Les mairies sont une chose, le droit de propriété une autre, et bien plus intouchable. Mettez-vous un instant dans la peau d’un propriétaire qui, depuis des années, loue, dans un village, des appartements on ne peut plus rustiques à des « cas sociaux » urbains, sachant que les services sociaux verseront directement le loyer, ponctionné sur les allocations, que ces locataires seront incapables de protester efficacement contre l’absence totale de travaux pourtant indispensables, qu’ils ne resteront d’ailleurs pas au village plus d’un an ou deux, qu’il sera ainsi possible d’augmenter le loyer après chaque départ, et vous aurez déjà compris comment les « assistés » sont une aubaine pour certains assujettis à l’ISF.
Mais voici que se présente une aubaine au carré. Les membres d’une association d’obédience catholique, active dans la région depuis le début du siècle dernier, font le tour des villages à la recherche de locaux vides pour y loger des réfugiés. Si les mairies leur présentent une fin de non-recevoir, comme elles font dans la plupart des cas, ils se dirigent alors vers des agences immobilières où ils présentent la même requête. C’est alors que vous levez le doigt immédiatement. Mais bien sûr ! Des appartements, vous en avez, et qui viennent tout juste de se libérer. Parfait, l’association prendra en charge les travaux de « rafraîchissement » de vos taudis, tout comme les loyers (et versera un pécule aux réfugiés puisque on leur interdit de travailler, mais ça, vous vous en foutez royalement.) Vous avez bien fait de ne rien faire pendant des années pour rendre vivables vos appartements, il suffisait d’attendre un peu.
Ainsi, des propriétaires archi « de souche », d’une avarice sordide et qui, depuis des décennies, exploitent sans vergogne la misère autochtone, votent bien sûr à droite et plus si affinités, se font les alliés des humanitaires sans le moindre scrupule parce qu’on leur offre un filon encore plus garanti.
Et c’est ainsi que nous attendons incessamment sous peu l’arrivée de nouveaux voisins car il s’agit bien sûr d’une histoire directement vécue. Il ne nous restera plus qu'à relire les intervious d'Emmanuel Carrère.