Hier, aujourd'hui

Il avait disparu il y a 70 ans dans les Pyrénées-Orientales. Walter Benjamin réapparaît à Bruxelles :
[www.fdesouche.com]

« J’espère que les gens seront assez intelligents pour comprendre que 99,99% de la population musulmane est extraordinaire et qu’il ne faut pas mélanger. Ce ne sont pas 20 ou 30 personnes qui représentent l’entière communauté »

Oh bah s'ils ne sont que 20 ou 30 on devrait pouvoir s'en sortir...
Je crois que même avec la tête hors du tronc,
Walter aurait encore la force de dérouler ses mantras vivrensemblistes. Y a de quoi être admiratif.

Il faut se représenter que la doxa, dans certains contextes, peut être garante de soins hospitaliers plus attentifs. Même si le calcul est tout subjectif, bien penser et bien parler aux médias fera accourir l'infirmière plus vite en cas d'hemorragie et mes déclarations de héros magnanime me vaudront l'attention soutenue du médecin dans ses visites. On a beau être Walter Benjamin, ce n'est pas amputé d'une jambe et alité indéfiniment, donc en situation de dépendance totale, qu'on va cracher dans la soupe doxique qu'on attend de nous et que nous servent les gens à qui nous devons notre survie.

bien penser et bien parler aux médias fera accourir l'infirmière plus vite en cas d'hemorragie et mes déclarations de héros magnanime me vaudront l'attention soutenue du médecin dans ses visites
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(Rires) Oui c'est vrai. Je n'y avais même pas pensé. C'est fou ce que penser et parler comme il faut peut vous ouvrir comme portes !, et à quel point ça vous facilite l'existence. D'autant que notre héros du jour aura vécu à fond son "quart d'heure de célébrité" (en boucle sur BFM et I-Télé, témoignage commenté par G. Keppel himself, etc.).
Certes, sans Molenbeek et ses pépites W.B. marcherait encore sur ses 2 jambes... mais jamais il n'aurait pu accéder à cette fameuse "reconnaissance" pour laquelle il nous faut, nous dit Kojève, risquer notre peau.
Bref, un héros, un Maître, au sens le plus kojévien du terme.

Imaginez un peu que la cheffe infirmière soit musulmane praticante hein ? Qu'est-ce qu'il va sortir aux média, notre Benjamin ? Que l'islam en fait, c'est super, et que les musulmans sont des gens merveilleux. Et hop, à moi la pâte de fruit de rabe au goûter ! A moi les heures de visite prolongées et la télé couleur. Et si j'en rajoute une louche sur l'avenir radieux du vivre ensemble à la belge, voilà que je peux m'avoir la chambre d'angle avec vue que je convoite depuis une une semaine.

(D'un autre côté j'imagine assez bien le genre d'ennuis que pourrait lui attirer un discours suspecté d'être un brin "islamophobe" (par le personnel hospitalier, par les médias)).

Sans parler des autres patients hospitalisés qui l'entourent, et parmi lesquels doivent bien se trouver 30 à 40% de musulmans tolérants et pacifiques.

Et on peut y ajouter les visiteurs de ces 30 à 40% de musulmans "sympas" ! Toujours nombreux, et eux-mêmes vachement sympas.

Dans le même ordre d'idée :
Dans le livre ''la France raciste'' paru en 94, de Michel Wieviorka, j'avais trouvé particulièrement répugnante la méthode qui consistait à confronter à un groupe de Maghrébins une malheureuse habitante de la cité de l'Epeule, jeune mère célibataire qui devant le sociologue-enquêteur s'était plainte du favoritisme de divers organismes d'aide sociale en faveur de la population maghrébine et de ladite population par la même occasion. Bien entendu, la jeune femme qui vivait au contact quotidien de ces ''jeunes'' n'a plus osé dire devant eux ce qu'elle avait dit en privé au sociologue, lequel en a tiré triomphalement la conclusion que la personne en question lui avait menti confortant ainsi la thèse de l'ouvrage sur l'existence d'une France abominablement raciste.
Il est à noter que quelques années plus tard, dans ce quartier où tous les ''de souche'' interrogés avaient fait état de l'agressivité des jeunes immigrés à leur en contre sans être crus le moins du monde par le sociologue-enquêteur, s'est produit le premier assassinat d'un ''de souche'' pour un regard qui n'avait pas plus aux ''jeunes '' de la cité.

Circonstance aggravante et pour en rajouter une couche : notre Walter B. est juif (enfin je suppose). Ceci n'explique pas tout mais cela permet, en essayant d'éviter les clichés les plus simplistes ("les musulmans n'aiment pas les juifs"), de mieux comprendre pourquoi il pense/parle ainsi, et aussi d'"où il parle".

C'est le syndrome Askolovitch, parfois appelé : de la génuflexion préventive.

C'est le syndrome Askolovitch, parfois appelé : de la génuflexion préventive.
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Jamais mieux soumis que par soi-même...

Et le message d'amour de ce papa qui a perdu sa fille dans les attentats de Bruxelles... :


Michel Visart est journaliste économique à la RTBF. Il a perdu sa fille dans l’attentat du métro Maelbeek. Samedi soir, il a témoigné dans le JT de la chaîne et a tenu à faire passer un message.[...]



