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Lâcheté des Français : explications.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
20 août 2016, 07:04   Lâcheté des Français : explications.
Les Français sont-ils si lâches ?


On demande à des individus ayant grandi dans une société dévirilisée de montrer davantage de ferveur que leurs ancêtres.
Romain d’Aspremont
Consultant dans l’industrie de Défense

Dans le camp « patriote », après chaque attentat, nous pouvons lire une avalanche de critiques sur la lâcheté française : notre peuple se laisserait massacrer, consciemment, et sans réagir. Pourtant, il ne faut pas penser que la majorité désire la paix à tout prix.Nombreux sont ceux qui seraient joyeux de prendre les armes et d’entrer en guerre. Mais pas une guerre sur deux fronts, à la fois contre les islamo-racailles et contre l’État français.

Il est facile de condamner la passivité des Français d’aujourd’hui, qui feraient piètre figure face au courage des hoplites grecs, des légionnaires romains et des poilus. C’est oublier qu’ils étaient tous appuyés, commandés, par leurs dirigeants politiques. Ils n’étaient pas pris en étau entre l’ennemi étranger et leurs propres institutions. Certes, c’était la situation des résistants durant la Deuxième Guerre mondiale, à ceci près qu’il n’ont jamais été éduqués par une idéologie transformant l’envahisseur allemand en une chance pour la patrie.

Car des Français, on exige l’impossible. On demande à des individus ayant grandi dans une société dévirilisée et pacifiste de montrer davantage de ferveur que leurs ancêtres, forgés dans le monde de la guerre. Si le courage est l’aptitude à surmonter sa peur, le Français qui osera brandir le glaive en aura bien davantage que le soldat s’élançant à l’assaut des tranchées allemandes. Le premier doit réapprendre la guerre, étant à lui-même son propre général, et de surcroît criminel au regard de l’État ; le second n’est qu’un pion au milieu d’une marée humaine, encadré par une discipline de fer. Ce ne sont pas les Français que nous devons juger, mais le monde qu’ils habitent.

Les seuls individus susceptibles de passer à l’acte seront des marginaux, qui n’ont que peu à perdre, des dépressifs aux tendances suicidaires, mais choisissant de quitter ce monde en entrant dans l’Histoire. Des déséquilibrés qui, pour une fois, joueront en notre faveur.

Leurs représailles pourraient hâter la guerre civile, ce qui serait heureux car, au regard des évolutions démographiques, le temps joue contre nous. Mais la priorité reste la reconquête des commandes de l’État, afin qu’à nouveau il serve le vrai peuple, plutôt que de le combattre. Nous ne saurions nous satisfaire d’un scénario où l’État arbitrerait un affrontement entre Français. De la même façon que l’État islamique préfère s’en prendre à l’ennemi proche (les régimes militaires mécréants) plutôt qu’à l’ennemi lointain (les attentats sur sol européen sont pensés comme des ripostes aux bombardements aériens en Irak et en Syrie), les Français doivent évincer l’ennemi proche : les collabos qui, depuis trop longtemps, nous gouvernent.

C’est la première bataille, et la plus difficile : celle pour la reconquête de l’Élysée. La seconde bataille – la reconquête territoriale – sera, elle, une promenade de santé.



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C'est taillé à la serpe mais ça me va assez.

à ceci près qu’il n’ont jamais été éduqués par une idéologie transformant l’envahisseur allemand en une chance pour la patrie

Ben... si justement. L'Etat français de Vichy, et Pierre Laval, et tout l'aréopage d'intellectuels, certains brillants, qui gravitait autour de son gouvernement, présentaient l'Occupation exactement comme cela (cf. "divine surprise", chance d'un renouveau de la patrie, révolution nationale, rédemption des péchés politiques du passé par l'épreuve sacrificielle, et tutti quanti).

Il y a une remarquable continuité, une belle répétition en forme de farce entre ces socialos d'antan qui chantaient l'hymne au renouveau et à la refondation nationale sous la botte de l'Occupant il y a 75 ans, et tous les Edwy Plenel qui s'agitent dans les sphères des autorisés de parole en 2016, quand le désastre se précise et gagne en ampleur et quand la violence dirigée contre le peuple historique de France fait rage de jour en jour un peu plus. Leurs discours (que je crois qu'il faut appeler "narration" aujourd'hui, sous l'influence du globbish) sur "la France d'après" et le devoir d'acceptation contrite du désastre en rédemption du péché colonial ancestral, sont à peu de chose près superposables à ceux que diffusait Vichy sur "le Renouveau de la France" à cette époque, et la nécessité de l'épreuve expiatoire donnée pour rachat des errements du passé.

Autre chose : Les seuls individus susceptibles de passer à l’acte seront des marginaux, qui n’ont que peu à perdre, des dépressifs aux tendances suicidaires, mais choisissant de quitter ce monde en entrant dans l’Histoire.

Là encore, le calque contemporain sur cette époque déjà lointaine est frappant : c'est Jacques Soustelle, crois-je me souvenir qui parlait de la "mélancolie" caractéristique de ceux qui "rejoignaient Londres" dans les premiers mois de la guerre ; et c'est Pierre Mesmer, de la 2ème DB en opération dans le Fezzan libyen (déjà!) qui rapportait dans ses mémoires comment les plus vaillants de ses soldats tentaient des coups de main parfaitement suicidaires. Il raconte notamment le cas d'un combattant anarchiste espagnol, ancien de la guerre d'Espagne qui avait rejoint ses rangs, qui partait à l'assaut une mitrailleuse d'avion au poing (il fallait deux légionnaires pour lui porter les caisses de cartouches !) et qui, debout dans le désert, défouraillait sur les lignes ennemies en étant à peu près sûr de se faire descendre au bout de six à sept minutes. Et qui avait obtenu ainsi, le temps de sa survie, des résultats que Mesmer qualifie de "spectaculaires".

