Si le pédagogisme (dans sa version française, en tout cas) a été conçu par quelques fous furieux spécialistes de haute linguistique, il fut néanmoins répandu “sur le terrain” par quelques milliers de ratés qui trouvèrent là une opportunité inouïe de faire carrière au sein de l'Education Nationale. Le profil type, c'est la personne qui a loupé trois fois l'agrégation et n'a jamais fini un doctorat qui, de toute façon, n'allait nulle part. Ainsi, tous ceux qui n'ont pas réussi à devenir de véritables mathématiciens, physiciens, grammairiens, anglicistes, etc. ont pu devenir, du jour au lendemain, spécialistes des “Sciences de l'Education”. Il suffisait d'être idéologiquement conforme, ou du moins compatible. Leur grand exploit, c'est d'avoir réussi à faire de cette non-discipline une discipline comme les autres, avec ses titres glorieux, ses postes enviables et ses chaires supérieures. Mieux : à faire de l'Education Nationale une jolie petite enclave soviétique au sein de la République. Un monde étrange où l'on demande à des élèves qui ne savent pas conjuguer trois verbes de réfléchir à la
fonction perlocutoire du langage. Et les formateurs et formatrices d'IUFM de se gausser, de s'admirer, de se trouver très beaux et très belles dans le miroir enjolivant du Progrès pédagogique.
Ah, les
pédagos.
J'en ai connu des dizaines.
Tous des traîtres, des fayots, des collabos.
Des larbins amoureux de leur corvée.
De sales petits Stakhanov qui vous obligent à assister à des réunions idiotes et à vous noyer dans la paperasserie.
Ivres de ressentiment.
Furieusement conformistes.
Haineux de la culture, surtout, car elle n'a pas voulu d'eux. Bien décidés à en finir avec elle.
Persuadés que leur néant prétentieux est supérieur aux disciplines traditionnelles, aux savoirs et à leur transmission millénaire.
Tous une âme de satrape, quoique persuadés d'être les propagateurs universels du Bien.
Quelque chose de vilain et de moche en eux.
Des êtres d'une fourberie sans fin.
Une immense majorité de bonnes femmes, évidemment. Plus enragées à mesure que la ménopause approche (Brrrr...).
Mais pour en revenir au pédagogisme, comme toutes les sciences bidon, il n'a jamais produit autre chose qu'un discours creux et ronflant n'ayant pas d'autre but que de justifier sa propre existence. On y trouve moins d'hommes que de femmes, il me semble, même si c'est un homme — Philippe Meirieu — qui en a été le grand pape. Mais en société féminisée et gynocentrée, la définition du mot
homme fait toujours problème. Généralement, cela renvoie aux innombrables larbins, fils à maman et autres chevaliers blancs qui ont mis la Femme sur un piédestal et continuent de La servir quand celle-ci n'en finit plus de triompher. Les “hommes” du pédagogisme sont tous, sans exception, de cette trempe-là.
Quant aux femmes, ultra-majoritaires dans l'enseignement (et c'est aussi et surtout cela qui a infantilisé, prolétarisé, détruit l'Ecole), elles ne se sont en aucun
soumises au pédagogisme. Elles l'ont au contraire adopté d'enthousiasme et l'ont fait appliquer de façon systématique, en écrasant et dénonçant les rares récalcitrants, comme les petits caporaux cruels qu'elles sont. Cette victoire-là assurée, il ne leur restait plus qu'à enseigner l'anti-racisme, qui n'est rien d'autre que la haine des blancs, et le féminisme, qui n'est rien d'autre que la haine des hommes.
Nous y sommes.
La machine continue de fonctionner à merveille.
(Et dire qu'il y a de pauvres gens qui croient encore à l'existence d'une Ecole...)