Si je reviens aux oeuvres de Hegel, c'est à cause de ce mystère. Il est possible qu'il en soit de même pour vous.
Très certainement.
Peut-être aussi parce qu'à chaque fois une opposition surgit, qu'il s'agit de surmonter ; un dépassement s'accomplit alors, mais il ouvre aussitôt de nouveaux problèmes qu'il va falloir réduire à leur tour - et voilà le mouvement dialectique relancé. S'il y avait un moment de
fusion et d'
accomplissement, l'histoire s'arrêterait... S'il n'y a pas fusion, la positivité subsiste, et le conflit entre le particulier et l'universel continue. Peut-être est-ce cette dimension d'incomplétude, ce devenir inadéquat, qui nous attire autant (?)... Peut-être aussi parce que chez Hegel, comme chez Hölderlin (je me risque au rapprochement), il y a comme la recherche de ce que j'appellerai une "nouvelle fondation du monde", ce qui là aussi ne laisse pas d'être fascinant. Hölderlin écrit dans une lettre (je cite de mémoire) que la présence d'un homme de tête comme Hegel le rassure, qu'elle l'affermit dans sa réflexion, et qu'il a besoin de la réflexion froide du "vieil homme" Hegel.
J'avoue que c'est en m'obstinant à lire (à
essayer de lire) Hegel que j'ai compris à quel point la
compréhension est toujours à la fois ascendante et descendante, analytique et synthétique, progressive et régressive. Mais est-ce que les choses obéissent à cette loi du concept ? Voilà, il me semble, tout le problème de la vérité de l'hégélianisme.
Développements sur Hegel et Kojève, avril 2014 : [www.in-nocence.org] : un grand moment !, merci.