Et ceux qui comme moi sont amateurs de récits de résistance se souviendront de ces narrations de l'écrivain Jacques Perret, dans Bande à part, notamment, et dans ses mémoires, où il décrit la mort de son camarade Ramos, parti avec trois autres maquisards dans les champs de maïs de l'Ain attaquer une colonne de blindés allemands en retraite en août 44. Autre cas de "suicide" par l'ennemi délibérément choisi ce jour-là pour se trouver en surnombre et dans un déséquilibre des forces écrasant.

A ce propos : pour ce que l'on sait à présent de la mort de Charles Péguy sur le champ de bataille, il semble bien que son cas ne soit pas très différent de celui de ce camarade de J. Perret. Quelques recherches en ligne vous éclaireront.
Il est certain que nous, avec nos coupeurs de cheveux en quatre face à leurs coupeurs de têtes et de gorge, nous ne faisons pas le poids.
Utilisateur anonyme
23 août 2016, 22:04   Re : Lâcheté des Français : explications.
Nous ne sommes pas lâches (enfin pas seulement).Tout au plus attendons-nous, médusés, résignés, la catastrophe annoncée : la fin de notre civilisation, sa mise à mort orchestrée depuis la fin de la dernière guerre.
24 août 2016, 13:18   Y a d'la joie
» Nombreux sont ceux qui seraient joyeux de prendre les armes et d’entrer en guerre

Joyeux ? D'autant que ce seront des "dépressifs suicidaires, des déséquilibrés", donc, tout guillerets de quitter ce monde de couilles molles pour entrer dans l'histoire en faisant don de leur personne.
Il est gratiné, ce "consultant dans l'industrie de la défense" : si j'ai bien compris, il désigne deux ennemis, l'Etat français "collabo" et les allogènes islamo-racailleux, le premier, plus dangereux et coupable, étant à entreprendre en priorité et de toute urgence : la claire désignation d'un tel ennemi à vaincre, dans le langage le plus militaire qui soit, équivaut à vouloir promouvoir le coup d'Etat, je ne vois pas d'autre possibilité.
Ce zozo prend ainsi pour exemple le modèle de la reconquête interne propre au radicalisme islamique, qui entendait d'abord faire le ménage chez soi et déstabiliser et renverser les traîtres, autrement dit les dirigeants des sociétés arabes "westintoxiquées" : s'inspirer de la tactique de l'ennemi pour faire la guerre chez soi contre les siens, c'est très fort, et on peut même se demander de qui précisément fera-ce le jeu ; après, bien entendu, la "reconquête nationale", c'est du piece of cake.
Avec de tels stratèges, je me méfierais, Pascal...
Utilisateur anonyme
24 août 2016, 14:30   Re : Y a d'la joie
si j'ai bien compris, il désigne deux ennemis, l'Etat français "collabo" et les allogènes islamo-racailleux, le premier, plus dangereux et coupable, étant à entreprendre en priorité et de toute urgence : la claire désignation d'un tel ennemi à vaincre, dans le langage le plus militaire qui soit, équivaut à vouloir promouvoir le coup d'Etat, je ne vois pas d'autre possibilité.
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Désigner clairement son (ses) ennemi, prévoir ses réactions (essayer), estimer correctement sa situation et concentrer ses forces pour le défaire complètement. C'est tout. Car, comme l'écrit Sun Tzu : "Celui qui manque de prévoyance et sous-estime son ennemi sera certainement pris par lui."
24 août 2016, 15:40   Re : Y a d'la joie
Ce n'est pas tout, Pascal : comprendre clairement les implications pratiques de ce que l'on avance, ça, ce serait le tout : aussi, lorsqu’on désigne en priorité l'ennemi numéro 1 contre qui faire la guerre, en la terminologie la plus martiale qui soit, avant même de daigner considérer l'ennemi véritable — qui n'en devient plus qu'un prétexte pour mener la véritable offensive, semble-t-il —, alors que cet ennemi prioritaire est un gouvernement élu, cela implique le coup d'Etat, oui ou non, quoi ?
Utilisateur anonyme
24 août 2016, 17:22   Re : Y a d'la joie
cela implique le coup d'Etat, oui ou non, quoi ?

Puisque vous me poussez dans mes retranchements... Coup d'Etat ou pas coup d'Etat ? Comment vous répondre par oui ou par non, cher Alain ? En tout cas, ce qui est sûr, c'est que la situation nécessitera un déblocage. Car de par sa nature même, toute situation exceptionnelle (et il s'agira bien là d'une situation exceptionnelle) est imprévisible, politiquement aussi bien que juridiquement : elle naît spontanément du cours des choses, à l'exemple d'une capitulation par suite d'une guerre malheureuse. Quel texte juridique peut-on invoquer dans ce cas, non seulement pour amener la volonté politique à la décision, mais tout simplement pour l'éclairer ? La situation exceptionnelle est chaque fois sans précédent, bien que les exceptions se reproduisent sans cesse, mais toujours dans un autre contexte. Parler de coup d'Etat ou pas n'aurait donc, à l'heure où nous écrivons, aucun sens, puisque ce qui se produira ici, en France et en Europe, à un certain moment, n'a certainement encore jamais eu lieu (conjonction entre des émeutes ethniques d'une ampleur jamais vue avec un terrorisme, dans sa forme et dans sa diffusion, inédit lui aussi, le tout sous les regards médusés d'une population et de politiciens totalement impuissants). Mais surtout, la situation exceptionnelle se caractérise justement par le fait qu'elle échappe aux normes. Ce qui illustre parfaitement l'idée que tout n'est pas prédéterminé dans la politique d'un Etat, et qu'il il existe au moins une frange d'indétermination que la décision politique doit (devra) prendre en charge en l'absence d'une normativité adéquate.
24 août 2016, 19:33   Re : Y a d'la joie
» La situation exceptionnelle est chaque fois sans précédent, bien que les exceptions se reproduisent sans cesse, mais toujours dans un autre contexte. Parler de coup d'Etat ou pas n'aurait donc, à l'heure où nous écrivons, aucun sens, puisque ce qui se produira ici, en France et en Europe, à un certain moment, n'a certainement encore jamais eu lieu

