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Les oiseaux se vengeront des éoliennes

Envoyé par Quentin Dolet 
"La question de savoir ce qui dans l'œuvre de l'homme sert à embellir ou bien contribue à dégrader la nature extérieure peut sembler futile à des esprits soi-disant positifs : elle n'en a pas moins une importance de premier ordre. Les développements de l'humanité se lient de la manière la plus intime avec la nature environnante. Une harmonie secrète s'établit entre la terre et les peuples qu'elle nourrit, et quand les sociétés imprudentes se permettent de porter la main sur ce qui fait la beauté de leur domaine, elles finissent toujours par s'en repentir. Là où le sol s'est enlaidi, là où toute poésie a disparu du paysage, les imaginations s'éteignent, les esprits s'appauvrissent, la routine et la servilité s'emparent des âmes et les disposent à la torpeur et à la mort. Parmi les causes qui dans l'histoire de l'humanité ont déjà fait disparaître tant de civilisations successives, il faudrait compter en première ligne la brutale violence avec laquelle la plupart des nations traitaient la terre nourricière. Ils abattaient les forêts, laissaient tarir les sources et déborder les fleuves, détérioraient les climats, entouraient les cités de zones marécageuses et pestilentielles ; puis, quand la nature, profanée par eux, leur était devenue hostile, ils la prenaient en haine, et, ne pouvant se retremper comme le sauvage dans la vie des forêts, ils se laissaient de plus en plus abrutir par le despotisme des prêtres et des rois."Les grands domaines ont perdu l'Italie", a dit Pline ; mais il faut ajouter que ces grands domaines, cultivés par des mains esclaves, avaient enlaidi le sol comme une lèpre. Les historiens, frappés de l'éclatante décadence de l'Espagne depuis Charles-Quint, ont cherché à l'expliquer de diverses manières. D'après les uns, la cause principale de cette ruine de la nation fut la découverte de l'or d'Amérique ; suivant d'autres, ce fut la terreur religieuse organisée par la "sainte fraternité" de l'inquisition, l'expulsion des Juifs et des Maures, les sanglants auto-da-fé des hérétiques. On a également accusé de la chute de l'Espagne l'inique impôt de l'alcabala et la centralisation despotique à la française ; mais l'espèce de fureur avec laquelle les Espagnols ont abattu les arbres de peur des oiseaux, "por miedo de los pajaritos", n'est-elle donc pour rien dans cette terrible décadence ? La terre, jaune, pierreuse et nue, a pris un aspect repoussant et formidable, le sol s'est appauvri, la population, diminuant pendant deux siècles, est retombée partiellement dans la barbarie. Les petits oiseaux se sont vengés."

Elisée Reclus, Du sentiment de la nature dans les sociétés modernes (1866).
07 octobre 2008, 20:39   A-peu-près
Cet article d'Elisée Reclus est empli d'approximations.

La "Tierra de campos", si typique de la Meseta castillane, est déboisée depuis l'époque romaine.

La "Santa Hermandad" n'est pas l'Inquisition, mais un ensemble de groupes d'hommes armés chargés de poursuivre les malfaisants (on dirait : la sainte confrérie).
Merci Bernard pour ce tableau délicieux.
Utilisateur anonyme
07 octobre 2008, 21:33   Re : Les oiseaux se vengeront des éoliennes
Aujourd'hui, ce sont les abeilles qui se vengeront des hommes et leur mort annonce la nôtre.
Merci Ostinato pour ces photos séditieuses.
Utilisateur anonyme
07 octobre 2008, 21:52   Re : Les oiseaux se vengeront des éoliennes
Entre un château d'eau et une éolienne, il n'y a pas à hésiter !
Et entre un château d'eau et trente éoliennes ?
Je n'ai aucun pont de vue partisan s'agissant de ces pauvres grands oiseaux mécaniques que sont les éoliennes. Je ne les aime pas ni ne les hait. Je les juge utiles et passablement pacifiques pour notre santé (insoupçonnable de la moindre émanation toxique).

