Le site du parti de l'In-nocence

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Envoyé par Francis Marche 
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Utilisateur anonyme
10 octobre 2008, 15:43   Re : Lilly jetée par-dessus bord
" jetés par-dessus bord par des passeurs" ? Après tout, c'est peut être préférable à l"'acceuil" des autorités yéménites...
10 octobre 2008, 16:25   Re : Lilly jetée par-dessus bord
Vos propos sont ambigus.
Si ce sont mes propos que vous jugez ambigus, je vous répondrais qu'ils le sont en effet, mais seulement pour être incomplets. Vous connaissez peut-être ma position sur la question: je pense que certaines associations en Europe, en tout cas en France, créent un appel d'air inutile auprès de populations déshéritées et ce faisant provoquent indirectement des drames comme celui-ci.
10 octobre 2008, 16:36   Re : Lilly jetée par-dessus bord
Je le sais bien, mais nous sommes sur un site ouvert, et l'interprétation pour un visiteur occasionnel n'est pas évidente.
10 octobre 2008, 16:39   Re : Lilly jetée par-dessus bord
Cher Francis, je voudrais retrouver les deux remarquables textes que vous aviez écrits il y a quelques semaines à ce sujet, mais je n'y arrive pas pas ne sachant plus le nom du fil. Peut-être pourriez-vous m'aider ?
Utilisateur anonyme
10 octobre 2008, 17:36   Re : Lilly jetée par-dessus bord et actions sous-marines
Omerta sur les clandestins, par Eva Joly
LE MONDE | 03.10.08 | 13h56

S'adressant au pape, Nicolas Sarkozy affirmait que "c'est en pensant à la dignité de l'homme que nous affrontons la si délicate question de l'immigration, sujet immense qui demande générosité, respect de la dignité et en même temps prise de responsabilités". Il est temps de lever le voile sur la triste réalité que cachent ces belles paroles.
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Depuis vingt-cinq ans, la Cimade porte le regard de la société civile au coeur des centres de rétention français. Cette association avait été approchée par le gouvernement dès la création en 1984 de l'enfermement administratif des étrangers, car son histoire était liée, plus que toute autre, à cette problématique. Au fil des ans, la Cimade s'est adaptée à une législation sans cesse modifiée par les gouvernements successifs, pour exercer tant bien que mal sa mission : la mise en oeuvre de l'exercice effectif du droit des étrangers enfermés.

Depuis 2003 avec l'instauration d'une politique chiffrée des expulsions, la Cimade a dû réagir. Le plus souvent dans l'indifférence générale, elle a tenté d'alerter l'opinion publique sur ce dont elle seule pouvait témoigner : la dégradation considérable de la situation des étrangers "retenus".

Mais aujourd'hui le rôle de cet organisme indépendant est menacé. En effet, cette mission répond à un marché public, qu'à l'occasion de son renouvellement, le gouvernement s'apprête à transformer en profondeur. Désormais, il n'y aura plus sur le territoire français un seul observateur à même de publier des rapports couvrant l'ensemble des sites de rétention, mais une multiplicité d'intervenants locaux.

Plus personne ne sera en mesure de relever les disparités de pratique administrative et judiciaire de la rétention sur le territoire ; et ce d'autant plus que les titulaires de ces marchés seront tenus par une clause de neutralité et de confidentialité. N'importe quelle "personne morale" pourra répondre, de l'organisme parapublic - à l'indépendance très relative à l'égard du gouvernement - à l'entreprise privée.

La rédaction de l'appel d'offres suscite le doute sur la nature de la nouvelle mission : alors que la Cimade aide activement les "retenus", les assiste pour rédiger des recours administratifs, le nouveau marché semble ne prévoir que la distribution d'un fascicule d'information "en vue de l'exercice de leurs droits". Soit un double feuillet en guise d'introduction au code des étrangers, voilà une touchante attention qui ne risque pas de rendre les retenus trop procéduriers.


Je ne veux pas prendre la défense de cette association à laquelle je ne suis liée en aucune manière, mais je veux témoigner de ce que la mission qu'elle occupait jusqu'à présent est d'une importance fondamentale. A ceux qui m'objectent qu'aucun pays européen n'est doté d'une telle structure, je réponds que la Chine et les Etats-Unis non plus ; et qu'il n'est en cette matière aucune norme supérieure à celle que nous dictent nos principes, dont le fondement doit demeurer la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Cette réforme mineure en apparence est emblématique de la perte de repères de notre pays et de sa dérive vers des pratiques toujours plus éloignées des idéaux qui l'ont fondé. Les étrangers sans papiers sont vulnérables et c'est l'honneur de notre pays que de leur garantir de pouvoir exercer réellement ce peu de droits que notre législation leur concède.

Chacun sait que la lutte contre l'immigration clandestine est un arbitrage permanent entre le respect des droits humains et la volonté de réduire le flux migratoire. Cette équation n'a pas varié depuis que le pays a fermé ses frontières en 1974. Ce que chacun doit comprendre, c'est que cet arbitrage ne peut pas être indéfiniment en défaveur des droits de l'homme. Il arrive un moment où le dispositif ne peut plus être durci sans trahir ce que nous sommes.

Cette limite atteinte, il faut savoir admettre - publiquement - que malgré tous les efforts de la force publique, le dispositif laisse du jeu. Même la Corée du Nord ne parvient pas à rendre totalement étanche ses frontières. Je m'étonne de ce que la question de cette limite ne soit pas publiquement posée. Il faut dire qu'elle comporte certains aspects peu reluisants.