Oui, enfin, le caractère éventuellement exceptionnel et imprévisible des événements n'a pas pour corollaire nécessaire la perte de sens des mots et des expressions censés décrire telle situation politique, et notre vocabulaire excède toujours le donné réel concret à tel moment : nous pouvons dire plus que ce qui ce qui se présente comme notre stricte actualité.
Quoi qu'il advienne, il y aura toujours bien une classe politique et un gouvernement, lesquels seront "malheureusement" élus : la mise en œuvre de moyens exceptionnels et inédits afin de faire face à la situation aura toujours pour conséquence de devoir remplacer par la force cette équipe dirigeante par des hommes dont on suppose qu'ils seront moins "médusés et impuissants"... Cela, dans n'importe quelle situation politique, porte le même nom et garde le même sens.
Tout au plus, à mon sens, pouvez-vous estimer que dans de telles conditions, un coup d'Etat sera justifié, en invoquant une raison supérieure qui relèvera, il n'en peut être autrement, de préférences axiologiques qui vous sont propres, et seront en l'occurrence minoritaires, puisqu'il s'agira d'imposer au plus grand nombre stupéfié son plus grand bien.
Utilisateur anonyme
24 août 2016, 23:00   Re : Y a d'la joie
Tout au plus, à mon sens, pouvez-vous estimer que dans de telles conditions, un coup d'Etat sera justifié, en invoquant une raison supérieure qui relèvera, il n'en peut être autrement, de préférences axiologiques qui vous sont propres, et seront en l'occurrence minoritaires, puisqu'il s'agira d'imposer au plus grand nombre stupéfié son plus grand bien.
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Et bien si l'Etat refuse de prendre une décision dans une situation exceptionnelle il court le risque que d'autres forces le fassent à sa place et établissent leurs normes !, c'est aussi simple que ça. C'est en effet ce qui se passe lors d'un coup d'Etat, d'une révolution, ou d'une rébellion si le coup d'Etat a échoué. Toutes les précautions de la morale, du droit, de l'économie ou de la science sont impuissantes face à une urgence qui exige la décision. Autrement dit, le fait de prendre une décision peut être plus important que son contenu. Evidemment, de tels propos peuvent irriter ; c'est pourquoi les démocraties libérales voudraient qu'une situation exceptionnelle ne se produise jamais... Le problème, voyez-vous, c'est que ceux qui provoquent la situation exceptionnelle n'ont cure des aspirations abstraites ou des bons sentiments : les terroristes ne demandent pas aux passagers d'un avion s'ils ont le droit de le détourner.
Ce zozo prend ainsi pour exemple le modèle de la reconquête interne propre au radicalisme islamique, qui entendait d'abord faire le ménage chez soi et déstabiliser et renverser les traîtres, autrement dit les dirigeants des sociétés arabes "westintoxiquées" : s'inspirer de la tactique de l'ennemi pour faire la guerre chez soi contre les siens, c'est très fort, et on peut même se demander de qui précisément fera-ce le jeu ; après, bien entendu, la "reconquête nationale", c'est du piece of cake.

Oui enfin, la guerre contre les terroristes (et non "le terrorisme") est-elle possible oui ou non ? Répondre par la négative à cette question revient à tendre le cou à la lame du boucher hallal. Si l'on répond positivement, des exemples historiques ne manquent pas desquels s'inspirer. "Terroriser les terroristes" n'est pas un vain jeu de mot mais une stratégie payante. Oui, il est efficace, à défaut d'être moralement séduisant, d'user des armes de l'ennemi pour le combattre.

A Alger, puisqu'il est question d'histoire dans cette réponse à vos émois, Alain, le FLN, entre 1956 et 1957, massacra 300 personnes et fit 900 blessés dans des attentats, ce qui, vous l'aurez remarqué, nous rapproche du bilan sanglant de l'action des djihadistes sur le sol métropolitain et en Belgique dans les deux années 2015 et 2016 (laquelle n'est pas terminée). Que fit la France face à cela ? Elle prit le problème à bras-le-corps à Alger et lança, avec Jacques Massu, la Bataille d'Alger. Qui fut une victoire française : le FLN région autonome d'Alger fut démantelé. Je vous laisse prendre connaissance de ces faits sur Wikipédia ("Bataille d'Alger"). Si la France signa l'indépendance au sortir de cette bataille, cette reddition ne consacrait nullement une défaite militaire. Celle-ci fut le fait des politiques parisiennes. Et par conséquent, au plan purement stratégique, le "zozo" que vous épinglez a parfaitement raison.
N'est-ce pas Churchill, alors jeune ministre de l'Intérieur, qui fit rôtir, dans l'immeuble de l'East End où ils s'étaient réfugiés, une bande d'anars qui, quelques jours plus tôt, avaient tué des policiers?.. Ça calme les ardeurs, ce genre d'action.
Bien des combattants de l'Algérie française ont laissé des ouvrages "théoriques" sur la guerre contre-révolutionnaire, dans laquelle les Français avaient un train d'avance sur les Américains (une fois n'est pas coutume). C'est le cas par exemple, de Chateau-Joubert, condamné à mort par contumace par De Gaulle pour ses activités dans l'OAS avant d'être administié par le même en juin 1968. Il y a aussi je crois Pierre Sergent et Hélie de Saint-Marc. Dans ces ouvrages, il suffit de remplacer le terme "subversion marxiste" par "djihadisme" et vous avez la recette. Pas besoin d'aller chercher dans Sun Tzu.

