Oui, en effet, je l'ai copié d'après le numéro papier de cette semaine, après l'avoir cherché en vain sur le site où tous les articles ne sont pas reproduits.
Voici un autre extrait :
"Le BFI n'y va pas par quatre chemins. Après s'être enquis de leur sexe, le BFI interroge : "Votre sexe aujourd'hui est-il le même qu'à votre naissance ?" Ils peuvent cocher "Je préférerais ne pas répondre" [c'est peut-être un clin d’œil à Bartelby...], mais les professionnels le leur déconseillent, ce serait mal vu et ils risqueraient de perdre des points. Suit l'âge, puis le BFI leur demande leur nationalité. Et là, stupeur. En effet, ils ont le choix de répondre "Britannique", "Anglais", "Gallois", "Ecossais", "Nord-irlandais". [...] Continuons. Producteur, réalisateur et scénariste doivent ensuite révéler leur ethnicité, ou
race en anglais. Les choix et les combinaisons ne manquent pas : "Indien", "Pakistanais", "Bangladais", "autre origine asiatique", "Caribéen", "Africain", "autre origine noire", "métisse blanc et africain", "métisse blanc et caribéen", "métisse d'une autre origine", "Britannique", "Irlandais", "autre origine blanche", "Chinois", toute autre origine". "Britannique" ? C'est une ethnie ? [...]
Notre producteur franco-britannique essaie d'en rire : "Je suis probablement trop mâle, trop blanc, trop hétérosexuel, trop diplômé et trop vieux (ou pas assez !), et pas assez handicapé à leur goût. Heureusement, le sujet de mon film est une plongée dans la diversité multiculturelle et les talents principaux sont des jeunes et des femmes. J'espère que cela va compenser mes tares personnelles.""
Il me semble que même au temps du réalisme socialiste le plus orthodoxe, on n'avait pas vu un pareil délire. Cela dit, le masque ne fait que tomber : le cinéma n'est pas un quelconque 7ème art, il est, a été et restera le 1er art de la propagande.