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La plus forte baisse de l'histoire du Cac 40

Envoyé par Gérard Rogemi 
Un point de vue intéressant...

La plus forte baisse de l'histoire du Cac 40

Après les records à la hausse, c'est le record à la baisse. Le Cac 40, par rapport à la clôture de vendredi soir, s'est ecroulé de 9,04%. La contamination européenne de la crise, la mise en faillite des banques islandaises, le rachat par BNP Paribas de Fortis, l'annonce d'une possible fusion entre les Banques Populaires et les Caisses d'Epargne, ainsi que l'annonce des plans de sauvetage concernés ont fait chuter l'indice parisien. On assiste à des chutes incroyables. Mittal, par exemple, entreprise au parcous boursier exceptionnel, s'est faite allumer, à tel point qu'elle a perdu aujourd'hui plus de 15%. Elle était il y a peu, la meilleure performance de l'indice depuis le début de l'année. Sa descente aux enfers n'a été ralentie à aucun moment. Il faut voir le graphique sur la semaine +3%, -4%, - 9,3%, + 9,7% et pour finir, -15%, on a connu des périodes moins volatiles.

Et je ne parlerais pas de Dexia, Natixis, Vallourec ou d'Ubisoft qui s'effondrent toutes de plus de 15 %. Si il y en a qui ont du cran, c'est le moment d'investir dans quelques valeurs, sachant qu'il est bien évident que ça peut encore plonger. Pour ceux qui ne savaient pas à quoi ressemblait un marché financier en panique, ils en ont un bel exemplaire sous les yeux

Les causes de ce marasme sont multiples. Entre les subprimes, le laxisme (a posteriori) des banques centrales, l'échec des agences de notation, le trop plein et le manque de régulation, et c'est tout le système qui vacille. Mais en soi, le principe d'assurance, par répartition des risques a été ultra-bénéfique depuis que le capitalisme existe. Et ce n'est pas une crise violente, fût-elle systèmique, qui me fera changer d'avis, le problème n'est pas la répartition de tous ces fonds chez tous les acteurs, mais le fait que plus personne ne sache ce qu'il y a VRAIMENT en-dessous.

Même si la foule, et l'opinion publique ont besoin d'un bouc émissaire, comme d'habitude, crier haro sur les patrons me parait pour le moins irresponsable. J'ai toujours trouvé qu'un patron, comme un homme politique, ne pouvait pas être déclaré coupable de tout ce qui faisaient sous son autorité, partant du principe qu'il est impossible de tout contrôler. Par conséquent, les parachutes dorés sont un faux problème. Ce n'est rien d'autre qu'un gadget que les politiques donnent à leurs opinions publiques comme os à ronger. Mais ça ne va pas changer grand-chose à la situation. Un contrat est un contrat, et le manque de candidats pour les postes à très haute responsabilité implique une rémunération hors de proportion, je ne vois rien de choquant là-dedans, mais je sais, je suis un infâme capitaliste...

Alors, quelles sont les solutions ?

Soyons clairs, je n'en ai pas la moindre idée, c'est le flou total, personne ne sait où l'on va, les foules, de moutons ou d'investisseurs (mais dans la panique, les réactions sont les mêmes) sont parfaitement capables de se suicider en coeur...

En simplifiant, deux tendances se dégagent. La première réclame plus d'intervention de la part de l'Etat, une prise de contrôle du capitalisme par l'Etat. A voir la mauvaise gestion dont l'Etat est responsable, je ne suis pas sûr que cela soit une bonne idée. Autant je suis favorable à une aide, l'Etat jouant le rôle de prêteur en dernier ressort, autant je ne pense pas que des régulations encore plus nombreuses soient la solution. Qu'il faille mieux réguler, c'est certain, mais je ne pense qu'il faille plus réguler, on l'a dit et répété, les secteurs financiers et bancaires sont déjà les plus régulés qui soient. Réglementer encore davantage ne me parait pas être la solution miracle.

Pour autant, la seconde solution, celle du libéralisme à tout crins, ne me semble pas forcèment plus réaliste. Je comprends qu'on puisse être hostile à l'intervention de l'Etat dans l'économie, mais je pense qu'il faut savoir faire des exceptions. Il y a des moments où il est très avantageux que l'Etat intervienne, pour lui et pour le système économique. S'il n'était pas nécessaire de sauver Lehman Brothers, ne pas sauver AIG, premier assureur mondial, aurait entraîné des faillites en chaine ébranlant le capitalisme mondial. Les solutions libérales, voire anarcho-capitalistes, telles que le retour à l'étalon-or et aux monnaies privées, la suppression des banques centrales, me paraissent être de très belles constructions intellectuelles, très séduisantes sur le papier, mais ces solutions n'arrivent jamais à m'ôter l'idée qu'elles sont difficilement applicables, et probablement irréalistes. D'autant plus qu'elles partent du présupposé que les USA renonceraient à la puissance du dollar, chose qui ne me semble pas concevable, sauf cataclysme économique de grande ampleur.

Donc, il me semble que la seule chose à faire pour le moment est de colmater les brèches, de faire face, autant que faire se peut, aux faillites en chaine, quitte, je le sais bien à créer les conditions d'une autre bulle financière. Mais il sera toujours temps, une fois la tempête apaisée, de restreindre la politique monétaire, de mettre en place une meilleure régulation des banques.
La source i c i
Utilisateur anonyme
07 octobre 2008, 21:31   Re : La plus forte baisse de l'histoire du Cac 40
Oui, tout-à-fait pertinent et humble.
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