La guerre menée par l'OAS contre les "barbouzes" envoyés par Paris en Algérie dans les deux années qui ont précédé la signature des accords d'Evian fait la démonstration que, oui, ces barbouzes dépêchés par le pouvoir gaulliste appliquaient des méthodes terroristes contre l'OAS, ce qui ne leur a pas particulièrement réussi, les pertes dans leurs rangs ont été évaluées à 50%, ce qui est énorme. Cependant que l'OAS, victorieuse des barbouzes, fut capable d'amener seule à la table des négociations certains factions du FLN, avant de finir victime des assauts de l'armée française contre ses maquis.

Rappelons aux âmes sensibles que les services secrets gaullistes dans cette époque troublée n'avaient pas hésité, pour mener à bien leur action contre la résistance des Français d'Algérie, à recruter d'anciens gestapistes français de la rue Laurisson et autres truants notoires, dont l'infâme Georges Boucheseiche, qui avait été complice de Pierrot le Fou dans le Gang des Tractions avant, en 1946. Rappelons aussi que l'Algérie, à cette époque, était encore une partie du "sol national".
25 août 2016, 14:40   Friendly fire
» "Terroriser les terroristes" n'est pas un vain jeu de mot mais une stratégie payante. Oui, il est efficace, à défaut d'être moralement séduisant, d'user des armes de l'ennemi pour le combattre.

Bien d'accord avec vous, mais là n'était pas la question : dans cet article que Pascal a cité, l'éminent spécialiste en matière de défense propose, si l'on peut dire, deux guerres à mener, la première, en importance, dégré d'urgence et de difficulté étant "la conquête de l’Élysée", c'est pourquoi au reste j'évoquais la promotion de l'idée du coup d'Etat : il ne s'agit donc plus en premier lieu de terroriser les terroristes, mais de commencer par se terroriser soi-même, si tant est qu'on puisse raisonnablement estimer qu'une classe politique dirigeante démocratiquement élue, et le peuple qui va avec, puisse encore participer de ce soi-même.
C'est pourquoi j'avais écrit : « s'inspirer de la tactique de l'ennemi pour faire la guerre chez soi contre les siens » ; de là à penser qu'à ce compte on s'offre gracieusement de faire le travail de l'ennemi à sa place, ma foi...

Soit dit en passant, très honnêtement, quand un "expert" prétend sérieusement que la seconde bataille à mener, la "reconquête du territoire", contre les "islamo-racailles", les terroristes, ce que vous voudrez, et en gros je crois qu'on pourrait y inclure une bonne partie des "allogènes" en général, à bouter d'urgence hors de France, que cela sera "une promenade de santé", eh bien, je me pose des questions.
Il est vrai que je ne suis pas un expert.
C'est face à une situation désespérée que les principes de la guerre (contre-)révolutionnaire sont à considérer. Que cela plaise ou non : référence en la matière reste la guerre les combats de la Résistance française durant la Seconde guerre, qui s'attacha à opérer une refondation de la République (précédée d'une épuration) conjointement ou consécutivement à une libération du territoire national. L'autre référence est celle de la guerre d'Algérie. De fait, dans l'Algérie en guerre, durant les 18 mois ayant précédé les accords d'Evian, s'opposèrent l'OAS et l'Armée française secondée par les Services secrets. Le FLN, du moins une partie d'icelui, acceptait le dialogue avec l'OAS cependant que le pouvoir de Paris ne l'accepta jamais. Entre elle et lui, entre les Français patriotes de l'OAS et le pouvoir parisien, la guerre fut totale. Et Paris eut coeur d'écraser l'OAS sans plus toucher au FLN dès la fin de l'automne 1961.

Il faut s'attendre à ce type de configuration en cas d'affrontement entre le pouvoir qui aujourd'hui contrôle les médias et la parole et la force publiques en France, et les patriotes actifs : une guerre sans merci ni dialogue.

Il est fascinant de voir comment le pouvoir gaulliste, très attaché à un programme de paix et de développement (qu'il appelait "progrès") dans le début des années 60 au point de lâcher l'Algérie (et ses centaines de milliers de pieds-noirs) pour ne plus avoir à consacrer d'efforts à guerroyer -- afin de ne plus avoir qu'à se concentrer sur l'essor de la société consumériste que nous connaissons depuis -- se fit piéger en 1968 par toute une jeunesse capricieuse qui lui cracha au visage en rejetant (dans ses discours, surtout) ce projet de société de veaux en batterie que ce pouvoir lui avait concocté au prix de massacres de Français en Algérie et de l'exode des pieds-noirs. C'est alors que De Gaulle, très amer en juin 1968, réhabilita (par une amnistie générale) les anciens de l'OAS dont certains condamnés à mort, comme s'il avait, en quelque sorte, reconnu avoir fait fausse route en ayant eu, dans ces années 1961-62 pour toute idée en tête de "moderniser" le pays et sa force de frappe aux dépens des Français patriotes et conscients des enjeux qu'il avait abandonnés à leur sort (et livrés à la mort s'agissant des harkis d'Oran).
Utilisateur anonyme
25 août 2016, 18:18   Re : Lâcheté des Français : explications.
Il faut s'attendre à ce type de configuration en cas d'affrontement entre le pouvoir qui aujourd'hui contrôle les médias et la parole et la force publiques en France, et les patriotes actifs : une guerre sans merci ni dialogue.


Absolument. Des "patriotes actifs" qui seront à l'image de la figure du partisan de Carl Schmitt ; une figure remarquable parce qu'elle possède encore une réalité terrienne - Schmitt emploie à son égard l'expression "caractère tellurique". Le partisan est un irrégulier : ce n'est plus un soldat, mais un civil armé, qui incarnera ainsi l'aspect non militaire des conflits à venir. Il ne s'embarrassera pas du droit ni des conventions internationales, il puisera "son droit dans l'hostilité" (C. S.), transformera ses convictions en armes, au mépris de toute régularité, usant (pourquoi pas ?) du terrorisme et menant des opérations qui passaient pour criminelles jusqu'alors, par ex. la prise d'otage. A ce stade, on ne régularisera plus juridiquement ce qui par sa nature même est irrégulier.
» les terroristes ne demandent pas aux passagers d'un avion s'ils ont le droit de le détourner

Non plus que les patriotes actifs ne demanderont à la majorité, aussi hébétée soit-elle, ayant élu le régime en place le droit de s'emparer du pouvoir ; une fois de plus, je trouve la similarité des méthodes assez inquiétante...
Que l'actuelle direction politique n'ait pas confisqué le pouvoir, et ne le fera très certainement pas, n'ait pas abrogé la constitution et ajourné indéfiniment toute forme de vie parlementaire représentative, cela n'est sans doute qu'un détail sans importance dans toute comparaison de la France hollandienne avec Vichy ; merveille de l'analogie.
À vrai dire, je doute que le pouvoir contrôle effectivement les médias et la parole, tant on a assisté à des situations où il semblait que c'était exactement l'inverse qui se produisait, et que c’était le tribunal médiatique qui s'empressait de taper sur les doigt d'un politicien récalcitrant et de lui faire ravaler ses velléités hétérodoxes : il semble bien plutôt que le pouvoir et une grande partie des médias partagent les mêmes apriori idéologiques, peut-être pourrait-on même parler de "paradigmes" idéologiques s'étendant à une partie importante de la population, du moins celle qui continue de soutenir ce type de régime et ses présupposés, toutes conceptions que les patriotes actifs voudraient "(contre)-révolutionner".
Enfin, j'ai les plus grandes réserves quant à la possibilité que les deux, pouvoir et médias, the infamous complexe politico-médiatique donc, puisse de quelque façon contrôler positivement les esprits et intimer au peuple subjugué ce qu'il faut penser, comment vivre et pour qui voter : m'est avis que la plupart des gens font dans la détermination de leurs choix politiques et de société plus ou moins ce qu'ils veulent, et agissent et pensent en fonction de priorités et d'un principe de plaisir qui sont simplement différents de ceux des patriotes, actifs ou passifs.
Utilisateur anonyme
26 août 2016, 14:45   Re : Lâcheté des Français : explications.
Très honnêtement, je ne crois pas plus dans la venue du patriote actif de Francis que dans celle du partisan schmittien...


La France peut-elle basculer dans la guerre civile ?
Pour l’instant, la réponse est non. Des colères ne suffisent pas à déclencher une guerre civile, et il en va de même des actes de violence, même répétés, ou des éventuelles dérives individuelles ou groupusculaires de sociopathes du type Breivik.
Il ne peut y avoir une guerre civile que lorsque des masses ont le désir, la volonté et les moyens de se battre. Je ne vois rien de tel actuellement. Les réactions qui font suite aux attentats le démontrent amplement : ce que les Français veulent aujourd’hui, ce n’est pas la guerre, mais la paix – et même la paix à tout prix.
Utilisateur anonyme
26 août 2016, 15:03   Re : Lâcheté des Français : explications.
m'est avis que la plupart des gens font dans la détermination de leurs choix politiques et de société plus ou moins ce qu'ils veulent, et agissent et pensent en fonction de priorités et d'un principe de plaisir qui sont simplement différents de ceux des patriotes, actifs ou passifs.
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Ah ça oui !
Comme j'en connais qui "veulent" regarder 20 fois par jour le journal de BFMTV !, qui veulent chasser le Pokémon !, qui veulent ce smartphone et pas un autre !, qui veulent lire un bouquin de Musso !, défiler contre les "fachos", etc...
Pour revenir à mon propos sur l'OAS. Cette organisation (aujourd'hui, je crois qu'on dirait "mouvance") fut l'ennemi absolu, parfaitement accompli et incarné, de la cinquième République, et elle fut identifiée telle par cette dernière jusqu'à son anéantissement. Aux yeux des responsables politiques de la cinquième République, cet ennemi appartenait à la classe lui-ou-moi. Il fallait, par tous les moyens, l'exterminer, jusqu'à en rayer le nom du vocabulaire commun. Et tous les moyens furent employés pour ce faire. Absolument tous. On n'hésita pas à enroler des tueurs à gages, d'anciens gestapistes pour en venir à bout. Dans ces années-là, la République de paix montra que, si elle se trouve un ennemi véritable, tout lui est bon pour l'abattre, tous les moyens les plus sales et odieux.

Cela pour vous amener à réfléchir sur l'interdit de publicité dont sont frappés aujourd'hui les images des tueries islamistes de Nice et du Bataclan. La République a ordonné que serait épargnée au public, aux citoyens, la vue de ces horreurs, celle de cadavres d'enfants déchiquetés sur la promenade des Anglais, celle des mutilations barbares subies par les victimes du Bataclan, au point qu'aujourd'hui personne n'est sûr que ces images existent vraiment.

