Cependant que les Africains, eux, se demandent bien comment l'homme blanc peut à ce point s'écraser devant la Femme. Chacun ses motifs de stupéfaction.
Remarquez que l'article s'achève par cette admirable déclaration toute cratylienne :
« Le gouvernement peut faire des campagnes médiatiques et dépêcher des policiers, ça ne servira à rien. Nous continuerons le kusasa fumbi, car c’est ce qui nous définit comme hommes de Nsanje, comme malawites. C’est notre histoire et notre culture, on ne peut pas les renier. »
(
Le Monde, curieusement, n'a pas le réflexe de traiter notre ami de
fasciste.)
Tout cela pour dire que ces choses-là sont éminemment relatives.
Le Monde pond ce genre de reportage pour activer, une fois encore, la capacité sans fin de l'homme blanc à s'indigner sur commande — mais pas trop, tout de même, car il s'agit ici d'Africains. C'est de la pure manipulation journalistique, comme d'habitude. Ces peuplades-là font ce qu'elles font : voilà tout. Qui sommes-nous pour les juger ? Ah, oui, des occidentaux civilisés, autrement dit les phares du monde — je l'oublie tout le temps.
Hormis cela, M. Comolli a raison : nous n'aurions sans doute jamais dû poser pied là-bas et, surtout, nous n'aurions jamais dû leur laisser poser pied chez nous. Chacun chez soi, chacun sa barbarie, chacun ses psychoses, et tout ira déjà mieux.