Jörg Haider est décédé

Autriche : le leader populiste Jörg Haider meurt dans un accident de la route

Il y a 4 heures

VIENNE (AFP) — Jörg Haider, chef historique de l'extrême droite autrichienne et gouverneur de Carinthie, mort samedi matin dans un accident de la route, était un tribun de la vie politique autrichienne connu pour ses positions populistes critiques sur l'immigration et l'Union européenne.

Il est décédé samedi à l'âge de 58 ans, des suites de ses blessures après que sa voiture a quitté la route et effectué plusieurs tonneaux alors qu'il rentrait chez lui près de Klagenfurt (sud) aux premières heures du jour, selon la police.

Marié et père de deux filles, le bouillant dirigeant politique, toujours bronzé, venait de réussir à hisser son parti de l'Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ) à la quatrième place de l'échiquier politique du pays lors des élections du 28 septembre.

Il avait ainsi contribué avec le BZÖ, aux côtés de son ex-parti FPÖ issu d'une formation d'anciens nazis et dont il a fait scission en 2005, à la forte poussée de l'extrême droite en Autriche au détriment des deux grands partis, sociaux-démocrates (SPÖ) et conservateurs (ÖVP), et des Verts relégués, eux, au 5e rang.

Alors que la population de la petite république alpine, entrée dans l'UE le 1er janvier 1995, reste l'une des plus eurosceptiques des 27 actuels Etats membres, la campagne électorale de Haider sur "l'intolérable perte de l'indépendance et de la liberté d'action" de Vienne au profit de Bruxelles a largement porté ses fruits.

Outre son attachement à un référendum sur toutes les grandes décisions européennes risquant d'influencer l'autonomie autrichienne, il a également remporté des points avec ses discours peu ambigus sur l'immigration avec son slogan "l'Autriche aux Autrichiens" et en se référant essentiellement à son action comme gouverneur de la Carinthie, poste qu'il détenait depuis 1999.

Vendredi encore, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) a vivement condamné sa récente création d'un centre d'accueil de réfugiés considérés comme "délinquants" installé dans une localité isolée à 1.200 mètres dans les alpages. Ce centre de Saualm accueille cinq hommes accusés par les autorités régionales d'avoir commis des délits pendant la durée de la procédure de leur demande d'asile.

"Tant qu'une personne n'est pas condamnée elle a le droit à la présomption d'innocence. Si les demandeurs d'asile qui sont à Saualm étaient des criminels alors ils seraient en prison", a estimé le porte-parole du HCR Roland Schönbauer.

Avant cela les autorités de Carinthie avaient expulsé cet été plusieurs autres demandeurs d'asile considérés comme délinquants vers le centre de rétention fédéral. Les convois avaient été interceptés par la police et escorté de nouveau vers la Carinthie.

Et pourtant la campagne électorale de 2008 aura été la plus modérée de la carrière de Jörg Haider connu dans les années 1990 pour ses dérapages pro-nazis ou antisémites. Il avait finalement préféré concentrer son discours sur la lutte contre les privilèges et la gabegie dans les hautes sphères du pouvoir à Vienne et Bruxelles et la lutte contre la vie chère.

A l'étranger, on se souvient surtout de l'épisode de 2000 lorsque l'Autriche fut mise au ban des nations européennes après l'entrée du parti d'extrême droite de Haider dans une coalition gouvernementale avec les conservateurs de Wolfgang Schüssel. Les deux partis avaient tous deux remporté un peu plus de 29% des voix juste derrière les sociaux-démocrates.

Comme à l'époque, Haider, trop controversé pour rentrer au gouvernement en 2000, avait également annoncé récemment qu'il ne briguerait pas de poste de ministre fédéral en cas de nouvelle coalition avec l'extrême droite.

Le chef des sociaux-démocrates, Werner Faymann, chargé de former le nouveau gouvernement autrichien a, lui, catégoriquement exclu toute alliance avec l'extrême droite.

