Voici la citation complète de M. Rouillan, dans L'Express :
"Votre entrée potentielle dans un parti ne met donc pas fin à l'idée pour vous que la lutte armée est nécessaire?
Il faut clarifier les choses: le processus de lutte armée tel qu'il est né dans l'après-68, dans ce formidable élan d'émancipation, n'existe plus.
Mais en tant que communiste, je reste convaincu que la lutte armée à un moment du processus révolutionnaire est nécessaire.
Mais quand Besancenot dit qu'il a toujours condamné les méthodes d'Action Directe, il exprime une opposition à cette violence...
Oui... Et en même temps, il se dit guévariste. C'est un petit peu paradoxal! Il pense que, quand on touche à ce terrain, il faut être social-démocrate... Non! Quand on se dit guévariste, on peut simplement répondre que la lutte armée est nécessaire à certains moments. On peut avoir un discours théorique sans faire de la propagande ou de l'appel au meurtre.
Voici ce que cela devient, passé par les fourches caudines (et décidément malhonnètes) du Monde :
"Se disant "convaincu que la lutte armée reste nécessaire", le principal responsable d'"AD" livre cette réponse au sujet de l'assassinat du PDG de Renault, Georges Besse..."
A la lecture des deux réponses de Rouillan, on aura vu que la réponse qu'il fait, touchant la "lutte armée", non seulement est présentée comme corollaire de tout processus révolutionnaire (et en général, c'en est malheureusement le violent corollaire), mais surtout que dans cette réponse, il ne parle pas de la question de ses regrets (qu'il n'a vraisemblablement pas). Il en parle en réponse à une autre question et en parle avec beaucoup de précaution.
Voilà un criminel plus précautionneux que le journal de référence !!!
Comment s'étonner que ce qui arriva à R. Camus pût arriver !!!
Nous savons tous que la question n'est pas : est-ce que cela va arriver encore ? Mais : A qui ?
La vie des idées peut-elle se dérouler sereinement si l'organe de référence est si menteur, fût-ce dans les détails (où se cache le diable, comme on sait) ?