« Lauriane avait des valeurs extrêmement fortes, qu’elle défendait avec beaucoup de caractère et d’acharnement comme la justice, l’équité, l’égalité entre les sexes, la tolérance. Je ne suis pas naïf, je sais très bien et je comprends qu’aujourd’hui la sécurité est indispensable. Mais je pense qu’en construisant des murs de l’exclusion, en cultivant la haine, on va dans le mur« , a déclaré Michel Visart.

« Pour le futur, si l’on veut un monde différent, il faut ce respect et cette tolérance. Je ne veux pas faire du pathos, mais il faut de l’amour. C’est comme cela qu’on pourra faire un autre monde. Et l’on doit bien cela à toutes les Lauriane du monde entier« , conclut-il sur une note positive malgré le drame qui le frappe.

7Sur7

Il faut s'empresser envoyer une copie de ce message "du papa de Lauriane" aux familles des martyrs chrétiens de Lahore, et à tous ceux qui se sont trouvés récemment en Côte d'Ivoire, en Tunisie au Nigéria et ailleurs à proximité des fusils d'assaut et des ceintures d'explosifs de djihadistes. Il est urgent que ces familles endeuillées sachent que leur malheur n'a d'autre cause que leur défaut de respect, de tolérance et surtout d'amour quoi merde !

Mais les martyrs chrétiens ne disposent pas de notre pharmacopée. Dans les "cellules psychologiques", je suppose qu'on ne se contente pas d'"échanger". Il est loin le temps où quiconque était mis "sous calmant" pédalait dans la choucroute. Ne perdons pas de vue les progrès considérables réalisés par la chimie. Désormais, c'est à elle qu'est confiée dans presque tous les cas ce fameux "travail de deuil". A mon avis, beaucoup des gens qui s'expriment comme cet homme sont tout simplement drogués légalement.

Il est en effet vital d'expliquer au monde entier, le papa de Lauriane (déjà, ce prénom…) a raison, que quand on construit un mur, on va dans le mur.

Plus aucune trace de terre, de sang ou d'âme chez ce "papa", dont les instincts ne protestent même plus ; état à peine distinct de celui que le langage des extatiques appelle "le dernier point de l'anéantissement".

On n'est pas loin des séances d'autocritique et de flagellation que s'infligeaient, bien que parfaitement innocents, certains communistes condamnés à mort par le parti et qui après la sentence remerciait celui-ci, les larmes aux yeux, pour tout ce qu'il représentait encore pour eux.

On peut lire dans un numéro spécial de Courrier International entièrement consacré à Daech, l'interviou d'une Yézidie capturée par les hommes du khalifat, vendue, violée et finalement libérée contre rançon. Le journaliste écrit :

"Jana a été profondément traumatisée. Je lui ai demandé ce qu'elle dirait si elle rencontrait le septuagénaire qui lui a pris sa maison et lui a ordonné de se convertir à l'islam sous la menace d'une arme à feu : "Je n'aurais pas envie de lui dire quoi que ce soit. J'aurais juste envie de le tuer", m'a-t-elle répondu."

La comparaison de la boîte à pharmacie de cette malheureuse avec celle des victimes des attentats en Europe serait éloquente, j'en suis certain.

Il semble bien que le pli soit pris, peut-être inconsciemment depuis fort longtemps : le pharmakon occidental est l'auto-lapidation : si on nous assassine, si on nous mutile, c'est parce que nous sommes mauvais, pas assez tolérants, pas assez ouverts à l'Autre ni suffisamment disposés à lui témoigner notre respect et, plus profondément, parce que nous sommes fermés à l'amour. Ajoutons à cela quelques substances castratrices et anesthésiantes et c'est gagné : les djihadistes ont chez nous un boulevard. Nous les combattrons à coups de dépôts de peluches et petites bougies et de mea culpa politiques jusqu'à ce qu'ils comprennent enfin qu'on est des gentils et qu'on les aime.

Nos soldats dans le désert libyen doivent se sentir bien seuls.

Finalement ce "papa" n'est rien d'autre que le produit d'une société surpeuplée de doutes, où, à l'exception de quelques déviants, personne n'adhère plus à quoi que ce soit, et où, indemnes de superstitions et de certitudes, tous se réclament de la liberté, de l'egalité et de l'amour de l'Autre.
Le petit bourgeois (ici sous la figure du "papa") ne croit plus à rien, c'est un fait, et sa société, sous le brillant des beaux sentiments qu'elle affiche, cache un monde de désolation dont je vous épargnerai les détails.

Ne perdons pas de vue que Michel Visart est journaliste économique à la RTBF...

Question : pourrait-il parler autrement ?, pourrait-il "cracher dans la soupe doxique "(sans perdre son job, sans se mettre toute la profession à dos) ?

Est-ce que ce c...ard a entendu parler des Coptes d'Egypte qui, comme la plupart des chrétiens en terre d'islam, tendent l'autre joue aux musulmans depuis des siècles, en pure perte ? Est-ce que ces gens-là ont perdu à force d'inculture et d'abrutissement idéologique la faculté de comprendre quoi que ce soit à l'être humain, la plus petite intuition de ses comportements fondamentaux. Ne savent-ils pas ce que le commun des mortels sait depuis des millénaires à savoir que se montrer trop conciliant, trop compréhensif envers l'ennemi, musulman ou non, loin de l'amadouer ne fait que le renforcer dans son mépris de de l'adversaire et le convaincre que la victoire est en vue?