Francis, peut-être avez-vous plus d'imagination qu'Onfray, après tout si vous y tenez, pourquoi pas ?
Il n'en reste pas moins, et je suppose que ce dernier ne serait pas en désaccord là-dessus, que les sciences, au sens plein, effectif, expérimental et moderne du terme, ne sont pas
devenues universelles à l'instant St., parce qu’elles ne peuvent, par définition même, que viser toujours à l'universel, en constituant l'ensemble des modèles fonctionnels et objectivement vérifiables des phénomènes étudiés, de façon à pouvoir formuler des lois.
Cette constante vérifiabilité des modèles proposés, par n'importe quel observateur, qu'il soit un Mongol procédant à Oulan-Bator à la même expérience qu'un collègue papou, est ce qui définit les sciences, telles que nous les entendons, et les distingue de ce qui n'est pas elles.
La vérifiabilité du modèle est le garant de son
universalité.
Désolé d'écrire des choses aussi banales et rebattues.
J'ai de plus en plus l'impression que vous confondez la valeur de vérité du modèle (universellement valable pour quiconque en prendrait connaissance), et la disponibilité ou diffusion des connaissances...
Dites-moi, selon vous, une règle d'inférence, une loi logique, un syllogisme,
existent-ils dans la nature ? En avez-vous jamais perçu autour de vous, palpables, bien en main, comme faisant partie de l'ensemble du monde matériel que vos sens mettent à disposition ? Et dans la négative, êtes-vous d'avis que pour cette raison la logique serait bien plus du ressort du bien que du vrai ?
Drôle d'idée quand même, parce qu'il semble bien que la faculté logique, la capacité de raisonner, soit distincte de la faculté morale.
Aussi, à mon sens, il convient de distinguer les "vérités" d'ordre factuel, et les "vérités" dites analytiques, dont procèdent les lois logiques et les idéalités mathématiques.
Le positivisme logique, encore lui, avait dans les grandes lignes parfaitement établi cette distinction :
Les jugements a priori sont analytiques et s'expriment dans les tautologies de la logique formelle et des mathématiques, tandis que les jugements a posteriori sont synthétiques et s'expriment dans les énoncés empiriques ; la science est l'ensemble constitué de l'articulation de ces deux catégories de "vérités".
Le bien, le moralement juste, ce qu'il faut faire, comment il faut vivre, qui il convient d'achever, tout cela n'a en principe rien à voir avec ces vérités-là (ni le "beau" d'ailleurs), bien que n'importe lesquelles de ces facultés puissent être employées dans le processus même de production ou de découverte des vérités, comme moyens dont le résultat final doit être ensuite évalué selon des critères propres.