Nous traversons une grande crise financière, nous dit-on... mais de l'argent, pour les "d'jeûns" de banlieues, y en a toujours !
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Fadela Amara promet 4,3 milliards d'euros pour la ville en 2009
- Jeudi 9 octobre, 18h48PARIS (Reuters) - Le total des crédits de l'Etat en 2009 pour la politique de la ville se montera à 4,3 milliards d'euros selon Fadela Amara, qui avertit qu'il n'y a pas de solution-miracle au malaise des banlieues françaises.
Lors d'un entretien à Reuters, la secrétaire d'Etat à la Politique de la Ville a affirmé percevoir un "nouvel espoir" dans les banlieues, huit mois après la présentation de son plan pour les quartiers, le 8 février à l'Elysée.
Ce plan "anti-glandouille", comme elle l'avait elle-même surnommé, prévoyait la création dans les zones dites sensibles de sites d'excellences, d'écoles de la deuxième chance, d'internats de réussite éducative, et la naissance d'un contrat d'autonomie offrant un soutien renforcé et personnalisé aux jeunes de moins de 26 ans pour les aider à trouver un emploi.
"Dans les quartiers, il y a toujours des tensions, évidemment. Mais une chose est sûre c'est qu'il y a un nouvel espoir. Je le vois parce que j'ai des retours des associations de quartier avec qui je travaille beaucoup", a déclaré Fadela Amara dans son bureau proche de la Tour Eiffel.
A ceux qui ont accusé ses projets de manquer de financement, la secrétaire d'Etat répond que le total des crédits consacrés par l'Etat pour la politique de la ville s'élèvera en 2009 à 4,3 milliards d'euros.
Cette enveloppe comprend le budget de son propre secrétariat d'Etat (769 millions, en hausse de 9% sur 2008) et les "crédits de droit commun", c'est-à-dire la part des budgets des autres ministères ciblés sur la politique de la ville.
"Depuis que je suis entrée au gouvernement (au printemps 2007, NDLR), je n'ai jamais été inquiète sur le budget parce que le président de la République a été clair, le chantier des banlieues est un chantier national", souligne Fadela Amara.
TROUVER LES JEUNES "Y COMPRIS DANS LES CAGES D'ESCALIER"
La mise en place des contrats d'autonomie, lancés en juin, devrait engloutir 250 millions d'euros sur trois ans, dont 69 millions pour la seule année 2009.
Fadela Amara a indiqué qu'un premier bilan serait établi en décembre lors du prochain conseil interministériel des villes.
Objectif affiché : aller chercher, "y compris dans les cages d'escalier", 80.000 jeunes "qui échappent à tous les maillages, qui ne sont inscrits nulle part".
"L'idée, c'est de connecter les jeunes et le monde de l'entreprise parce que nous avons entre 40% et 42% de chômage des jeunes dans certaines cités", explique Fadela Amara.
"Il faut qu'ils soient volontaires pour entrer dans un processus d'insertion, mais c'est à nous aussi de susciter cette volonté. Il suffit de leur redonner confiance".
La secrétaire d'Etat évoque aussi "tout un travail sur le savoir-être" : apprentissage du langage et des codes de l'entreprise, du respect de la hiérarchie, des horaires, etc.
Le contrat d'autonomie pourra selon elle être assorti d'un suivi par des salariés syndiqués, appelés à être les tuteurs des jeunes "et les aider dans leur carrière, y compris dans la promotion."
De l'avis de Fadela Amara, les jeunes des banlieues sont d'autant plus motivés qu'ils veulent s'affranchir de la discrimination à l'embauche dont ils sont victimes.
"A force de discrimination, d'exclusion, les jeunes des quartiers ont développé la 'niaque', cette volonté forte, cette détermination à s'en sortir, qui fait que ils sont deux fois plus compétitifs quand ils entrent dans l'entreprise", dit-elle.
Selon le site du secrétariat d'Etat, les zones urbaines sensibles renferment entre 150.000 et 200.000 jeunes de moins de 26 ans sans emploi.
Sur le volet éducatif, Fadela Amara affirme que "la volonté politique est là", autour de l'idée de "reconstruire l'intervention de l'Etat de façon plus optimale", malgré la suppression de 11.200 postes de professeurs cette rentrée.
"Il faut qu'on arrive à faire en sorte qu'on repartisse bien dans nos territoires en difficulté l'excellence de l'enseignement", dit la secrétaire d'Etat.
Version français Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse