Précis de décomposition

 
Précis de décomposition à l'usage d'un pays dont le sort se réduit à celui de sa classe politique

{
Pujadas,
Alain Finkelkraut,
Philippe Saurel, maire de Montpellier,
Virginie Calmels, affaires, médias, politique (Bordeaux)
}

Alain Finkelkraut:
Le slogan de la campagne de François hollande, c'était, "le changement, c'est maintenant". Il a raison, sauf que le changement, c'est moins ce que nous faisons, que ce qui nous arrive: des processus que les hommes politiques doivent souvent accompagner ou gérer, vaille que vaille. Mais je voudrais faire une précision, je n'ai aucune position de surplomb par rapport au Politique. Je crois même que les intellectuels ont une fâcheuse tendance à vivre toutes leurs interventions et toutes leur réalité sur le modèle de l'affaire Dreyfus, c'est-à-dire une opposition manichéenne (...) j'ai une position de modestie parce que la réalité est parfois manichéenne, mais elle l'est rarement. Et comme l'a écrit Victor Hugo, la responsabilité peut être un labyrinthe parce que le devoir peut donner des ordres multiples et contradictoires. Je sais que les politiques sont confrontés à cette difficulté et je trouve que les intellectuels à l'inverse de leur vocation, simplifient parfois les choses au nom de ce Dreyfusisme déplacé. Eh bien, un des changements qui nous est arrivé (Dany Cohn Bendit s'en félicite avec des nuances car il veut être lucide), c'est la transformation de la France en une société multiculturelle. Mais c'est un changement démographique considérable et qui continue. Je voudrais demander aux politiques, si précisément, pour réussir ce qui nous apparait si important - l'intégration des nouveaux arrivants, l'amitié entre les uns et les autres, pour réinstaurer de véritables lois de l'hospitalité, il ne faudrait pas une véritable politique migratoire, pas quelque chose qui accompagnerait un processus qui nous échappe. Et est-ce que les politiques que vous êtes, sont d'accord avec un tel constat. Et est-ce qu'ils pensent [les politiques] que dans l'Europe telle qu'elle est, un ralentissement des flux migratoires est souhaitable. Et, s'il est souhaitable, est-il possible pour qu'en quelque sorte ce changement-là redevienne le fruit d'une véritable conversation civique ?


Pujadas:
Qui souhaite répondre ?

un ange passe

Pujadas:
Vous êtes des élus ...

un ange passe

Philippe Saurel:
- je ne suis pas candidat à la Présidence de la République ...

[puis, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes car nous allons prendre notre part de la misère du monde, que, par ailleurs, nous ne pouvons accueillir en totalité ]

Virginie Calmels:
- Je ne suis qu'un modeste chef d'entreprise. Quand on parle du changement de la France, il faut parler de la façon de faire de la politique (...)

Si c'est ça la relève ...

Une réponse positive à cette question vous tuera la carrière d'un homme politique (hors FN).
D'ailleurs aucun ne s'est jamais risqué à aborder ce sujet très sévèrement contrôlé, autrement que par les positions autorisées. Pour le téméraire, tout un lexique est prêt à accompagner le lynchage:
xénophobe, droite dure, islamophobe, peur de l'autre, proche du FN, raciste, stigmatise les étrangers, divise les Français.
Et au choix sur le ton du ricanement, de l'insulte, de la consternation.

Deux parfaits représentants de ce qu'on pourrait appeler le remplacisme passif. Des remplacistes qui s'ignorent, qui aident au GR en laissant faire, en n'ayant pas d'avis sur la question, ça ne les intéresse pas... Pendant que d'autres, les actifs, les durs, se donnent corps et âme pour favoriser et accompagner le mouvement.

Nous sommes foutus. Et je suis certain que nous aurons Juppé (c'est dire...).