Ce centre commercial est situé dans l'agglomération de Nîmes, à quelques encablûres de ses premiers HLM (premiers par la proximité de ce centre autant de par leur rang dans la chronologie de cette urbanisation).
Nîmes est la préfecture du Gard, une ville de plus de 200000 ha crois-je savoir, or le Gard, dans sa quasi-totalité, aux élections, se révèle département Front national. Tout le Gard ou peu s'en faut, vote comme on le fait à Hénin-Baumont, plus que le Vaucluse où fut élue Marion Maréchal-Le Pen, plus que le Var et ses anciens militaires. Les raisons en sont multiples et croisées (ancien département communiste, du temps du député mineur d'Alès, Jourdan, représentant de sa circonscription entre le temps où je jouais aux billes et celui de mes premiers cheveux blancs, le Gard est aussi d'une vieille tradition huguenote d'opposition au pouvoir central, par principe, par goût de s'affirmer et de défier tout pouvoir; à cela s'ajoute une certaine gentrification marginale de retraités à la recherche d'un soleil moins onéreux que sur la belle, prestigieuse et inaccessible "Côte d'Azur").
Or Nîmes est le seul espace de ce département qui ne vote pas FN. La seule circonscription où le FN est en échec récurrent depuis quinze ans.
Si j'étais sociologue, j'en tirerais les conclusions qui s'imposent :
- que le monde urbain, dans la "France des campagnes" (comme disent les ignorants parisiens) est noyauté par les voilées et les melons à barbe;
- que les humbles historiques qui peuplent ces campagnes, désertent les villes pour les laisser à leurs nouveaux maîtres (en France, le Maître vit toujours à la ville, depuis Louis XI);
- que l'enjeu va être serré entre les forces des villes occupées et celles des campagnes du repli ("repli sur soi" et repli stratégique tout en un);
- que nos Versaillais nouveaux, notre "peuple nouveau" qu'aime tant Edwy Plenel, va devoir se réfugier dans "ses" faubourgs quand les ploucs brandissant des faux, des tracteurs, des pétoires, iront les déloger avec l'aide de
leurs gendarmes enfin libérés de leurs casernes.
L'histoire, dans ce pays qui s'est foutu à l'eau, se répète
mais à l'envers : la
Commune sera à la campagne, comme dans le dicton où il était question d'y mettre les villes, vous savez, et les Versaillais seront les melons à barbe, soutenus par la Grande Davocratie qui les aime au centre de ce jeu.