Mon intention, cet après-midi, était de me rendre à l'association d'aide aux victimes que je fréquente
assidûment en tant que victime. Pour des raisons d'économie, cette association se trouve désormais dans le bâtiment du Tribunal de Grande Instance.
Bizarrement, ce qui surprend aux abords du bâtiment, c'est que les migrants y sont nombreux. Mais en fait, une fois qu'on a compris, on observe que cela vient de ce que le pont qui mène au tribunal est également celui qui mène à la frontière. Ainsi, par la force des choses, le TGI est-il devenu une sorte de passage obligé, par le dedans ou par le dehors.
En pénétrant dans la salle des pas perdus, comme à l'accoutumer, j'ai eu à me défaire de mes clefs afin de réussir le contrôle du portique de sécurité. Le personnel de sécurité, féminin, m'ayant reconnu, a même trouvé à me dire un mot gentil, et c'est alors, au greffe, qu'on m'a demandé de déposer une pièce d'identité afin de répondre à la nouvelle consigne de sécurité.
Évidemment, de papiers, je n'en avais pas.