Plus le texte original est plat, emprunté, maladroit, plus le traducteur "Oxbridge" a beau jeu, a devoir, a plaisir, de transporter cette platitude dans le pays du relief culturel. C'est, comment dire, son point d'honneur professionnel à lui, sa matière, sa raison d'être. Il est très ennuyeux de traduire la prose de gens cultivés, savants, cosmopolites. Le discours du rustre en revanche, est un régal. C'est la parabole du bon boucher dans le Tchouang-tseu: le boucher dextre et chevronné se régale qu'on lui livre des carnes à équarrir, à trancher savamment, tandis qu'il s'ennuie qu'on lui livre des carcasses formatées aux hormones.
Zidane en paroles, n'est pas du boeuf aux hormones. C'est du brut, du bon challenge, de la viande mal foutue, maigre, tendineuse, de la vraie matière pour pro.
PS: quand j'étais en Angleterre, dans le début des années 90, notre Cantona national, qui jouait pour Manchester, grâce aux traductions Oxbridge, était devenu une sorte de Mallarmé du ballon.