fait sur un théâtre extrême-oriental ce fut aux limes de son territoire ancestral (Corée, Vietnam, frontière russo-chinoise, frontière sino-indienne), aucun corps expéditionnaire chinois ne fut jamais dépêché outre-mer, même en Orient.

La Chine, outre les motifs géostratégiques du jeu des grandes puissances auquel elle entend désormais prendre part, compte un nombre considérable de ses ressortissants enrolés dans l'Etat islamique, des Ouïgours, dont elle redoute le retour sur son territoire armés de mauvaises intentions.
Utilisateur anonyme
27 septembre 2015, 12:11   Re : Concentration de forces chinoises en Syrie
Et de voir les Russes et les Chinois débarquer chez nous, pour nous libérer de qui-vous-savez... Pas une si mauvaise solution, finalement. Peut-être la moins humiliante d'entre toutes.

Ne faudrait-il pas commencer de l'envisager ?

NB : un message de Francis n'allait-il pas dans ce sens (en en forçant un peu le sens, évidemment) ?
L'histoire court plus vite que le sens, Pascal.

Moi, l'Histoire, je trompe le temps -- Ch. Péguy.
Utilisateur anonyme
27 septembre 2015, 14:08   Re : Concentration de forces chinoises en Syrie
la presse française, trop occupée à nous attendrir sur le sort des réfugiés de Merkel et à nous parler des frappes de nos Rafale envoyés sur Rakka pour la publicité politique de M. Hollande devant précéder son arrivée à l'Assemblée de l'ONU.

Bein oui Francis... c'est que la Chine est davantage régie par le POUVOIR que par le droit et les bons sentiments larmoyants. Comme quoi dans les situations difficiles, l'autoritarisme de la machine étatique, conçue de longue date comme "machine à obéissance", ça a du bon !
Que l'on songe à l'actuelle mise en scène de "l'action politique" et pseudo "militaire" de la France en Syrie et l'on comprend toute la différence qu'il y a avec l'art chinois du "déjouement" (F. Jullien). Cette obliquité de l'action, mais aussi de la parole, si contraire à l'agitation et au baratin hollandien, correspond à l'obliquité que recommande l'art de la guerre, pour déjouer les plans de l'ennemi.
La seule source d'un éventuel optimisme dans le grand conflit qui se noue sous nos yeux est celle-là : nous sommes guidés par la connaissance, de l'autre, de l'adversaire et de tous ses mobiles et de tous les traits que nous prêtons à sa nature et ses stratégies; or dans la belligérance, ce goût de connaître le terrain et les acteurs de l'opposition est un avantage certain dont est clairement dépourvu l'adversaire qui ne souhaite en rien nous connaître, qui se contente de nous haïr et de professer sa répulsion et son mépris à notre égard.

Celui qui paraît perdre son temps à apprendre et à connaître les forces qui s'opposent à lui, y compris à l'occasion de l'accueil qu'il leur prodigue, ce faisant affûte ses stratégies, sa clairvoyance et ses armes. La connaissance, alors, n'attend plus que le bon vouloir des armes pour s'organiser en combat triomphal. On peut y voir, en effet, une forme d'obliquité. Face à des "guerriers" qui brandissent des nourrissons au-dessus des barrières sous les objectifs des caméras du monde afin de franchir celles-là plus aisément et qui n'hésitent jamais à user de boucliers humains lorsque placés sous les bombes, c'est une obliquité, voire une duplicité, légitime et pardonnable.
Utilisateur anonyme
27 septembre 2015, 17:25   Re : Concentration de forces chinoises en Syrie
Espérons qu'à terme, ce soit la vieille Europe (mais puissamment régénérée (par quoi ?)) qui gagnera, même si elle se trouve à l'heure actuelle dans une situation que l'on conçoit aisément défavorable. Le problème, c'est que nous ne savons plus user de recettes simples - et l'utilisation de la force, c'est trop simple, ça n'est pas assez compliqué ("c'est pas intellectuel"), pour les "derniers hommes" que nous sommes devenus.
La connaissance est la ressource des faibles. Le fort n'a point besoin de connaître le faible qui le met au défi. Le faible, si. Le faible a besoin de connaître le fort comme il a besoin de l'air qu'il respire.

La dynamique de la force et de la faiblesse, du dominant et du dominé, est inverse à celle de la connaissance et de la dispense de connaissance, de la luxueuse ignorance .

Le fort absolu, moi face au moustique, n'a point besoin de s'intéresser à connaître le moustique pour le tuer d'un claquement de mains.

Le moustique, lui, vit dans le tremblement de connaître mes réactions, mes constantes anthropologiques, les piliers intimes de mon être, tout ce qui est susceptible d'assurer son écrasement d'un claquement de mes mains, afin d'en déjouer l'occurrence.

Transposé au plan politique, cela se traduit dans l'histoire par les fluctuations classiques qui font du faible sûr un fort en puissance et du fort sûr de lui, un écrabouillé en puissance.

