Etat d'urgence ?

L’ÉDITO D’YVES DE KERDREL -

De qui se moque-t-on ? Depuis une cinquantaine de jours la France vit sous le régime de l’état d’urgence. C’est-à-dire avec un surcroît de vigilance, de protection et de sécurité. Et qu’apprend-on en lisant Paris Normandie ? Que deux jeunes Français sont morts étranglés à Rouen dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 décembre. Que la jeune femme de 24 ans a également été violée. Qu’un suspect a été arrêté et placé en garde en vue hier matin par la police judiciaire. Et le pire c’est que celui-ci est un Rwandais de 34 ans sorti du centre pénitentiaire du Havre il y a trois semaines. Non seulement Jean-Claude Nsengumukiza avait été condamné en 2011 pour viol et aurait dû rester en prison jusqu’en 2019, si le laxisme pénal de Mme Taubira ne lui avait rendu sa liberté plus tôt. Mais en plus on a appris qu’à sa sortie de prison, il aurait dû être expulsé, comme en avait décidé la justice en 2011. C’est dire à quel point cet état d’urgence est d’une redoutable efficacité et combien le pouvoir se moque, jour après jour, des Français !

Mais en plus on a appris qu’à sa sortie de prison, il aurait dû être expulsé, comme en avait décidé la justice en 2011

Il devait être expulsé. C'est le Rwanda qui a refusé son retour au prétexte que le gaillard n'avait pas les papiers qui prouveraient sa nationalité rwandaise. Pourtant ses parents y sont encore, au Rwanda.
Il y a les sans-papiers, il y a les faux-papiers, les vrais-faux, les faux-vrais, et puis, il y a ceux qu'on ne souhaite pas voir revenir au pays.
Comme quoi, les migrants ça sert parfois à vider les prisons d'un côté de la Méditerranée pour les remplir de l'autre côté.

La France aura tout de même réussit le tour de force de subir les pires attentats perpétrés sur son territoire alors que tous ses services et dispositifs de sécurité étaient en état d'alerte maximale. A cette aune, tout devient possible...