"Ce pullulement [démographique] accroît à la fois les exigences, le nationalisme et la méfiance entre les peuples. Les nations savent maintenant qu’elles peuvent être envahies soit pacifiquement par des émigrants des pays à natalité élevée, soit militairement par des armées qui pourront s’implanter et essaimer rapidement sur leur territoire. […] Il s’ensuit que les nations peuvent envisager maintenant des
politiques biologiques. […]
Les luttes entre groupements antagonistes, raciaux, religieux ou nationaux prennent de nos jours un caractère de concurrence biologique. Dans l’ancienne espèce humaine à croissance numérique lente, l’impérialisme avait pour but de dominer et d’exploiter. Dans la nouvelle espèce humaine au potentiel d’expansion démesuré, l’impérialisme peut supprimer le vaincu et le remplacer."
Gaston Bouthoul : « Une mutation dangereuse » In Nouvelle Revue Française n°60, décembre 1957