La politique du chiffre est en effet une course en avant. Des résultats tangibles en valeur absolue étant hors de portée (la diminution du nombre de clandestins sur le territoire par les reconduites demeure dérisoire), le gouvernement focalise sa communication sur l'augmentation du chiffre de reconduites d'une année sur l'autre. La mise en oeuvre de cette augmentation statistiquement marginale a un coût moral tout à fait exorbitant.

Mais le spectacle du volontarisme politique ne s'encombre pas de ce genre de détails. Ainsi, si la France ratifie la directive retour votée récemment au Parlement européen, autorisera-t-on l'enfermement des étrangers pendant dix-huit mois consécutifs ? Cette mesure est aussi cruelle qu'inutile puisque l'on sait qu'une reconduite matériellement réalisable intervient presque toujours dans les premières semaines de la rétention. De même, doit-on redouter qu'en vertu de ses objectifs chiffrés, la France n'entérine le principe des reconduites de mineurs isolés vers des pays de transit où ils n'ont aucune attache.

Cette politique recèle d'autres dangers : la pression grandissante exercée sur les préfectures, les services de police, de gendarmerie et sur la justice est une incitation permanente à franchir la ligne rouge de la légalité républicaine. Des traquenards autour des écoles aux guets-apens devant les guichets de préfecture en passant par les rafles aux sorties de métro, la réalité d'aujourd'hui menace d'ores et déjà notre identité nationale. Ne louvoyons pas avec l'Etat de droit, nous avons tout à perdre et rien à gagner.

Alors que dans les services publics, l'heure est à la modernisation, les administrations concernées par l'immigration clandestine s'enfoncent tous les jours, un peu plus, dans des méandres kafkaïens.

Je sais que dans le pays de Voltaire et de Rousseau, il est devenu chic de mépriser le "droit-de-l'hommisme", je sais que le terrain est idéologiquement quadrillé et que quelques formules lapidaires ont chauffé à blanc les opinions : "angélisme", "régularisation massive", "appel d'air", "immigration choisie"...

Je sais aussi que la gauche est pétrifiée par ce sujet, mais je veux prendre ici à témoin ceux qui ont l'espoir de refonder une démocratie sociale sur des idées claires : nous ne gagnerons jamais en reniant nos principes.

Eva Joly, ancienne magistrate, est candidate de l'union des écologistes aux élections européennes.

Article paru dans l'édition du 04.10.08.
"depuis que le pays a fermé ses frontières en 1974"

Quelle sempiternelle idiotie. Giscard a, en principe, mis fin au recrutement des travailleurs étrangers (immigration de travail jusque-là pensée comme temporaire par tout le monde) mais a ouvert les frontières au regroupement familial, c'est-à-dire à la massive immigration de peuplement que nous connaissons depuis.
Utilisateur anonyme
10 octobre 2008, 18:14   CRAC !
« ouvert »

Marcel, vous avez cassé la vitre de mon écran !
Avez-vous vu L'Ivresse du pouvoir, le film de Chabrol dont elle est très clairement le personnage principal ? Quand j'ai vu réapparaître son nom comme candidate écolo, je me suis demandé comment quiconque pouvait survivre en tant que personnage public à un tel portrait. Il y a là me semble-t-il un mystère du même ordre que celui posé par les intellectuels, les professeurs, les ministres qui ont applaudi Entre les murs.

L'époque étant à elle-même sa propre caricature, devant le portrait le plus chargé, celui qui eût été naguère le plus ravageur, les quidams représentés arborent un grand sourire niaiseux et satisfait, se poussent du coude et se disent, "T'as vu, c'est supergénial !"
10 octobre 2008, 18:41   Re : Lilly jetée par-dessus bord
J'aime la phrase de son texte : "la réalité d'aujourd'hui menace d'ores et déjà notre identité nationale". ça fait vraiment "foutage de gueule".
Oui, un foutage de gueule grand modèle.
Quelqu'un peut-il me dire si le titre de ce fil a disparu de son écran ? Ca me rassurera sur l'état du mien...
Je crains qu'il ne soit réellement jeté par dessus bord...
Utilisateur anonyme
10 octobre 2008, 19:09   Re : .........................….........…...…...................
Mais que se passe-t-il, ici ?

Un fil sans titre, ouvert par un message sans contenu, "écrit" par Francis Marche et corrigé par Renaud Camus ????

C'est ça, la Crise ?
10 octobre 2008, 19:17   Re : Opération tonnerre
My name is Bond. Junk Bond.
10 octobre 2008, 19:24   Re : CRAC !
Profitons-en pour préciser tout de même que mon message devenu petits points contenait le texte intégral et sans retouche d'une dépêche de l'AFP de ce jour rapportant le fait que des clandestins avaient été jetés à la mer par leurs passeurs entre la Somalie et le Yémen. Le sens de mon commentaire d'une ligne qui l'accompagnait, donc très bref, et pouvant paraître ambigu du fait même de sa brièveté, ayant été explicité dans ma première réponse à Ostinato sur ce fil.
Utilisateur anonyme
10 octobre 2008, 19:31   Re : CRAC !!!!
Ah oui, beaucoup plus clair…
Utilisateur anonyme
10 octobre 2008, 20:54   Re : ........................................................
Enfin Ostinato a remarqué le merveilleux humour d'Eva Joly ! Le plus intéressant c'est la partie que je viens à l'instant de mettre en italique. Le gouvernement ne peut plus agir autrement que par la bande pour décourager en la rendant moins attrayante l'immigration sur le plat.
Utilisateur anonyme
10 octobre 2008, 22:00   Re : ........................................................
"que mon message devenu petits points..."

Vous savez, moi, j'aime tellement Céline, alors ces petits points, après tout...
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