Or il se trouve que le coup le plus dur infligé à l'OAS, celui qui ruina en un jour tout le capital de sympathie dont cette organisation pouvait jouir en métropole fut quand celle-ci, organisation terroriste et ô combien terrifiante, commit une attaque à l'explosif au domicile d'André Malraux à Boulogne-Billancourt -- c'était le 7 février 1962 -- blessant grièvement une fillette de cinq ans nommée Delphine Renard. Les images de la fillette blessée au visage (elle devait perdre un oeil) furent aussitôt publiées par les médias aux ordres du pouvoir, dont Paris Match. Ces images étaient terribles. Elle assassinèrent moralement l'OAS. Le pouvoir, ce jour-là, gagna sa guerre contre cette organisation par ces photos de Paris Match. La photographie de l'enfant, soigneusement légendée « ce visage mutilé accuse l’OAS » fit la une de l'hebdomadaire. Dans ses mémoires, la fille du chef (et figure tutélaire) de l'OAS qu'était Raoul Salan, raconte que son père, à la vue de ces images, résolut en privé d'abandonner la lutte.

Telle est la force des images d'enfants mutilés dans la lutte contre "le terrorisme". Et quand la République est déterminée à abattre son ennemi, elle sait en user.

L'enseignement à tirer de cette histoire est assez clair et évident : la République, en 2016, aime trop son supposé ennemi pour lui faire cela ! En épargnant tartuffièrement au public les images de ses tueries, c'est l'ennemi qu'elle épargne, qu'elle préserve, qu'elle choye ! Et du reste, ne parle-t-elle pas de lui financer ses mosquées, de le protéger dans ses droits et prétentions ?

Les terroristes islamistes, s'ils étaient par la République perçus comme l'ennemi à abattre, celle-ci aurait déjà usé contre eux des armes dont elle a su efficacement faire usage par le passé. La République, soigne, préserve les assassins de l'Islam -- elle est elle-même trop sensible pour leur faire trop de tort !
Delphine Renard est devenue un dame charmante, psychanalyste, auteur d'un ouvrage sur Lacan, et malheureusement aujourd'hui complètement aveugle. Cet entretien, où elle évoque son infirmité et son traumatisme (et le contexte politique de l'époque) :

[www.akadem.org]
» Je ne vois rien de tel actuellement. Les réactions qui font suite aux attentats le démontrent amplement : ce que les Français veulent aujourd’hui, ce n’est pas la guerre, mais la paix – et même la paix à tout prix

Entièrement d'accord avec ce constat.
Citation
Alain Eytan
» Je ne vois rien de tel actuellement. Les réactions qui font suite aux attentats le démontrent amplement : ce que les Français veulent aujourd’hui, ce n’est pas la guerre, mais la paix – et même la paix à tout prix

Entièrement d'accord avec ce constat.

Entièrement d'accord avec ce constat...terrible. Car au lieu d'être prêt au combat, y compris physique, pour reconquérir sa patrie, vouloir la paix à tout prix, au prix donc de la soumission actuelle, est une horreur particulièrement ruineuse.

[Msg modifié]
Utilisateur anonyme
26 août 2016, 21:09   Re : Lâcheté des Français : explications.
Que certaines images soient diffusées ou pas, puisque les Français sont prêts à tout pour ne pas se battre, ne changerait rien à l'affaire. - Non, comprendre l'ennemi, le djihadisme, afin, éventuellement, de mieux lutter contre lui, impliquerait un changement radical des mentalités, nos contemporains estimant pour la plupart d'entre eux que rien n’est pire que la mort... idée dont ils ignorent qu’elle est somme toute assez récente (mais à laquelle l’idéologie libérale apporte sa caution : l’Homo œconomicus étant posé comme fondé à toujours rechercher son meilleur intérêt, il n’est objectivement rien au nom de quoi on puisse lui demander de sacrifier sa vie).

Ces mêmes contemporains se sont par ailleurs habitués à penser que la religion trahit sa vocation quand elle encourage le fanatisme. Cela leur interdit de comprendre la dimension existentielle d’un activisme islamiste dont les protagonistes, non seulement ne craignent pas la mort, mais la recherchent volontairement avec passion. Cela leur interdit aussi de comprendre ce fait brutal qu’à l’heure actuelle, le djihadisme est apparemment la seule cause pour laquelle des milliers de jeunes sont prêts à aller mourir loin de chez eux. L’explication psychologique par la « folie » et la « radicalisation » des « déséquilibrés » arrange tout le monde. Grande différence culturelle, que les Américains ont déjà éprouvée en Afghanistan : quand un Occidental est tué, sa famille le pleure ; quand un djihadiste est tué, sa famille prend les armes.
Enfin avant de se demander si les Français sont capables ou non, ou s'ils sont prêts, ou non, à se battre, la question de l'attitude de leur Etat national face à l'ennemi, et l'usage qu'il est censé faire, ou non, de l'ultima ratio dans les circonstances, est bien celle qui devrait faire l'objet premier de tous les débats puisque la violence, en régime politique soumis à un Etat constitué est censée être l'apanage de cet Etat, n'est-ce pas ?

Donc, une constatation préalable s'impose qui doit être partagée par tous : cette prérogative de la force déléguée par le peuple dans l'Etat demeure inexercée, empêchée ; l'Etat français s'interdit d'agir face à l'ennemi ; il s'interdit de mobiliser les moyens de police et les forces qu'il avait mobilisés contre le dernier en date de ses ennemis déclarés sur son sol, et qui se trouve avoir été l'OAS. Tant que cette constatation n'aura pas été très largement partagée en France, tant que 40% au moins des citoyens ne s'en seront pas avisés, la question d'une mobilisation armée de milices patriotes sera aussi déterminante que celle du sexe des anges et n'a pas même à être évoquée.