"... Je ne regrette rien
Et j'appelle les démolisseurs ;
Foutez mon enfance par terre,
Ma famille et mes habitudes..."

Ainsi s'écriait déjà Blaise Cendrars...

Citation

le bouillant dirigeant politique, toujours bronzé,

On a le génie du détail essentiel, à l'AFP...

Il n'aurait pas pu mourir, comme tout le monde !

Haro sur "disparaître", en ce sens. Pour "décéder" je serais moins catégorique, le vocabulaire administratif me suffisant amplement quant au personnage en question...

Oh, je n'essaie pas de dicter le bon usage ; j'ai seulement une détestation toute privée pour décéder. Mais si vous commencez à trouver qu'un certain langage sied à certains personnages, qu'il faut donner un tour psychologique et affectif à la langue, Bernard, vous allez finir comme ces adolescents qui pensent qu'il ne doivent pas mettre de majuscules à ceux qu'ils n'aiment pas, ou aux mots qui ne sont pas dans le positif…

Très Cher et Estimé Boris, remarquez que la pratique, en ce lieu, est identique : l'on ajoute des majuscules aux adjectifs pour les gens envers lesquels « on n'est jamais trop poli »...

TouChé !

Ma tante me disait que trop de politesse est encore une impolitesse…

Grande fête chez les amis du désastre !, Haïder, qui "depuis longtemps empoisonnait l'Europe" (Libération), est enfin mort. Ci-dessous le commantaire d'un internaute (Libération.fr) :

.................
melkria

les fachos n'aiment pas les autos !
Après Stirbois (platane) et Duprat (explosion) en France, Haïder est le troisième facho dont les autos nous débarassent. Hasard ?
Samedi 11 octobre à 14h13

La neutralité de ton dans l'intitulé me semble de mise.

Pourquoi ? TrucMuche est mort, ce n'est pas neutre ? Ça ne dit pas exactement ce qui s'est passé ?

"toujours bronzé"


Pas un seul journaliste qui "oublie" de le mentionner...

"(...) j'ai seulement une détestation toute privée pour décéder."

C'est à cause des C.D., ça saute aux yeux.

En tout cas, que Jörg Haider soit décédé ou pas, la radio m'apprend ce soir qu'il est mort "d'un excès de vitesse". Nous apprenons donc que la vitesse est mortelle. À partir de quelle vitesse peut-on mourir ? Je ne sais pas, le journaliste ne nous l'a pas appris. Plus de 300 km à l'heure, j'imagine, puisque les champions de formule 1 arrivent fréquemment à dépasser cette vitesse sans qu'il ne se passe rien. J'en déduis donc que "le leader d'extrême droite" roulait à plus de 300 km à l'heure.

Dans ces conditions, c'est bien fait ! Non seulement ces gens sont à droite, mais en plus ils roulent très vite.

Bien cher Boris,


Me voici en désaccord avec vous.

"Disparu" est un euphémisme, regrettable. En revanche, "mort" et "décédé" décrivent deux réalités qui se recouvrent partiellement.

A mon avis, on dira :

"On a retrouvé XXX disparu hier mort au fond d'un puits" (décédé serait incorrect)

"YYY est mort (décédé) hier" (les deux me semblent corrects)


"On nous prie d'annoncer les obsèques de ZZZ décédé" (mort sonnerait étrangement).

Dans le cas de M. Haider, "décédé" me semble très bien convenir, tout comme "mort" aurait très bien convenu. Notez d'ailleurs que le journaliste alterne les deux mots dans l'article, qui me paraît correctement écrit.

Cher Jmarc, je n'ai jamais dit que "décédé" était incorrect. "Décéder" m'énerve. Je préfère mourir…

Je suis bien de votre avis, "décéder" m'énerve aussi. Cependant, dans le titre et l'article, ce sont le participe ou l'adjectif qui sont utilisés...

Là je crois que je vais passer une larme à gauche…

Les procédés du Monde sont vraiment lamentables.

