Hier soir, un documentaire sur France 5, dont présentation :
L'Histoire n'a retenu, de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, que les éclats de joie du 8 mai 1945. Pourtant, elle ne se résume pas à l'immense euphorie de la paix retrouvée. Décidé par les accords de Yalta, puis entériné lors de la Conférence de Potsdam en août 1945, avec la volonté de modeler des pays avec des populations homogènes afin d'éviter les conflits, le déplacement de plus de quinze millions d'habitants dans les pays à l'est de l'Allemagne allait chasser de leur terre des hommes, des femmes et des enfants, coupés de leurs racines. Alors que la communauté internationale prétendait établir un monde nouveau basé sur la coexistence pacifique et le respect des Droits de l'Homme, l'arbitraire et l'injustice triomphaient
Documentaire mornement commenté sur les transferts de populations ethniquement imbriquées dans des territoires nationaux en Europe du Nord-Est : les Polonais d'Ukraine retournant dans la Pologne redessinée en 1945; des Allemands "renvoyés chez eux" par des Polonais ou des Russes (à Könisberg), etc. Le message est clair : il s'agit d'une purification ethnique qui visait le multiculturalisme ancestral de ces terres aux contours redessinés. Des anciens sont interviouvés et racontent les malheurs d'une enfance frappée par l'exode. Les grands méchants (Russes et Américains et leurs alliés européens) se sont ainsi rendus coupable de crime, sinon contre l'humanité du moins contre le multiculturalisme vertueux et pacifique. Car ce sont bien des pays ethniquement homogènes ou acharnés à le devenir qui furent la cause de la deuxième guerre mondiale n'est-ce pas ?
C'est aller vite en besogne. D'abord parce que Churchill et les Alliés à Yalta puis à Postdam n'avaient pas perdu de vue que l'un des
casus belli de Hitler avait été l'infâme "affaire des Sudètes" (Allemands de Tchécoslovaquie) et qu'il convenait donc en 1945 de ne pas laisser s'instaurer une situation d'imbrication ethnique susceptible de relancer des différends entre nations et de réenflammer le Continent.
Ensuite il y a l'histoire : la réintégration des groupes culturels ou ethniques à l'intérieur des frontières nationales de pays desquels ils étaient susceptibles de se revendiquer ouvrit une période historique exempte de conflits internationaux sur le continent, période non encore close à ce jour, et par conséquent si prolongée qu'elle en est presque sans précédent en Europe. Si le médicament du remaniement ethnique fut amer à administrer et à subir, il n'en fut donc pas moins efficace au regard de son objet.
Et la preuve de son efficacité est à rechercher en Europe là où ce remède
ne fut pas appliqué, soit le Sud-Est du continent, la Yougoslavie. Car c'est là, en Yougoslavie où l'imbrication et l'hétérogénéité ethniques demeurèrent intouchées par le redécoupage des Alliés au sortir de la deuxième guerre mondiale que l'Europe a connu, depuis 1945,
le seul conflit qui l'ait ensanglantée (de 1992 aux Accords de Dayton en 1995).
Par conséquent, la leçon à tirer de l'histoire est contraire à la doxa d'Etat qui relaie celle de l'UE : oui l'homogénéité ethnique à l'intérieur des territoires nationaux a bel et bien été un outil de pacification durable en Europe depuis1945, cependant qu'à l'inverse l'hétérogénéité ethnique et culturelle, non content de ne l'avoir pas été, fut la cause de l'unique conflit qui fit des dizaines de milliers de victimes en Europe après 1945.
Comme quoi les agents du multiculturalisme font avaler des couleuvres aux populations en réécrivant l'histoire tout en leur forçant d'accepter un avenir de leur fabrication qui porte en germe un retour futur des conflits et des tragédies.