Le plus classique des exemples, que vous livreraient aujourd'hui Mencius comme Platon s'ils connaissaient le malheur de vivre parmi nous, est celui des Etats-Unis d'Amérique : quand les E.U. étaient puissants mais d'une puissance dont le caractère absolu restait débattable, ils respectaient la connaissance, ils continuaient de s'en faire une puissante auxiliaire pour leur ambitieuse et incomplète puissance. Anciens faibles, ils avaient encore recours à la connaissance, auxiliaire du triomphe militaire : en 1945, avant de bombarder le Japon et de le soumettre, les E.U s'enquirent de le connaître, de savoir et de mesurer à sa juste valeur la culture de ce pays, ses hauts sanctuaires (Kyoto, Nara) afin de les épargner en cas de conquête, en cas d'utile mise sous tutelle de ce pays et de ce peuple, respectant la connaissance ils en vinrent à respecter ce peuple, son histoire, son patrimoine, sa sensibilité.

Ils firent donc le pire, qu'ils unirent au meilleur, ils larguèrent l'horreur à Hiroshima et à Nagasaki, puis, entreprirent de faire du Japon un protectorat aimable, compréhensif et réparateur, reconstructeur, avec le général McArthur. Pour la connaissance avant les bombardements, avant le choix des cibles, qui devait épargner la capitale culturelle Kyoto, ils firent appel aux conseils d'une anthopologue, Ruth Fulton Benedict (https://en.wikipedia.org/wiki/Ruth_Benedict) qui leur dit sa connaissance aimante du Japon et instruisit le faible-devenant-fort de la connaissance utile à l'histoire à venir.

Le fruit de cette consultation fut que le Japon est resté, depuis cette époque, un des rares pays extrême-orientaux à avoir connu la prospérité sans passer par la case communisme.

Voilà pour le stade du faible-devant-fort usant de la connaissance.

Les Etats-Unis en 2003 décidèrent, en quelques jours, de se passer de connaissance pour lancer leur force au Moyen-Orient et détruire l'Irak sans poser le moindre regard connaissant, sinon bienveillant, sur la cible de leurs bombardements.

Pourquoi ? Parce qu'aucune Ruth Benedict, cette fois, ne fut sollicitée pour instruire les bombardiers de leurs cibles et de la conduite à tenir envers les faibles, parce que la force des Etats Unis d'Amérique en 2003 était absolue, sans concurrence, sans aucune Union soviétique pour l'instruire à douter et à enquêter, sans personne pour mettre les E.U au défi. L'Amérique de George W. Bush fit l'économie de connaître ce que Shi'te et Sunnite pouvaient bien avoir de différent dans le pays cible de ses bombes qu'était l'Irak. Les Etats-Unis d'Amérique, fort absolu, firent ce que je fais quand j'aplatis un moustique dans un claquement de main : frapper dans l'ignorance et dans le mépris. Le résultat, depuis lors, qui est un beau merdier comme aime à le rappeler le populaire, is there for everyone to see : la fureur ignorante et méprisante d'un Georges Bush parce qu'elle était armée d'une puissance alors absolue, a produit de l'échec, tout à fait à l'opposé de la réussite obtenue par un McArthur au Japon quand l'enjeu du monde et de l'Histoire était ouvert et que tout doute était encore permis et donc toute connaissance requise.

Le frappement de mains qui sonne la fin du faible par l'ignorance en laquelle le tient le fort est aussi et du même coup le clap de fin de la force fermée à la connaissance.

Nos envahisseurs, qui ne se soucient pas de nous connaître, vont bientôt savoir ce qu'il en coûte de frapper sans connaître, ce qui leur coûtera de leur prétention à nous ignorer.
Utilisateur anonyme
27 septembre 2015, 22:09   Re : LA COMPLAINTE DU MOUSTIQUE.
La différence, elle est de taille, c'est que l'ennemi est déjà dans nos murs, qu'il continue d'arriver massivement et que, fatalement, à force de vivre parmi nous, il nous connaît (au moins un peu), au point de devenir "comme nous" (façon d'parler). Alors, à partir de là, comment rester imprévisible ? Comment le surprendre ?

D'autre part le génie du stratège ne suffit jamais à expliquer l'engagement dans une guerre et la victoire de la bataille finale ; il y faut également l'encadrement du peuple, la discipline collective qui s'impose, la solidarité. Vous voyez bien où je veux en venir : une société multiraciale, multiculturelle, multiconfessionnelle NE PEUT PAS faire bloc derrière ses généraux, et donc leur offrir un socle mental solide. Tous les stratèges sages chinois savent depuis Mencius que la "volonté du ciel" est dans le bonheur du peuple - comme le dit le dicton vietnamien : "La volonté du peuple fera la volonté du ciel". Or, des peuples européens, et français en particulier, que reste-t-il ? Quelle sorte de volonté ont-ils en réserve (celle d'accueillir tous les migrants ?) ? Et votre moustique-ouvert-à-l'autre, votre moustique fatigué, lessivé, votre larve de moustique, Francis, s'il désirait de se faire écrabouiller une bonne fois pour toutes - hein ? C'est bien son droit de moustique, après tout, non ?
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