Le parti de l'In-nocence reçoit avec accablement les derniers chiffres relatifs à l'évolution démographique dans le monde, lesquels établissent que, si les pays développés peuvent espérer une relative stabilisation — à la désolante exception toutefois des États-Unis, du Canada et de la France, affectés par une colossale immigration —, les pays dits en voie de développement, eux, continueront de connaître un accroissement de population considérable : alors qu'ils étaient déjà responsables de quatre vingt-dix pour cent de la croissance démographique au XXe siècle, au XXIe siècle celle-ci sera exclusivement leur fait.
Le parti de l'In-nocence rappelle la totale vanité de toute politique écologique, si radicale soit-elle d'autre part, qui ne prend pas en compte le facteur démographique et ne se donne pas comme objectif premier d'enrayer un développement qui est de très loin le plus grave et le plus fondamental de tous les maux dont souffre la planète : les autres ne sont qu'une conséquence de ce désastre premier, incessamment célébré comme une chance par un pouvoir médiatique criminellement inconscient sur ce point comme sur beaucoup d'autres. Il n'est pas douteux que les mêmes qualités qui ont permis aux pays développés d'être développés, précisément, sont celles qui les ont incités à modérer considérablement, quoique de façon encore insuffisante, l'accroissement de leur population. Mais cette modération relative est sans effet bénéfique pour le bien-être global de la terre quand les pays dits en voie de développement, eux, suivent une politique et témoignent d'attitudes exactement contraires.