Tant que les fichés S seront relâchés ou disséminés sur le territoire avec des bracelets électroniques ; tant qu'ils ne seront que vaguement surveillés au lieu d'être internés, tant que les terroristes retour de Syrie seront accueillis par l'Etat français et ses services; tant que les mosquées salafistes où se prêchent la haine et le djihad ne seront pas fermées, et tant que ces manquements évidents aux devoirs de l'Etat ne seront pas largement dénoncés dans et par l'opinion, et reconnus tels, tout autre question relative à l'exercice d'une violence légitime et extra-judiciaire par les patriotes restera dénuée de pertinence, ne saurait aucunement faire l'objet d'un débat.

C'est à l'Etat français d'agir et de frapper comme il avait frappé l'OAS en son temps. C'est, en régime républicain et démocratique, ce qu'il faut exiger. Et ce n'est qu'à un stade ultérieur, quand l'Etat collabo, par sa persistance à laisser agir les djihadistes sur son sol, aura fait la démonstration ultime de sa scélératesse auprès d'une fraction très large de la population, qu'une mobilisation armée des patriotes pourra être envisagée et discutée.

Notre tâche aujourd'hui devrait être celle d'amener ce constat et de le faire partager par tous. Je ne nous vois aucune autre mission.
Grande différence culturelle, que les Américains ont déjà éprouvée en Afghanistan : quand un Occidental est tué, sa famille le pleure ; quand un djihadiste est tué, sa famille prend les armes.

Les djihadistes afghans ne connaissent point d'autre cadre de mobilisation que celui-là : la famille et la confrérie religieuse. Notre supériorité, nous qui n'avons plus ni famille, ni parentèle ni communauté villageoise solidaire ni confrérie religieuse armée, est l'Etat moderne, supposé être armé jusqu'aux dents. Cette supériorité est réelle, matérielle, logistique et stratégique. Elle confère à "nous autres", occidentaux, une force de frappe inégalée face à ces djihadistes qui ont pour réflexe de saisir le fusil mitrailleur avant que de verser des larmes.

Or la question alpha, parfaitement cruciale, est celle de la décision politique de l'Etat d'user de cette force en notre nom, au nom des victimes du 14 juillet 2016 et du 15 novembre 2015. S'il ne recourt pas à cette force pour écraser physiquement l'ennemi, s'il nous laisse seuls face à lui, nous sommes perdus car lancer une guerilla contre ces fauves risque bien de nous obliger à devoir tout repenser de notre civilisation et de l'usage de la force tel qu'il s'est institutionnalisé en elle au fil des siècles. A d'éventuelles milices citoyennes et patriotes contre ces monstres, il manquera toujours l'expérience, l'attitude, qui ne s'improvisent pas, qui réclament peut-être des années ou des décennies d'entraînement psychologique et militaire pour commencer à égaler l'efficacité des fous d'Allah sur leur terrain et dans les modalités de leur combat. Les milices kurdes, qui obtiennent des résultats certains contre Daech, évoluent dans un cadre de pensée -- les Kurdes n'ont pas d'Etat -- qu'il nous faudrait une bonne génération de temps pour forger.

C'est pourquoi, pour le dire fort simplement, l'hypothèse d'une mobilisation armée de citoyens contre l'ennemi et contre l'Etat collabo n'est pas envisageable aujourd'hui autrement que comme éventualité dernière, à savoir lorsque aura été atteint le stade où toute confiance et tout espoir mis en l'Etat auront été anéantis pour de bon, lequel, de par ce fait même, sera aussi le stade historique où la guerre contre cet Etat collabo, conjointe à celle qui visera l'ennemi étranger, ira de soi, n'aura plus même à être discutée.

Donc, dans ce stade ultime auquel peut conduire la dynamique en cours, la question d'une reconstitution de l'Etat et de son armée, et de son corps politique décisionnaire, se posera dès les premiers engagements. Comme elle s'était posée très tôt dans la Résistance de 1940-44 en France. Il n'est pas question que la civilisation française et le peuple de France se défendent contre la barbarie en mobilisant des "bandes armées", comme si les Français, premier des peuples d'Europe a avoir créé un Etat-nation, étaient des kurdes rebelles. En conclusion, c'est à l'Etat, civilisé, non tribal, de mener bataille pour notre défense et en notre nom, et s'il refuse obstinément de le faire avec sérieux et efficacité, ce sera, peut-être un temps, à nous d'y suppléer, en combattant l'ennemi et, simultanément, en abattant l'Etat félon, conjointement à l'oeuvre de reconstruction d'un Etat et d'institutions étatiques dignes de nous et de notre histoire.

Nous n'en sommes pas encore là.
La France, plus touchée par le terrorisme hyperviolent que la Somalie et le Pakistan au cours des deux dernières années, la France, frappée au cœur et dont les symboles ont été visés et facilement atteints, n'a jamais fait ce qui serait tombé sous le sens pour un de Gaulle: rayer de la carte les bastions de l'EI, Mossoul et Raqqa, et éliminer le millier de djihadistes de l'intérieur. Hollande ne le fait même pas un peu, non pas à cause de l'ONU, mais parce que châtier un ennemi qu'on connaît sous toutes les coutures pour défendre les Français ne servirait à rien électoralement. Ça ne marche pas comme cela. Protéger un peuple épris de ceux qui l'envahissent et le maltraitent? La stratégie n'est pas payante... Mais, après les avoir sondés, abandonner les gens à leur sort de non-haineux et d'antiracistes au dernier degré est un risque: bon nombre de citoyens ne se sont pas encore résolus à l'idée de se faire conquérir et massacrer à grands coups de couteau devant leur famille pendant que l'Etat regarde ailleurs et "organise l'islam de France". Un ami qui vit à Paris au milieu des bobos m'a assuré que même dans ces milieux-là, pourtant les plus exaspérants qui soient, le ressentiment contre les pouvoirs publics et les persécuteurs de mécréants était de plus en plus fort et ouvertement exprimé.
Utilisateur anonyme
27 août 2016, 10:13   Re : Lâcheté des Français : explications.
Les djihadistes afghans ne connaissent point d'autre cadre de mobilisation que celui-là : la famille et la confrérie religieuse. Notre supériorité, nous qui n'avons plus ni famille, ni parentèle ni communauté villageoise solidaire ni confrérie religieuse armée, est l'Etat moderne, supposé être armé jusqu'aux dents. Cette supériorité est réelle, matérielle, logistique et stratégique. Elle confère à "nous autres", occidentaux, une force de frappe inégalée face à ces djihadistes qui ont pour réflexe de saisir le fusil mitrailleur avant que de verser des larmes.