Voyez donc la photo qui illustre le décès de Haider :

Haider

Ma tante à moi, qui en avait, de la politesse, aimaient à dire, "si ma tante en avait..." Les tantes, ainsi, possèdent cet art, chez elles tout machinal, de se mettre en abîme.

Ben oui, petit prince, un vrai nâââzi ce Haider. Et puis, de toute façon, les Autrichiens ont toujours opté pour la droite !, la swastika tournait bien à droite, non ?

Pardonnez-moi, mais vous trouvez un salut nazi sur cette photo, vous ? Ou faut-il comprendre autre chose ?
Je n'aime pas Le Monde, mais là (je ne parle que de la photo), c'est, il me semble, lui chercher des poux...

Cher Pascal, il me semble qu'on dit un svastika...
Cher Bernard, pour qu'un procédé subliminal soit efficace, il faut qu'il ne soit pas perceptible (à tout le moins grossièrement perceptible).

Oui, un svastika ou un swastika...

» le svastika tournait bien à droite, non ?

À gauche aussi bien, puisque le but est de trouver l'unité du centre, ce qui ne peut jamais se faire que d'une façon tordue ("vakra")...

Oui mon cher Bernard, mais si le but est de trouver l'unité du centre, l'idée de giration qui s'attache au svastika implique nécessairement l'existence d'un point géographique précis du monde par où puisse se faire cette rotation (laquelle peut s'envisager tant sur le plan réel que spirituel). Où se trouve-t-il, ce point ?...

D'ailleurs vous et moi connaissons la polémique concernant le "mauvais sens" de giration du svastika hitlérien... ?

La réponse est simple : ce point est le point où je suis. Mais ce symbole graphique est fait pour que l'on y voie ce qu'on veut. Pour moi, le yantra de Ganesh ne sera jamais une croix gammée.

Je pensais à ce lieu nordico-polaire, ou boréal, nous renvoyant à ce florissant habitat arctique dont le souvenir s'est conservé dans les traditions de la quasi-totalité des peuples... sorte de "Centre suprême et primordial".

« D'ailleurs vous et moi connaissons la polémique concernant le "mauvais sens" de giration du svastika hitlérien... ? »

Il m'intéressait beaucoup que vous développiez cette idée.

Cher Boris j'essaierai de vous en dire plus très bientôt (trop occupé aujourd'hui).

» svastika hitlérien

De grâce, que l'on n'associe pas ces deux mots ! Un signe de bonheur, toujours significatif pour des millions de gens et un signe de malheur, toujours actif, hélas, lui aussi...

Boris, peut-être un tour sur l'entrée svastika du Wiki vous aiderait-il, mais je ne sais ce que Pascal visait exactement...

Oh, c'est bien triste, bien triste, la mort d'un sympathisant ...

Citation

Lors de la campagne électorale, très virulente, le FPÖ avait ironisé sur l'homosexualité supposée et jamais confirmée de Haider, marié et père de deux filles. Le goût prétendu pour les hommes jeunes de Haider est connu du grand public autrichien. Déjà en 2000, la prix Nobel de littérature Elfriede Jelinek voyait en Haider le «führer d'une clique masculine homoérotique», qui travaille «consciemment avec des codes homophiles, sans naturellement se proclamer vraiment homosexuel lui-même». Interrogée sur la question il y a quelques années, Hosi, la principale association LGBT du pays, avait eu cette réponse superbe et décontractée: «Les gays et les lesbiennes doivent se faire à l'idée que les homosexuels peuvent être des gens biens, mais aussi des gens pas bien.»

Si le FPÖ et le BZÖ se retrouvaient dans des logiques d'exclusion des immigrés, le premier parti faisait de la lutte contre l'ouverture du mariage et de l'adoption pour les homosexuels l'un de ses chevaux de bataille, alors que le second était favorable à la reconnaissance des couples de même sexe en Autriche, l'un des dernier pays d'Europe à n'offrir aucune forme de partenariat aux gays et aux lesbiennes.

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