Je voudrais seulement inviter leurs dénigreurs à marcher, ou à pédaler, à vélo, le long d'une longue et vaste route, en France, en Allemagne, en Angleterre, en Suisse, pour y compter, sur le bas-côté le nombre des cadavres de pauvres créatures ailées que les camions et les autos ont nuitamment déchiquetées. Les autoroutes tuent plus de chouettes et de grand-ducs et de chevettes que tout ce que ces "horreurs" à ailettes pourront faire de toute leur existence lente dans les hauteurs. Leurs pales sont incomparablement lentes quand on songe à celles des ventilateurs dont sont équipées les autos. Ces pales n'ont pas de phare. Leur pollution n'est que sonore et pour certains, esthétique. Elles ne puent ni ne tuent en vitesse comme l'autoroute. Elles n'encombrent guère: on peut, entre leurs pieds, se faufiler pour arpenter le paysage et l'espace. Essayez d'en faire autant avec l'autoroute ou la centrale nucléaire grillagée et gardée.
» Je n'ai aucun pont de vue partisan s'agissant de ces pauvres grands oiseaux mécaniques que sont les éoliennes. Je ne les aime pas ni ne les hait. Je les juge utiles et passablement pacifiques pour notre santé (insoupçonnable de la moindre émanation toxique).

Sage position, à la quelle je souscris. J'ajoute, sans discutailler sur la rentabilité de l'appareillage disponible actuellement, que l'énergie éolienne est en soi intéressante, renouvelable. Quant à son implantation, tout est une question de réglementation locale. Il ne faut pas que n'importe quel petit fermier puisse louer un emplacement d'éolienne à côté de son affreuse "stabulation" afin gagner mensuellement quelques euros, comme il a déjà fait peut-être pour un emplacement de pylône GSM, étendant ainsi le désastre provoqué bien souvent par ces « jardiniers du paysage». Que des champs d'éoliennes soient installés intelligemment dans des parcs industriels ou des zones portuaires, pour ma part, je ne trouve pas que ce soit une nuisance esthétique, au contraire.
Utilisateur anonyme
08 octobre 2008, 14:21   Re : Les oiseaux se vengeront des éoliennes
Et ça donne de l'espoir en l'avenir, confiance en soi, comme innovation technique mais aussi bonne recette du passé. Quelques milliards d'équivalent pétrole "qu'ils" n'auront pas et ne sauraient nous prendre, cela me réjouit. Un signe qu'on ne se laissera pas faire. Le tout est de les planter sans trop de nocence.
Elles me donnent une impression très curieuse de "présence" amicale et mystérieuse, parfois.
Il est tout de même curieux que les partisans de l'éoliennisation de nos paysages persistent à ignorer le principal inconvénient de ces machines : comme elles ne fonctionnent que par intermittence et que les rythmes du vent n'ont rien à voir avec ceux de la consommation d'électricité, il faut, pour chaque mégawatt éolien installé, mettre en service un mégawatt thermique, fonctionnant au gaz ou au pétrole, qui prend le relais lorsque l'éolienne ne tourne pas, c'est-à-dire pendant les trois quarts du temps.
L'Eolienne est une énergie subventionnée qui coûte plus cher qu'elle rapporte. A vrai dire c'est un lobby qui ne va rapporter qu'aux fournisseurs au détriment du contribuable.
Je suis d'accord si cette analyse économique est bonne, (elle est controversée) mais l'angle esthétique ne me convainc pas.
Pour information:
ici
Monsieur Meyer, cet argument du kilowatt/heure-éolienne devant être assuré par un kilowatt/heure thermique est complètement spécieux. Je m'étonne, encore une fois, que vous continuiez à le retenir.
Utilisateur anonyme
08 octobre 2008, 16:59   1-1=0
Bernard, j'ai moi aussi entendu dire cela. Dites-nous, s'il vous plaît, en quoi cet argument n'en est pas un.
08 octobre 2008, 17:37   Re : 1-1=0
Toute la littérature sur les éoliennes parle de cette nécessité du back-up. Le seul argument des éoliennophiles que je connaisse est que les gestionnaires du parc apprennent peu à peu à compenser les éoliennes qui ne tournent pas avec celles qui tournent. C'est en partie exact mais, d'après les informations dont je dispose, cela reste marginal et pour une raison très simple, c'est qu'en général, lorsqu'il n'y a pas de vent (ou trop de vent, ce qui est tout aussi rédhibitoire) dans une région, il est rare qu'il y en ait assez dans les autres. Et tout le monde reconnaît qu'avec le parc prévu par le "Grenelle de l'environnement", la production d'électricité française va produire davantage de gaz carbonique qu'aujourd'hui (ils souhaitent que cela soit compensé par ailleurs).
08 octobre 2008, 17:51   Re : 1-1=0
Boris, je n'ai pas envie d'argumenter à ce sujet, car je crois que la cause est entendue, et très idéologique. Lobby contre lobby. Mais enfin, voici. L'énergie électrique n'est pas stockée, elle est extrêmement fluctuante et régulée en permanence, dans une vaste interconnexion européenne, et au-delà même de l'Europe. Ce réseau est très souple, et peut faire face à de très grosses fluctuations de consommation. Si vous branchez un voltmètre sur votre prise de courant, vous en serez convaincu : les différences sont minimes de jour, de nuit, été comme hiver.