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Vous avez entièrement raison.

A propos de l'Etat moderne je n'irai pas jusqu'à parler, comme vous le faites, de "supériorité", mais plutôt d'ultime recours. Le fait est que dans les sociétés modernes nous sommes seuls, atomisés, alors que pendant la majeure partie de notre histoire nous avons vécu en groupes, des groupes et des associations au sein desquels une confiance très ancienne était la base de toutes les relations. Ainsi face à l'ennemi, pour sauver notre peau, il ne nous reste plus que l'Etat, comme vous l'avez démontré. Le risque étant, au moment ou nous parlons, de glisser vers une sorte d'esthétisation de celui-ci sans pour autant que la dure réalité apparaisse ; une réalité, il est vrai, extrêmement cruelle, et aussi extrêmement bête, comme le souligne si justement Pierre Jean par sa question : "Protéger un peuple épris de ceux qui l'envahissent et le maltraitent ?" - Bref, ce qui nous menace le plus c'est cette dépolitisation de l'Europe qui ne veut pas savoir grand-chose du critère ami-ennemi, ce sont tous ces schémas abstraits préfabriqués, ces programmes idéologiques, ces pruderies moralisantes, l'amour de l'Autre. Quoi qu'il en soit la crise que nous commençons de traverser montre que l'exception sera de moins en moins l'exception, qu'elle tendra à devenir la règle. Une conclusion pratique s'impose : c'est le problème de la reconstitution des institutions. Mais nous en sommes encore loin.
Quelqu'un qui vit en France sait-il si une commission parlementaire a été constituée pour enquêter sur le carnage de Nice et nommer les responsables et coupables ?

Dans n'importe quel Etat normal, n'importe quelle administration non félone, c'est ce qui aurait été fait. Cazeneuve, ou Estrosi ou quiconque ayant autorité qui a permis que ce camion pénètre dans l'espace où se massait cette foule, mérite la cour martiale, la dégradation civique, la prison.

Quelles auditions parlementaires, quel processus juridique est en cours ? L'affaire d'Outreau avait donné lieu à des auditions, certains filmées, du juge Burgeau : les 86 morts et la centaine de blessés de Nice ne méritent-ils pas un Cazeneuve mêmement mis sur le grill ?

L'appareil judiciaire bronche-t-il face à ce scandale, le plus grave et le plus sanglant qu'ait connu le pays en un demi-siècle ? L'Assemblée nationale s'est-elle mobilisée, dressée comme un seul homme pour faire toute la lumière sur cette affaire ? ou s'occupe-t-elle en jouant de la corde émotive sur le port du burkini et à débattre sur la manière d'organiser "l'islam de France" ?

Ce pouvoir, tous appareils confondus, est le plus méprisable que le pays ait connu depuis des décennies.
(La "politique" de Cazeneuve-David Copperfield relève de la pensée magique. Il annonce sans cesse le déploiement de renforts... que l'on ne voit jamais.)

Notre sécurité est entre les mains de prestidigitateurs et de manipulateurs, qui, parce qu'ils appartiennent à une caste d'Intouchables, peuvent raconter n'importe quoi du matin au soir et ne rendre aucun compte (ils ne se rendent d'ailleurs compte de rien). A cette aune, ils sont comme empêchés eux-mêmes de démissionner ou de faire acte de contrition. (Ce qui expliquerait pourquoi ils sont de bonne foi quand ils sont de mauvaise foi.)
Le Gouvernement au secours de Cazeneuve le menteur (il a été confondu par Libé et la droite niçoise: vous parlez d'un complot!), cela consistait à dire cent fois par jour à la télé que cet homme-là est formidable, intègre et dévoué corps et âme à la réalisation de ses missions. Comment donc un tel dieu sorti des grandes écoles, comment un être pareil, aux pouvoirs thaumaturges, ayant effectué la carrière idéale-type (IEP, Banque, cabinets ministériels), pourrait-il avoir tout faux et être en partie responsable de la mort de centaines d'innocents? Pour Valls et Hollande, c'est viscéralement im-po-ssible. Un article du Point révélait combien Cazeneuve était anéanti par les attaques dont il fait l'objet. Il faut le croire, car, nés pour appartenir au Sérail, ces gens n'en reviennent pas, ils n'envisagent pas une seule seconde qu'on puisse critiquer leur action et ce qu'ils sont. Cela les tue psychologiquement et les plonge dans un abyme d'incompréhension.
Un article du Point révélait combien Cazeneuve était anéanti par les attaques dont il fait l'objet.

Ça, c'est tout le problème de la foi. Surtout quand elle ne fonctionne pas.
Avoir foi en Dieu, c'est bien, on ne risque pas le démenti.
Mais avoir foi en une social-démocratie sectaire du peuple de gôche, c'est beaucoup moins bien. Il y a toutes les chances qu'on se la prenne dans la figure.
(...)
Ceux qui croient
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...
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