D'autre part, la consommation est croissante, et toute économie est bonne à prendre, qu'elle vienne du fait qu'il fait beau et qu'il ne faille pas chauffer ni éclairer les bureaux, ou bien que les bureaux soient éclairés par l'éolienne du parc industriel où se trouve mon entreprise. De plus, s'il n'y a pas de vent en Provence, il y en aura peut-être en Bretagne, ou même en Lettonie. Enfin, il y a d'autres énergies, tout aussi « aléatoires », et qui ne font pas l'objet d'un même ostracisme. Celles-ci peuvent d'ailleurs parfois compenser celle-là (comme la combinaison éolien/solaire). Mais de grâce, il y a de meilleurs spécialistes que moi !

P.-S. J'ajoute que j'ai rédigé mon message avant que Monsieur Meyer ne poste le sien.
Utilisateur anonyme
08 octobre 2008, 18:06   Re : 1-1=0
Non, Bernard, la cause n'est ni entendue, ni idéologique, dans mon cas, du moins. Je suis absolument ignorant de ces choses là, et je vous le demandais en toute bonne foi.

Je n'ai pas compris votre explication par le voltmètre…
Utilisateur anonyme
08 octobre 2008, 18:35   Re : Les oiseaux se vengeront des éoliennes
A priori, je remarque qu'une grande partie de cet article argumente sur l' erreur de paiement du coût de l'énergie éolienne par EDF et sur son mode de développement, précipité et anarchique. Cela ne remet pas en cause son intérêt fondamental. Le vent est une énergie naturelle à exploiter au mieux. La comparaison avec l'énergie nucléaire n'est pas sérieuse ! L'uranium sera de plus en plus cher et rare, le parc nucléaire coûtera très cher a démanteler aussi bien que l'entreposage des déchets radioactifs ! Il n'en est pas tenu compte ! On raisonne là comme si rien n'évoluait. J'aurais mieux aimé une information objective. On a vu l'étonnant engouement pour l'agrocarburant alors que l'exploitation de la bio-masse est tellement plus sérieuse et comment le soufflet est vite retombé. Il en sera de même avec l'éolien. C'est un appoint, un des moyens de palier la disparition des combustibles fossiles et la pollution planétaire par l'homme. Il est probable que le développement éolien permettra des améliorations techniques, une meilleure rentabilité, vu qu'on change son échelle de production. On peut espérer des innovations pour stocker cette énergie, ce qui changerait fortement la donne. Nous ne sommes qu'au début de l'histoire.
"le parc nucléaire coûtera très cher a démanteler aussi bien que l'entreposage des déchets radioactifs ! Il n'en est pas tenu compte !"

Bien sûr que si, cher Obi. La controverse porte sur les calculs. Les écolos prétendent qu'EDF sous-estime ces coûts, pas qu'elle les oublie. A mon avis, les biocarburants de deuxième génération, qui utiliseront toute la plante, tous les déchets agricoles, sont infiniment plus prometteurs que l'éolien. Celui-ci nous coûte très cher et envahit nos paysages pour un intérêt qui restera marginal. Continuuons les recherches pour améliorer les éoliennes et implantons-en - modérément - là où elles ne détruisent pas les paysages : dans les zones industrielles, portuaires ou même en pleine mer.
Utilisateur anonyme
08 octobre 2008, 20:41   Re : Les oiseaux se vengeront des éoliennes
dans les zones industrielles, portuaires ou même en pleine mer... ou pourquoi pas au pied des Corbières, par exemple, où il y a souvent du vent, où elles animent de place en place un paysage souvent monotone et lointain, derrière les vastes étangs salins.
Nous avons toujours été d'accord sur cette conclusion cher Marcel Meyer.
Pour bien juger, en tout cas, il nous faudrait des informations plus précises et objectives pour faire un bilan réaliste de ce système. Je suis d'accord aussi avec Bernard : dans la nature, rien ne se crée, rien ne se perd, et quand une éolienne tourne, elle produit une énergie qui sinon aurait dû être produite autrement, et ce pourvu qu'elle puisse, par le jeu des interconnexions, être consommée, à ce moment, quelque part.
Utilisateur anonyme
08 octobre 2008, 20:55   Re : Les oiseaux se vengeront des éoliennes
Il y a aussi, cher Obi Wan, des éoliennes à axe vertical dont l'esthétique pourrait peut-être séduire Ostinato....
éolienne à axe vertical
Utilisateur anonyme
08 octobre 2008, 21:29   Monotone et lointain
« où elles animent de place en place un paysage souvent monotone et lointain »

Ne vous inquiétez pas, Obi, il est prévu de supprimer tous les paysages qui n'auront pas obtenu l'agrément du Sympador.
Demandons aux Chinois de nous filer un coup de main. Comme la foi, ils déplacent les montagnes, eux.
09 octobre 2008, 09:25   Re : 1-1=0
» Je n'ai pas compris votre explication par le voltmètre…

C'est une simple application de la loi d'Ohm, cher Boris. Prenez la tension aux bornes de votre prise de courant, imaginons qu'elle soit de 235 volts. Imaginez qu'une grosse usine de ferronnerie, juste à côté de chez vous (pauvre Boris), mette en route, à huit heure du matin, son énorme forge électrique. La tension baissera subitement à, disons, 230 volts, et vous verrez vos lampes à incandescence baiser légèrement de régime. Or, ce phénomène (je l'espère du moins pour vous) ne se produit jamais, malgré les gros consommateurs d'énergie de votre région et l'irrégularité de leur consommation. C'est la preuve que le réseau est bien régulé.

P.-S. Quand je disais que la cause était entendue, je ne pensais pas à vous, cher Boris, mais aux lobbyistes ; c'est bien pourquoi je vous ai répondu, alors que je n'avais pas envie d'agiter à nouveau ces questions..
Utilisateur anonyme
09 octobre 2008, 09:52   Re : Les oiseaux se vengeront des éoliennes
Ne pas les placer n'importe où revient à une affaire de bon goût et comme vous le savez Cher Boris... c'est ici que le communiqué prend tout son sens ou son nonsense.
09 octobre 2008, 09:59   Re : 1-1=0
Marcel, je vous assure que cet argument du "backup" est un énorme sophisme (i.e. raisonnement faux avec volonté de nuire). Un ami ingénieur m'en a révélé la source : un professeur d'université dont la chaire est financée par un producteur d'énergie (je ne puis évidemment donner de noms sur un forum public). La réponse est la suivante : on avance l'argument de la variabilité de la production, et jamais de la variabilité (énorme) de la consommation. Et l'on en revient au bon sens : une production d'électricité par éolienne, c'est autant de production d'électricité thermique qui est épargnée, comme lorsqu'il fait beau ! Savez-vous que le Danemark, si je suis bien renseigné, en est à plus de 25 % de la production d'électricité du pays par éoliennes ? Qu'il ne faille pas les placer n'importe où, nous en sommes bien d'accord !
Utilisateur anonyme
09 octobre 2008, 10:06   Re : (1-1)+(1-1)=0
Enterrons-les, et qu'on n'en parle plus !
09 octobre 2008, 11:42   Re : (1-1)+(1-1)=0
Je sais ce qu'est un sophisme Bernard. Votre ami ingénieur vous a mené en bateau. Ce point est central dans toutes les discussions, partout dans le monde lorsqu'il est question d'éoliennes, le débat tournant autour de deux questions : dans quelle mesure la multiplication d'éoliennes diminue-t-elle la dépendance à l'égard des centrales de réserve et dans quelle mesure celles-ci peuvent-elles être des installations hydroélectriques plutôt que des centrales thermiques. L'exemple du Danemark est bon : ils ont en effet atteint de 20 à 23% (selon les sources)d'électricité et considèrent eux-mêmes qu'il s'agit d'un plafond à ne pas dépasser.
D'autre part, je ne comprends pas très bien votre remarque sur la vatiabilité : celle du vent ne correspond pas à celle de la consommation, ce sont deux phénomènes indépendants, impossibles à coordonner, c'est bien là le problème.
[[url=http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89oliennes#cite_ref-6]Cet article[/url] de wikipedia contient un assez bon état de la discussion.]
09 octobre 2008, 11:55   Re : (1-1)+(1-1)=0
Je recommande, en effet, la lecture de cet article !
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